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Educavox

BAC 2020, une exception

3 années 11 mois ago
Aux grands maux, les grands remèdes!! En raison du COVID19 le baccalauréat 2020 sera délivré par "contrôle continu", sur la…

Le risque est grand aujourd'hui de valider un examen terminal par contrôle continu qui instaure, de fait, des diplômes locaux au détriment du cadre national. En effet, une telle procédure est de nature à exacerber toutes les inégalités territoriales, sociales et scolaires rencontrées par les élèves.

Reconnaissons cependant que la préservation de la santé des élèves est primordiale. Personne en revanche ne peut prévoir les évolutions du bac dans les années futures. Le Ministre de l'Education nationale s'est engagé dans une réforme des lycées, intégrant un allègement de l'examen final, contre l'avis de beaucoup d'enseignant(e)s et des syndicats lycéens. Et après? Qu'en sera-t-il de l'admission dans l'enseignement supérieur? Nous savons bien que tous les bacs généraux, technologiques, professionnels ont chacun une valeur spécifique, que derrière cette égalité supposée se cachent des inégalité grandissantes.

Ne faudrait-il pas alors en finir avec cette hypocrisie qui présente le bac comme le sésame d'entrée dans l'enseignement supérieur alors que les destins scolaires se décident très tôt dans la vie des élèves.

Le débat sur le baccalauréat est loin d'être clos!!!

Figeac Patrick

Transformation numérique de l’éducation

3 années 11 mois ago
Par David Fayon* : La transformation numérique (ou digitale) de toute organisation se décline en 6 dimensions : la stratégie, l’organisation,…Il en va de même pour l’éducation.

Nous avons eu de nouveaux entrants avec par exemple Khan Academy, Coursera ou même dans une moindre mesure les cours à distance proposés par le CNED et le succès des MOOC. L’éducation a connu comme pour les entreprises un défi lié à la crise du coronavirus, de nature à accélérer sa transformation numérique.

En très peu de temps, plusieurs établissements ont mis à disposition des élèves et des étudiants des ressources en ligne et sites avec des comptes associés, des outils de travail collaboratif comme Teams de Microsoft ou encore Zoom pour les visioconférences entre élèves et professeurs.

Ce changement brutal s’est matérialisé par des décrocheurs et aussi deux phénomènes contradictoires : à la fois des enseignements et des travaux réalisables à distance en téléétude mais aussi le besoin de contacts humains ou pour les élèves de revoir leurs camarades.

De nombreuses familles ont dû acquérir parfois dans l’urgence des PC, imprimantes, etc. même si les logiciels étaient souvent fournis par les établissements.

D’un point de vue contrôle, certains établissements ont dû recourir à des moyens d’authentification des étudiants ou des candidats pour des concours et des examens.

Nous aurons à l’avenir une juste cohabitation des deux mondes, physique d’une part en salle de classe ou en amphi, à l’école ou à l’université, et numérique d’autre part.

Les MOOC et outils de e-learning présentent en effet des avantages pour les formations des salariés en entreprise : formation en juste à temps, économie de transport, de nuits d’hôtels, etc. avec des possibilités de sondages et de vote en ligne, etc. Il peut en être de même pour l’enseignement à distance.

En effet, il est possible de reprendre les 6 dimensions qui sont décrites dans le livre Transformation digitale 2.0 à travers le modèle de mesure de la maturité numérique de toute organisation à un instant t, DIMM.

Ces 6 dimensions ou leviers sont déclinés en indicateurs et permettent ainsi de guider tout établissement dans ses choix d’évolution avec le numérique et pour améliorer la qualité des enseignements et leur efficience :

  • Stratégie : améliorer et enrichir les enseignements avec le numérique, rendre accessible l’enseignement au plus grand nombre, sans exclusion, supprimer les barrières géographiques, apprentissage au rythme de chacun, développer de nouveaux types d’enseignement et de nouvelles sources de revenus, coopérer avec des entreprises, start-up et edtech, assurer le suivi de la réputation de son établissement ;
  • Organisation : favoriser les échanges, le collaboratif, les relations entre les établissements, les parcours internationaux en ayant une meilleure utilisation des outils numériques mis à disposition avec aussi des chartes d’usage du numérique (pour ce qui est licite et interdit par les élèves, le suivi pédagogique et l’évaluation des travaux, etc.), le pilotage de l’organisation, l’évolution vers une plateforme d’enseignement ouverte ;
  • Personnel : former des élèves, utiliser des outils du numérique par les enseignants et intervenants et les élèves, disposer d’espaces collectifs et de partage ainsi que de ressources en ligne épaulant les bibliothèques, attirer de bons élèves et interagir avec les entreprises et collectivités locales ;
  • Offre : renouveler l’offre éducation par rapport aux évolutions des programmes, de la société, des besoins des entreprises, gérer les paiements en ligne pour les frais de scolarité, les produits dérivés de l’établissement par son propre marketing et piloter les résultats en temps réel, disposer d’outils dans une logique omnicanale et responsive ;
  • Technologie et innovation : effectuer des choix techniques éclairés d’outils (architecture et infrastructure, cloud, APIs ouverts, etc.) évolutifs, assurer une présence sur Internet et les App en fonction de ses cibles en optimisant sa visibilité, fournir des outils matériels et logiciels adéquats à son personnel et ses élèves/étudiants ;
  • Environnement : choisir son implantation (zone économiquement aidée, etc.), intégrer les obligations juridiques et réglementaires (par exemple RGPD pour son site, déclaration à la CNIL pour les traitements automatisés des données personnelles, etc.), effectuer des actions de lobbying avec le numérique pour son établissement.

Tous ces constats détaillés au niveau des indicateurs composant les 6 leviers permettront d’établir la feuille de route pour la transformation digitale de l’école ou établissement en question.

Bonne transformation digitale à tous !

* David Fayon (@fayon, www.davidfayon.fr),

Co-auteur des livres Transformation digitale 2.0, Pearson, 2019 avec Michaël Tartar et Web 2.0 15 ans déjà et après ? Kawa, 2020 avec Fadhila Brahimi et 55 pionniers

  • Entreprises
  • Evolution des métiers
    An@é

    Pierre-Antoine Chardel : L’empire du signal : De l’écrit aux écrans

    3 années 11 mois ago
    Les écrans numériques nous sont aujourd’hui devenus indispensables. Disponibles, rapides, ils répondent infailliblement. Leur omniprésence, leur usage coutumier, ne permettent…Cet ouvrage nous invite à quitter notre position d’utilisateur et à chercher des éléments de compréhension de la transformation digitale dans les théories de l’écriture.

    À l’heure où le traitement par le signal, la rationalité technique et l’automatisation investissent de plus en plus nos interactions sociales, l’art de lire et de déchiffrer les signes, le travail d’appropriation du sens,
    fournissent un antidote, offrent des ressources insoupçonnées pour nous aider à développer une intelligence des contextes.

    Nos petits écrans du quotidien sont ainsi interrogés par Pierre-Antoine Chardel comme des expériences existentielles à part entière, engageant notre condition d’être interprétant, tout autant que l’avenir de nos sociétés démocratiques.

    Il est encore temps d’intervenir sur l’évolution de nos sociétés hyper-connectées en favorisant l’épanouissement des subjectivités créatives, dont l’avenir demeure à écrire, par-delà l’empire du signal qui croît.

    https://www.cnrseditions.fr/catalogue/societe/l-empire-du-signal/

    Pierre-Antoine Chardel : Docteur en philosophe et sciences sociales, habilité à diriger des recherches de l'Université de Paris (Faculté des SHS - Descartes), Pierre-Antoine Chardel est professeur à IMT-BS (Institut Mines-Télécom Business School), membre de l’Institut Interdisciplinaire d'Anthropologie du Contemporain (IIAC, UMR 8177, CNRS / EHESS) et chercheur invité au MédiaLab de Sciences Po- Paris

    Signalé par Anne Lavigne

    • Bibliographie
    • Culture numérique
    • Enjeux et évolutions
      Lavigne Anne

      Continuité, éloignement et synchronisme

      3 années 11 mois ago
      Avec le déconfinement et le retour à l’école, se pose la question de l’organisation des apprentissages. Cette réflexion vaut pour…1 – Les principes structurants

      Trois principes structurent cette réflexion pour préparer cette reprise :

      1. L’objectif n’est pas de ‘boucler le programme’ ;
        « on a trop tendance, dans nos institutions, à oublier que la motivation, le sens de l’effort et l’autonomie, l’exigence à l’égard de soi-même ne peuvent pas être des préalables à l’entrée dans une activité pédagogique mais sont les objectifs mêmes de cette activité, indissociablement liés à l’acquisition des savoirs. » (P. Meirieu, 17 avril 2020, café pédagogique)
      2. L’activité d’enseignement-apprentissage doit se vivre à un rythme soutenable pour les enseignants et pour les élèves ;
      3. Dans une même classe, des élèves seront en classe pendant que d’autres seront hors classe.
      2 – Différentes situations d’enseignement-apprentissage

      Notre réflexion s’appuiera sur une analyse des situations d’enseignement-apprentissage en se repérant selon deux dimensions :

      • La dimension géographique : l’activité de l’élève se déroule en classe ou hors classe ;
      • La dimension temporelle : l’activité de l’élève se déroule-t-elle avec l’enseignant (on parlera d’activité synchrone) ou en autonomie (activité asynchrone).

      Vous retrouvez sur le schéma des grands modèles d’organisation de l’enseignement-apprentissage 

      • l’enseignement simultané (synchrone, en classe), avec ses cours et devoirs surveillés ;
      • l’enseignement a-simultané (asynchrone, en classe), avec les tâches complexes, les travaux de groupes, les classes inversées et plans de travail qui peut aller jusqu’à l’enseignement mutuel. Cette modalité fait surgir un besoin de régulation dans le quadrant au-dessus (pour réguler les activités, de façon synchrone entre l’enseignant et les élèves). C’est dans ce quadrant que peut se mettre en place la coopération comme décrite par S. Connac avec ses différentes modalités : aide, entraide, tutorat et travaux de groupe ;
      • l’enseignement à distance (asynchrone, hors classe), qui intègre toutes les activités hors classe : devoirs à la maison, révisions, lectures, …
      • l’enseignement synchrone, hors classe, qui se limitait, avant le confinement à l’organisation mise en place pour les élèves empêchés.

       

        3 – L’irruption du confinement

      Le confinement a rendu les salles de classes inaccessibles et les enseignants ont donc dû ‘se débrouiller’ pour assurer une continuité pédagogique avec les seules modalités hors classe. Si les devoirs ne sont plus d’actualité dans ce contexte de confinement, les cours se sont beaucoup transposés en classe virtuelle. Nous avons eu des retours positifs d’enseignants qui avaient déjà initié des démarches collaboratives ou de classe inversée : il semble que la transposition à distance de ce type de démarche se passe plutôt bien : Les élèves travaillent ‘en autonomie’, à distance (seuls ou en groupes) et des régulations régulières avec l’enseignant permettent de valider les progrès, de corriger les erreurs et d’avancer. Cette approche nécessite évidement un accompagnement méthodologique ( démarche, jalon, sens de l’activité, production attendue, …). On retrouve là une partie du pré-requis émis par P. Meirieu.

      De même, et pour aborder les autres éléments soulevés par P. Meirieu, il semble important de se poser la question de la motivation des élèves dans ce nouveau contexte où le cadre de la classe, les amis et l’enseignant ne sont plus présents. Nous vous invitons à relire les deux articles sur les besoins des élèves (créer le cadre et soutenir l’engagement).

      4 – Et maintenant, le déconfinement …

      Nous entrons dans une situation où des élèves peuvent être complètement en cours alors que d’autres ne viennent que partiellement et d’autres, pas du tout. Cette situation, inenvisageable il y a quelques mois, nécessite une réflexion pédagogique particulière pour être pertinente pour tous les élèves tout en ménageant l’enseignant (notion de rythme soutenable).

      L’articulation simultanée de situations ‘en classe’ et ‘hors classe’ peut s’envisager de façon synchrone avec une classe virtuelle (soit en filmant l’enseignant faire son cours, soit en diffusant la voix et l’écran de l’enseignant) mais cela a des limites :

      • Cela fait peser une charge mentale conséquente sur l’enseignant qui doit gérer ne même temps les interactions en classe, la diffusion et les interactions avec les élèves à distance. La DANE de Grenoble propose un guide sur la classe filmée (https://dane.web.ac-grenoble.fr/article/les-classes-filmees-elements-de-reglementation) qui propose de travailler à deux enseignants pour gérer tous les aspects en parallèle.
      • Cela nécessite un équipement de l’établissement (micro, caméra) et une bande passante non-négligeable, surtout si plusieurs enseignants envisagent de diffuser leur cours en même temps.
      • Youtube et Netflix ont des atouts indéniables pour concurrencer sérieusement les enseignants (on revient sur la question de la motivation) ;
      • Cela ne garantit une qualité pédagogique : le cours magistral filmé n’est pas toujours la solution idéale pour créer les conditions favorables à l’apprentissage.

      Une autre approche, plutôt asynchrone est centrée sur l’activité de l’élève qui produit, seul ou en groupe, jalonnée par des régulations :

      • L’enseignant peut étaler dans le temps le suivi des élèves selon l’urgence, les besoins, l’avancée des travaux ;
      • Vu le nombre restreint d’élèves accueillis, les temps en classe peuvent être des opportunités pour organiser ces régulations avec un accent particulier sur la méthodologie de travail. Des classes virtuelles peuvent être proposées aux élèves restant hors classe toute la semaine ;
      • Cela nécessite un travail en équipe pédagogique pour coordonner les travaux demandés afin d’assurer une charge de travail raisonnable et un rythme soutenable pour l’élève ;
      • Le suivi méthodologique peut être mené de façon collégiale par l’équipe pédagogique ;
      • L’élève travaille à son rythme, avec les ressources proposées, il est épaulé et soutenu par l’équipe enseignante ;
      • Une différenciation est envisageable en variant les productions attendues, le degré d’accompagnement, le degré de guidage des consignes, …
      • Les outils numériques sont sollicités pour donner les consignes (par l’enseignant dans ENT), déposer les productions intermédiaires ou finales (par l’élève dans ENT), accompagner et réguler (échanges à travers l’ENT ou l’outil de classe virtuelle du CNED).
      • Les productions intermédiaires permettent de travailler la méthodologie et d’accompagner l’élève dans sa démarche d’apprentissage.

      Dans cette seconde approche, l’enseignant n’est plus dispensateur des savoirs mais garant des apprentissages, il se concentre sur l’accompagnement de l’élève pour le soutenir dans son cheminement.

      Les classes mutuelles sont inspirantes par la logique qu’elles portent : tous les participants, élèves et enseignants, sont au service de l’apprentissage de chacun. Il n’y a ainsi plus de ‘triche’ mais de l’aide ou de l’entraide (cf. S. Connac).

      Les classes inversées nous proposent des démarches intéressantes pour l’organisation méthodologique et temporelle de l’apprentissage avec une alternance de temps asynchrones (ou ‘solitaires’) de recherche et de production avec des temps synchrones (ou ‘collectifs’) de mise en commun, partage et co-construction.

      En conclusion

      Ces deux approches de la continuité pédagogique ne sont pas exclusives et l’on peut (doit ?) envisager une alternance féconde des différentes modalités. Le tableau ci-dessous récapitule les caractéristiques de chaque approche.

        continuité synchrone continuité asynchrone organisation générale centré sur l’enseignement centré sur l’apprentissage charge mentale concentrée sur l’enseignant répartie entre tous les participants postures de l’enseignant (cf. D. Bucheton) contrôle et enseignement accompagnement et lâcher-prise organisation du travail élève travail solitaire aide, entraide, tutorat, travaux de groupes

      Dans cette logique, les outils numériques peuvent aider à transposer des activités classiquement synchrones en classe en activités asynchrones hors classe : il suffit par exemple que l’enseignant s’enregistre à l’oral pour transformer une dictée en classe en activité hors classe. Cette transposition pourrait être enrichie en utilisant le correcteur orthographique du traitement de texte…

      Ces idées peuvent prêter à débattre, n’hésitez pas à partager votre point de vue.

      Jacques Dubois

      https://prodageo.wordpress.com/2020/05/28/continuite-eloignement-synchronisme/
      Auteur : Le blog est mis à disposition sous un contrat Creative Commons 

       

      • Acteurs de leducation
      • Apprentissages
      • Confinements et numériques
        Jacques DUBOIS

        Soutien à l’apprentissage : inclure tous les apprentis dans le plan gouvernemental

        3 années 11 mois ago
        Communiqué : Le gouvernement a présenté hier son plan de soutien à l’apprentissage. La mesure phare du plan est une…

        Si la volonté gouvernementale de soutenir l’apprentissage est à saluer, la rupture d’égalité entre les étudiants introduite par cette mesure fait craindre un effet d’éviction des apprentis de niveau master ou diplômes équivalents (ingénieurs…), alors que les effets de la crise économique liée au Covid-19 frapperont tous les jeunes. Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, notamment ceux issus de milieux les moins favorisés, un contrat d’apprentissage est parfois indispensable au financement des études.

        Cette distinction entre les niveaux de formation entretient en outre l’idée que l’apprentissage ne serait pas un dispositif adapté aux plus hauts niveaux de qualification, alors que la réforme précédemment portée par le gouvernement visait à le promouvoir pour tous.

        Pour les entreprises, une telle distinction entre apprentis n’est pas non plus positive : elle ne les incite pas à favoriser l’apprentissage à plus haut niveau de qualification, alors que toutes les compétences sont utiles à la relance en période de crise.

        A l’inverse, une telle mesure exceptionnelle de soutien, si elle bénéficiait à tous les apprentis quel que soit leur niveau de qualification, renforcerait la compétitivité des entreprises pour la relance, notamment celle des PME particulièrement mises à mal par la crise du Covid-19. En effet, l’embauche d’un apprenti à plus haut niveau de qualification est très souvent liée aux projets d’innovation de l’entreprise : ne pas favoriser aujourd’hui ces embauches, c’est altérer la compétitivité et la capacité d’innover de demain. C’est aussi handicaper la relance de secteurs sinistrés.

        Pour ces raisons,

        • la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs,
        • la Conférence des Présidents d’Université,
        • la Conférence des Grandes Ecoles,
        • l’Association Nationale des Apprentis de France,
        • l’Association Nationale de l’Apprentissage dans l’Enseignement Supérieur,
        • Syntec Conseil,
        • Syntec Ingénierie et
        • Syntec Numérique

        demandent l’extension du dispositif exceptionnel de soutien à tous les apprentis.

        An@é

        Jennifer Elbaz : S'inscrire personnellement et collectivement dans les valeurs fondamentales de notre pays !

        3 années 11 mois ago
        Jennifer est Directrice du développement de BrainPOP en France. Elle est vice-présidente de l'An@é. Réactive et créative, attentive et empathique,…Quelle est votre perception de la période ?

        Il me semble que la période s’inscrit à la fois sur un temps long et sur un temps court.

        A l’échelle de l’année scolaire, plus d’un trimestre est perturbé, ce qui est gigantesque.

        A l’échelle de nos vies, en imaginant que la crise sanitaire s’étende sur deux ans, ça restera « anecdotique ».

        Du point de vue économique forcément on est pas du tout dans l’anecdote.

        Concernant le temps politique, on se rend compte que les mandats sont relativement courts, et cette parenthèse particulière change et risque de modifier encore plus la donne. Elle aura encore plus réduit le temps des réflexions, et des actions.

        Aux peurs du début ont succédé plusieurs sentiments je pense, et maintenant il y a une forme de lassitude, car tous les processus sont modifiés, empêchés.

        Tout est encore plus compliqué et demande plus d’énergie.

        On s’est tous épuisés, moralement et physiquement, il me semble. Donc forcément les sorties de route des uns et des autres pour expliquer qu’il ne va pas y avoir de répit (congés) ou qu’il doit être réduit, ou que cette période était une période de pause sont plus que malvenus.     

        De mon côté donc très subjectif, j’entends et lis beaucoup de voix, chaque voix veut être la plus forte, la plus audible, la plus crédible. Chacun veut obtenir gain de cause, et surtout continuer à exister. Plus la pression financière est forte, plus les propos sont violents. Il faut choquer, pour déclencher des réactions rapides.  

        On vivait déjà, avant la crise sanitaire, une forme de crise existentielle, au niveau des structures, qu’elles soient politiques ou économiques, institutionnelles, publiques ou privées. Naviguer dans le brouillard total comme c’est notre cas aujourd’hui renforce cela. Il faut exister, au détriment de son voisin. Nous sommes en plein paradoxe. Personne ne vit seul en autarcie, cela n’existe pas. Nulle part. Sauf au fin fond des bois en vivant avec des outils fabriqués à base de pierres. Par contre chacun s’évertue à faire croire qu’il n’existe que par lui-même, grâce à lui-même uniquement. Le principe du jeu de dupes peut-être ?  

        C’est fou, on reste dans cette culture de l’un. Un seul champion, un seul survivant. Un seul donneur de leçon. Un qui parle et tous les autres qui écoutent.

        Du coup, même les structures médiatiques suivent ce schéma. L’existence par le clic, la vue, le chiffre, l’engagement. Il faut justifier son existence, tout le temps, et encore plus maintenant.

        A mon humble avis, c’est une catastrophe. D’abord parce que les personnes doivent pouvoir travailler sereinement. C’est-à-dire faire leur travail sans avoir à se demander si dans quelques mois elles ne seront pas remplacées ou leur poste supprimé.

        Le terme « suppression » de postes est d’une violence inouïe. Supprimer comme dans un thriller ?!

        On supprime des heures de labeur, des compétences, un savoir-faire acquis durement pendant un temps long, en faisant des aller-retours incompétence-compétence, avec l’aide d’autres personnes, le tout anéanti en un clignement de paupières. C’est une forme de déshumanisation. 

        N'avons-nous pas été addicts à l'info ?

        Les addictions à l’info… mais quelle info ? L’information issue d’un processus professionnel, rigoureux, objectif, ou bien l’info « snack » que l’on grignote comme une barre chocolatée de mauvaise qualité ?

        L’info produite dans la peur de ne pas être vue, cliquée, commentée, de ne pas susciter suffisamment d’engagement ?

        Y a-t-il eu un esprit de créativité ?

        L’esprit de créativité… quand on ne peut pas faire avec, on fait sans… C’est sûr. On développe de nouveaux chemins pour continuer à avancer. Nous sommes entrés dans une ère où il va bien falloir faire sans. Donc est-ce que cela va permettre de doper l’esprit créatif, pour survivre ? Je ne sais pas. Peut-on faire sans école à 100% en présentiel ? Va-t-on inventer de nouvelles modalités d’enseignement et d’apprentissage ? Certainement, mais je doute sérieusement de l’efficacité, en réalité. Nous n’avons toujours pas trouvé la recette de l’enseignement et de l’apprentissage.

        Imaginez le slogan du produit (public ou privé !) miracle, pour apprendre à lire ? Rien de plus simple ! Deux heures de présence en classe, deux vidéos interactives, trois découpages papier, un peu d’écriture, une heure de prononciation et hop : n’importe quel enfant sait lire.

        En l’absence d’école pour tous à temps complet, aujourd’hui, je vois fleurir un certain nombre de publicités de sociétés qui modifient leur objet premier pour s’adapter à la demande et constituer une forme d’école parallèle, mi garde d’enfant, mi-scolaire, ou parascolaire. Si tant est que l’offre n’est pas qu’une promesse commerciale, et que les « dites » sociétés gagnent en compétences sur leur capacité à assurer la continuité pédagogique, alors bienvenue dans l’anti-République.

        L’étape d’après sera-t-elle de remettre les enfants privés de temps « scolaire » au travail ? C’est-à-dire de tirer bénéfice financier de leur temps sensé être d’éducation mais rentabilisé, pour tous ceux qui ne pourront accéder à ces services privés de continuité pédagogique ? On ne pourra pas rester indéfiniment avec des enfants livrés à eux-mêmes. Donc que vont-ils faire de leur temps « libre », non occupé ? On fait quoi dans la vie quand on n’a pas école ? Ce temps, ce vide béant dans la journée, que devient-il ?

        Nous vivons une période folle : nous sommes revenus exactement sur les mêmes questions… qu’en 1793 posées par Le Peletier et énoncées par Robespierre !!!

        « Former des hommes, propager les connaissances humaines ; telles sont les deux parties du problème que nous avons à résoudre.

        La première constitue l’éducation, la seconde, l’instruction. »

        https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1989_num_42_4_1902

        Quelles sont les modifications qui vous semblent devoir perdurer ?

        J’ai l’impression que le terme et les actions « à distance » surdéveloppées depuis mi-mars vont perdurer. Pour des raisons économiques, et sanitaires.

        Lorsque Facebook a sauté sur l’occasion du Covid19 pour annoncer la fin du travail en présentiel tel que connu jusqu’alors au sein de sa société, il a avant tout amorcé un phénomène, je pense.

        Cette société fait rêver les entrepreneurs, elle a beaucoup d’influence. Et cette idée va essaimer, pour sûr.

        Au nom du bien-être des salariés. Et du bilan comptable.

        Or, le télétravail à grande échelle et sur le long terme c’est :

        1. Pour l’entreprise : ne plus payer de loyer, locaux professionnels pour les sociétés. Donc qui va assurer l’espace professionnel nécessaire aux salariés ? Les salariés eux-mêmes ! Dans les métropoles, les gens auront les moyens de prendre une pièce en plus dans leur logement pour assurer leur emploi ? Nous pouvons imaginer la dégradation des conditions de travail.
        2. Se focaliser sur les tâches opérationnelles. Les mesures de l’efficacité changent. Ce qui va compter, c’est ce qu’on pourra montrer de manière tangible.

        Or, dans une journée de travail, chaque action n’est pas tangible mais pourtant, chacune permet aux processus de se mettre en place. La pause déjeuner ou café est un moment stratégique pour l’entreprise. Des discussions informelles émergent des projets. Le télétravail tue cela.

        Au final, les tâches risquent de compter plus que les processus dans la mesure de l’efficacité des salariés. Voilà, vous voyez où je veux en venir :

        Le paiement à la tâche.

        Glisser lentement vers la fin du salariat incluant la protection sociale telle que nous le connaissons aujourd’hui.

        Je pense que les entreprises pourraient se débarrasser de leurs locaux, des bâtiments physiques, pour toutes celles qui peuvent le faire, et que de fil en aiguille, cela aboutirait à se débarrasser des personnes physiques. La fin du bail immobilier, et la fin du contrat salarié. Tout ce qui engage l’entreprise, tout ce qui la freine dans sa course au développement, face à la concurrence. C’est pour ça que Facebook a changé quelque chose. Il a en plus, de fait, modifié son positionnement par rapport à ses concurrents : il s’est crée un avantage non négligeable.  

        Remettre les femmes au foyer, qui ont donc à en assurer non seulement la logistique générale mais encore en ce moment, l’école à la maison et cerise sur le gâteau, leur travail, donc. Du jour au lendemain les employeurs se sont-ils emplis de bienveillance et acceptent-ils avec plaisir les contraintes liées à la vie de famille de leurs salariées ? Bien sûr ! A n’en pas douter. Et par la même occasion, les hommes ont compris qu’ils n’aidaient pas à la maison mais qu’ils faisaient leur part. Ainsi, ce Covid19, c’est un peu le père noël pour la condition des femmes dans le monde.

        Quelles urgences faudrait-il prendre en compte ?

        L’urgence économique et sociale, à n’en pas douter.

        Nous avons beaucoup fustigé le capitalisme, mais nous n’avons pas encore trouvé de système permettant au plus grand nombre de manger à sa faim. Je n’ai pas encore vu de modèle économique et social différent du capitalisme qui serait transférable, capable de passer à l’échelle pour l’ensemble des citoyens.

        Jusque-là, le social est financé par le capital. Les modèles sociaux purs ont du mal à survivre seuls.

        L’avenir est-il à l’autosuffisance économique et sociale à l’échelle des territoires ?

        Il me semble que certains politiques en prennent le pari et font tout pour cela. Seulement peut-on vivre en autarcie ? Quelle part des échanges avec les voisins jouent dans ce système ?

        Je m’inquiète grandement des inégalités, tant elles ont été creusées en silence pendant cette période, et des conséquences pour les enfants, les âgés, les femmes, et les hommes.

        Je m’inquiète pour les invisibles. Toutes celles et ceux que l’on n’entend pas.

        Entendre et prendre en compte toutes les voix et pas seulement celles qui portent ou savent se faire entendre est un principe démocratique…

        Et en conséquence peut-on repenser, comment et avec qui, les espaces et temps éducatifs et les espaces et temps scolaires ?

        Etant donné que lorsque nous avons 10 personnes dans un espace de réflexion il y a 11 avis, 10 revendications à exister et 0 convergence, honnêtement je ne sais pas.

        L’idéal serait de réunir toutes les forces en présence et concernées par l’éducation pour réfléchir et agir, mais la réalité est toute autre.

        Nous sommes dans une mouvance de « c’est le dernier qui a parlé qui a raison », ou celui qui a le mieux exposé ses idées...ah, la force de l’éloquence…

        Bref, nous avons du mal à sortir de la rhétorique du pouvoir et de la relation dominant-dominé.

        Dans ces conditions, comment réfléchir et construire l’Education ?

        Tant que nous ne serons pas, de fait, inscrits personnellement et collectivement dans les valeurs fondamentales de notre pays, nous ne pourrons pas, sur le long terme, améliorer quelque processus que ce soit.

        Nous sommes la liberté, l’égalité et la fraternité.

        Nous le sommes individuellement et collectivement.

        Tant que nous n’incarnons pas ces valeurs à notre échelle, tant que nous n’agissons pas de la sorte, nous ne construisons rien.

        Nous bricolons des solutions pour colmater des brèches.

        Nous oublions régulièrement notre histoire.

        Nous oublions celles et ceux qui se sont battus au nom de nos valeurs.

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          Laurissergues Michelle

          Lettre à la Jeunesse covid 19

          3 années 11 mois ago
          Chère Jeunesse, je m’adresse à toi au moment où tu t’apprêtes à rentrer dans l’Histoire, celle avec un grand H,…

          On t’a en effet expliqué depuis des mois qu’il faut que tu restes chez toi, que tu quittes ton université, ton école, ton lycée ou même ton premier boulot…et aussi ta vie sociale, sportive, tes copains…Il le faut parce que tu es un danger potentiel. Oh ! Pas pour toi même ! Les statistiques sont parlantes : le covid 19 ne t’en veut pas tellement, il t’utilise en fait pour faire son chemin mortel dans la population mais sans t’affecter outre mesure : c’est toi qui compte le plus de porteurs sains et c’est précisément pourquoi tu es un danger pour tes proches.

          C’est donc la corde sensible que l’on a pincée pour te contraindre même si l’on y a ajouté les mesures coercitives imposées à tout un chacun. Et tu as été prise au piège dans un mélange complexe de peur, d’infantilisation et de responsabilisation. Tu n’as pas choisi le sacrifice, tu l’as accepté sans rien dire ou presque.

          Sacrifice, c’est pourtant le mot : une demi année d’études, d’apprentissages, de savoirs, pour commencer mais ce n’est pas tout. On sait d’avance que c’est aussi toi qui va payer le tribut le plus lourd au chômage qui s’annonce et que c’est toi qui va rembourser pendant des décennies les milliards qui s’envolent. En fait, « nous  sommes en guerre » et comme dans toutes les guerres menées jusqu’ici, c’est la jeunesse que l’on envoie au front pour protéger les gens en place, d’âge mûr pour le moins, nantis le plus souvent. On ne prend pas ta vie physique cette fois mais on hypothèque gravement ta vie future, avec les méthodes habituelles : impossibilité rabâchée de faire autrement (cela fait donc consensus), valorisation pour exemple des héros du moment (ici les personnels soignants). Qui plus est, c’est ta part la plus fragile qui est la plus durement touchée : celle des défavorisés…comme dans toutes les guerres.

          Alors, Jeunesse, je voudrais te dire tout à la fois merci et pardon…et si jamais tu écrivais une lettre à Monsieur le Président pour lui dire que cette guerre tu ne veux plus la faire…alors, je comprendrais.

          Jacques Puyou

          • Humeur
            Puyou Jacques

            Lettre ouverte aux acteurs de l’école et plus largement aux citoyens engagés…

            3 années 11 mois ago
            Robert Sauvaget / Inspecteur Education Nationale / 7 juin 2020 : Notre Nation vit une crise sanitaire, sociale, économique sans précédent. Certes…

            L’institution scolaire a participé à la résilience nationale avec de belles réussites permettant de répondre aux attentes légitimes, développant de nouveaux savoir-faire en renforçant les liens entre enseignants et élèves, construisant de nouveaux dispositifs pédagogiques à distance, centrés sur les parcours d’apprentissages. De nouvelles solidarités et sociabilités ont été découvertes.

            Ce côté « lumineux » ne doit pas occulter également les aspects plus problématiques liés au renforcement de l’individualisme, au manque de matériel, aux limites des liaisons internet, à la perte de lien avec certaines familles, aux incertitudes professionnelles des parents créant des inquiétudes fortes, au regard critique sur le système scolaire… Ce qui a généré un éloignement de nombreux élèves de l’école.

            L’attention de l’enseignant sur l’élève, attitude bienveillante, encourageante, l’accompagnant dans sa démarche d’apprentissage est indispensable à sa motivation, à sa réussite, en particulier quand l’environnement familial est critique vis-à-vis de l’école et des valeurs qu’elle véhicule. C’est le véritable enjeu de la reprise progressive du fonctionnement de l’école, associant présentiel rassurant et liens à distance, forme d’hybridation de la transmission des connaissances et de l’enseignement qui est à inventer...

            Afin d’éclairer le regard que nous pouvons porter sur cette période et sur « l’après », quatre questions ont été proposées à un panel d’enseignants, qui ont générées un ensemble de réponses croisées avec des réflexions de responsables pédagogiques…

            Quelle est votre perception de cette période ?

            Les sentiments partagés par les enseignants peuvent se résumer à quatre termes : sidération, urgence, stress et fierté.

            Sidération : face à l’arrêt général annoncé à la veille d’un weekend, en lien avec une menace relativement abstraite et encore lointaine, donnant un caractère de gravité à l’évènement…Malaise persistant lors des rares visites à l’école pendant le confinement.

            Urgence : forme de frénésie pour répondre aux demandes institutionnelles et à la nécessité d’organiser la continuité pédagogique à distance en très peu de temps ; mobiliser les ressources, hiérarchiser les informations massivement diffusées avant de les traiter et de les exploiter dans un délai maîtrisé (instructions officielles, documents pédagogiques, sites, applications, travail en équipe informations issues des médias…) ;

            Stress : la confrontation à l’inconnu et l’inquiétude de ne pas respecter les consignes et règles sanitaires nécessitent de concevoir un nouveau modèle de relation pédagogique faisant appel à de nouvelles pratiques professionnelles ; le sentiment d’isolement et d’enfermement, étant confiné sans la présence des collègues malgré les liens à distance, a fortement accentué le stress ; la difficulté à utiliser des outils numériques peu performants (ENT institutionnel…) a engendré également frustration, perte de temps et d’énergie.

            Fierté : sentiment qui fait souvent suite aux précédents, en lien avec les réussites et la créativité mise en œuvre ; de nouvelles compétences ont été acquises ou consolidées, bénéfice pour l’avenir, à travers un travail de recherche dense souvent mené en équipe avec une forte mobilisation des enseignants; élaboration de supports adaptés aux élèves pour un travail personnel, en complément de ce qui est proposé par le CNED ; retour très positif de certains parents et prise de conscience de tout le travail mis en œuvre dans la perspective également de l’ouverture progressive des écoles à compter du 11/05… Une réelle considération de la communauté scolaire vis-à-vis de l’engagement individuel et collectif des équipes.

            Quelles modifications ont été mises en œuvre et quelles sont celles qui doivent perdurer ?

            Plusieurs dimensions sont évoquées avec des perspectives différentes en fonction de leur nature :

            • Repenser la communication avec les familles et mettre en place une réactivité pour répondre aux inquiétudes des parents (listes de diffusion…).
            • Mieux s’approprier les outils numériques en mesurant que certains outils académiques ne sont pas adaptés à la densité des informations communiquées ; l’usage de nouveaux mode de communication (visioconférence, listes de diffusion, classe virtuelle, cours en ligne, vidéo explicative/classe inversée…) a permis de découvrir d’autres modalités de travail et d’échange (dynamique d’équipe).
            • Mettre en place des activités différenciées en fonction des besoins identifiés (personnalisation des parcours scolaires avec l’usage des outils numériques…) ;
            • Organiser l’archivage de données numérisées liées aux travaux et résultats des élèves en lien avec les autres traces écrites.
            • Nécessité de former les Directeurs à ces usages dans la perspective du pilotage d’une école, du management d’une équipe et de l’élaboration d’une démarche cohérente de communication avec les partenaires de l’école.
            • Développer le prêt de matériel aux élèves (tablettes…) et de supports pédagogiques de base (manuels, fichiers…) pour certaines familles défavorisées.
            • Poursuivre l’accompagnement personnalisé des équipes pédagogiques par l’équipe de CPC et l’IEN.
            Quelles urgences prendre en compte ?

            Les éléments de réponse croisent les points évoqués précédemment :

            • Sensibilisation et responsabilisation des parents d’élèves absents sur la nécessité d’une scolarisation effective ou un suivi efficace de la continuité pédagogique instaurée à distance (répondre aux sollicitations des enseignants…) ; le risque de décrochage est accru pour de nombreux élèves…
            • Comment prendre en compte les programmes et définir des priorités en termes de compétences fondamentales avec une scolarisation en alternance ou une instruction au domicile ; c’est la question de la gestion d’une très grande hétérogénéité des groupes d’élèves qui se pose actuellement et se posera encore plus en septembre…
            • Formation à l’enseignement à distance et aux usages des outils numériques dans le cadre de la formation statutaire des enseignants.
            • Dotation de matériel numérique adapté pour les enseignants avec des accès facilités à Internet et aux applications ; dotation de tablettes pour les élèves afin de maintenir un lien pédagogique (élément pour une « hybridation » de l’enseignement).
            • Mettre en place en temps scolaire un suivi des PPRE conçus avant le confinement et bien articuler les APC avec les priorités définies pour les élèves concernés (apprentissages fondamentaux).
            • Poursuivre la dynamique d’équipe et la réflexion collégiale engagée.
            • Conforter le rôle de coordonnateur du Directeur qui pilote localement les dispositifs pédagogiques et la communication avec les familles et partenaires institutionnels
            Comment repenser et avec qui les espaces et les temps scolaires et éducatifs ?

            Vaste sujet, qui s’inscrit plus largement dans une réflexion très ancienne autour du rythme scolaire, des alternances temps de classe/temps périscolaire, des projets éducatifs partagés ou transversaux, de la place des parents à l’école, des équilibres sur l’année entre période de classe et vacances…

            L’épidémie, le confinement et la période de reprise progressive interrogent à nouveau ces dimensions du « scolaire », « domaine éducatif partagé », « périscolaire et parascolaire »…

            • Définir des règles pour organiser l’hybridation d’un enseignement en présentiel et à distance : travail en équipe pédagogique, rôles des élèves et parents…
            • Mettre en place des formations spécifiques pour mieux maîtriser les modalités d’organisation d’un enseignement à distance (contenus, outils et applications numériques, partenaires…).
            • Organiser une plus grande coordination entre le scolaire et le périscolaire en termes de contenus et de projets, en respectant les spécificités de chaque institution et avec des formations communes ; l’école pourrait devenir le lieu central d’un ensemble d’actions éducatives avec une complémentarité d’acteurs en lien avec les besoins identifiés chez les enfants… Mais il est nécessaire de rappeler également les missions de chacun et la particularité du processus d’apprentissage qui nécessite une expertise détenue par les enseignants…
            • Conserver une cohérence sur l’ensemble du territoire national au regard de la disparité des projets, propositions, offres et moyens des collectivités (cadre de programmes et de référentiels communs…)
            • Revoir le rôle du Directeur comme coordonnateur des actions, ou interlocuteur central, avec une décharge de classe ajustée à la mission.
            • L’aménagement des locaux, des cours de récréation, des espaces collectifs et des mobiliers reste d’actualité dans la perspective d’une circulation aisée des personnes, du travail en groupes, du climat scolaire et des relations à établir au sein d’un espace plus accueillant…
            •  Responsabiliser les équipes locales qui ont acquis une expérience et qui pourront s’engager dans les réflexions collégiales menées également en partenariat…
            En guise de conclusion provisoire, je souhaite soulever trois interrogations sur « le monde d’avant » pour envisager autrement « le monde d’après » :

            Le confinement a révélé une immense solidarité qui se traduit par des engagements et des innovations ayant permis de répondre aux urgences causées par cette épidémie : ces actions, ces démarches, cette valeur de solidarité doit devenir un axe central pour nous tous : le collectif qui s’entraide, l’intelligence collective deviennent des forces qui dépassent largement la somme des qualités individuelles. Je caractérise cette notion de citoyenneté solidaire…

            Le rôle de l’Etat et la référence à la République qui est garante à la fois des libertés individuelles mais aussi de l’intérêt général : cette double articulation est complexe à gérer, encore plus en situation de crise sanitaire, mais elle correspond à une approche pragmatique et réaliste, celle du rôle des limites et des règles inhérentes au principe du Vivre ensemble et à la citoyenneté collective responsable.

            L’explosion depuis quelques années du « numérique », se révèle aujourd’hui vecteur essentiel pour garder du lien au niveau éducatif (continuité pédagogique, relation au sein de l’équipe et avec les familles…), au niveau familial et sociétal. Mais nous devons garder « raison » face aux dangers du tout numérique, du tous à distance : il est urgent de construire une citoyenneté numérique éclairée, plaçant le numérique au service de l’Homme, pour communiquer, pour s’informer, pour apprendre, pour produire des données…

            Robert Sauvaget / Inspecteur Education Nationale / 5 juin 2020

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              Laurissergues Michelle

              Laurent-Pierre Gilliard : nous sommes en train de changer la façon dont nous pensons la socialisation et le travail dans son ensemble

              3 années 11 mois ago
              Laurent-Pierre GILLIARD, Directeur Prospective et Communication à UNITEC & Maître de Conférence associé à Université Bordeaux Montaigne / ISIC nous…

              Le confinement lié au Covid-19 a du jour au lendemain fait basculer les acteurs du secteur tertiaire dans la réalité du télétravail et de ses outils, visioconférences en tête. Beaucoup de choses ont été écrites sur ce déploiement forcé du télétravail mais en considérant ces outils comme un tout monolithique.

              L’expérience de ces deux mois a montré à tous ceux qui ont eu la curiosité de tester différents environnements et outils, que l’impact sur la concentration, l’attention ou l’empathie était fort différent suivant les outils même si ces outils pouvaient sembler proches ou identiques aux premiers abords.

              J’ai vécu des réunions en visio où mon attention s’envolait au bout de quelques minutes. Et dans la même période, je suis resté scotché, pendant plus d’une heure, sur la visite touristique virtuelle de la ville d’Albi réalisée dans Minecraft, Dans le premier cas, l’outil visio était inadapté et dans le deuxième cas, le contenu riche s’est avantageusement fondu à l’environnement détourné d’un jeu. Deux exemples extrêmes mais qui illustrent les possibilités des outils et des pratiques.

              Qualité attentionnelle

              Qu'est ce qui nous fait écouter de manière qualitative lorsqu’on est à distance ? Tous les outils mis à disposition ne se valent pas. Ils s’avèrent plus ou moins adaptés aux différents contextes d’échanges à distance.

              Prenons un lundi matin de confinement en situation de télétravail, réunissant une vingtaine de collaborateurs en visio. Le sentiment d’équipe, d’être ensemble malgré la distance, ne sera pas du tout le même suivant que la visio se déroule sur Teams ou sur Zoom.

              Au début du confinement, Teams permettait d’afficher les vidéos de 4 collègues sur les 20 collaborateurs présents. L’outil s’est amélioré ces dernières semaines et permet en juin d’afficher 9 collègues en simultané. Zoom ou Jitsi (Jitsi est un clone de Zoom en logiciel libre) permettent d’afficher 20 participants sur votre écran. A l’usage, l’attention des équipes sera bien meilleure si tout le monde se voit simultanément. Dans les deux cas, une seule personne parle mais l’attention portée au langage corporel et réactions des 19 autres apporte un sentiment d’appartenance. Le groupe vit quand on voit qui a pris du poids ou a abdiqué sur l’idée même de se laver les cheveux…

              Ces détails vont constituer des points d’accroche attentionnelle aux échanges distants. Quelles qu’en soient mes motivations, futiles ou plus profondes, je vais apporter à mes collègues un regard attentif qui va être un palliatif aux vides que mettent en place la distance. A l’inverse, si je ne vois que partiellement mes collègues, je vais me sentir moins regardé et je vais facilement basculer vers d’autres activités en ligne : lecture des mails, réseaux sociaux…

              Attentif mais fatigué

              Alors certes, une visio de bonne qualité d’image, avec un nombre important de participants présents à l’image, va favoriser l’attention de tous, mais elle va également favoriser la fatigue des participants, souvent contraints à des marathons de visio.

              La visio entraine une fatigue liée à la surcharge visuelle : lorsque nous regardons un écran, qu'il s'agisse d'un ordinateur ou d'un écran de télévision, nos esprits sont habitués à traiter ce qui est devant nous comme un tout unifié. Plus il y a de vignettes vidéo, plus la surcharge informationnelle est grande.

              Contrairement aux conversations réelles, la viso nous oblige souvent à regarder notre propre visage apportant à certains un facteur de stress supplémentaire. Elle va également projeter l’intimité de son logement aux yeux de tous.

              On découvrira alors comment masquer l’intimité de son logement en usant des choix d’arrières plans proposés dans les applications (option de Teams ou Zoom par exemple). Toutefois, ce paravent numérique, comme toute image, bénéficie d’un choix éditorial de votre part et vous expose lui aussi.

              Distance, attention et implication : regarder du côté du monde du jeu vidéo.

              Célia Hodent, psychologue française et responsable de l’expérience utilisateur du jeu Fortnite a décrit dans son livre « The gamer’s brain » (qui sortira en France le 24 juin 2020 sous le titre « Dans le cerveau du Gamer ») décrit les composantes de l’engagement du joueur : la motivation, l’émotion, et le flow.

              En psychologie, le flow est un état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement plongée dans une activité et qu'elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le flow se caractérise par l'absorption totale d'une personne par son occupation. Loin de moi l’idée de comparer une réunion mensuelle du Comex avec une partie de Fortnite, mais les comparaisons entre l’engagement du joueur face à son écran et celui du télétravailleur face à sa visio sont nombreuses et riches d’enseignements. J’y reviendrai dans une note prochaine.

              Quand la Réalité Virtuelle changera le monde physique du travail

              Le pas suivant sera amené par la réalité virtuelle et surtout la réalité augmentée.

              Le jeu Pokemon GO nous a montré à quel point un jeu de réalité augmentée, incrustant un univers numérique dans notre réalité physique, pouvait changer profondément notre relation avec les infrastructures de transport en commun d’une ville par exemple. Des lignes de bus peu fréquentées ont vu leurs véhicules se remplir car ils desservaient des spots grassement fournis en Pokemon… L’impact de la réalité augmentée sur les transports, sur l’immobilier d’entreprise, sur le management promet d’être important et complexe…

              L’entreprise d’immobilier eXp Realty, avec ses dizaines de milliers d’employés et sa capitalisation boursière qui a dépassé 1 milliard de dollars au NASDAQ, fonctionne sans aucun bureau physique. Pas même un seul pour son siège ou pour ses fondateurs. L'entreprise utilise un espace virtuel, dans un monde virtuel développé par une société de réalité virtuelle, VirBELA. Cela signifie que si vous êtes embauché par eXp Realty, votre premier jour de travail vous amène à paramétrer votre avatar et partir à la rencontre de vos collègues dans un environnement de type jeu vidéo simulant les bureaux de eXp Realty – voir ci-dessus !

              La Singularity University, bras armé transhumaniste de Google, a bien saisi le potentiel pour ses rencontres, conférences et sessions de réseautage (de propagande diront certains). Elle commence par impliquer les participants dans une découverte ludique d’orientation dans l'espace virtuel. Cette séquence est précédée d’un temps « brise-glace » pour que les participants apprennent à se connaître. C’est l’occasion de découvrir l’outil-lieu dans lequel ils se trouvent. Cela se poursuit par de classiques réunions, ateliers et conférences complétées de diapositives ou vidéos. La session se termine par des moments de discussions en petits groupes.

              Dans Virbela, vous entendez les participants virtuels comme en situation réelle : si votre avatar est loin de l’avatar de votre interlocuteur, vous l’entendrez faiblement ; et distinctement quand votre avatar sera dans un rayon de convivialité. Cela vous autorise, lorsque vous déambulez dans l’environnement, de capter une bribe de conversation et de rejoindre le groupe. Cette forme d’interactions basées sur l’inattendu n’est pas envisageable avec des outils basés uniquement sur la vidéo. La visio est une diffusion 1 vers n, un environnement à la Virbela est quant à lui de type n vers n.

              Aaron Frank de la Singularity University, se dit surpris de voir à quel point l'environnement virtuel facilite ce qui exigeait traditionnellement une expérience physique. L'ingrédient clé est l'environnement spatial simulé et l'idée que vous puissiez vous promener physiquement dans l'espace comme si vous étiez dans une situation réelle. Un tel environnement recrée la sensation d'être physiquement présent avec d'autres personnes et cela même si vous êtes dans un environnement entièrement en ligne. Aaron Frank reconnait toutefois que quelques rares personnes ont rencontré des problèmes techniques comme des soucis audio ou de diffusion de diapositives par exemple. Dans ce type d’espaces numériques les néophytes tendent à surréagir face à toutes difficultés, si mineures soient-elles.

              Virbela.com, très médiatique en ce moment (il a accueilli Virtual Laval et va accueillir le Bordeaux Geek Festival de juin 2020) est loin d’être le seul espace de cette nature. Spatial.io/ ou Meetinvr.net/ laissent voir l’évolution possible du télétravail dès les vidéos de présentation de leur page d’accueil. La plateforme de jeu Recroom.com/ est utilisée pour de l’enseignement (youtu.be/0JZ8BXfXGzI) ou de la socialisation d’équipes de travail (https://twitter.com/RoyRodenhaeuser/status/1246111758701510661).

              Le confinement, le télétravail ou l’univers du jeu sont en train de changer la façon dont nous pensons la socialisation et le travail dans son ensemble. Visioconférences et plateformes de réalités virtuelles vont s’intégrer dans nos environnements de travail peu à peu, soit de manière imposée, et les blocages vont être nombreux, soit de manière réfléchie, ludique, et en comprenant les avantages offerts pas ces outils.

              Des évolutions à suivre et à débattre, dans un de ces environnements virtuels ou à la terrasse d’un café bien réel...

              Laurent-Pierre GILLIARD

              Directeur Prospective et Communication à UNITEC & Maître de Conférence associé à Université Bordeaux Montaigne / ISIC

              laurent-pierre@unitec.fr

              • Confinements et numériques
              • Evolution des métiers
              • Société et numérique
                Desvergne Marcel

                La Fondation Chaptal propose en open source un lexique anglais-français sur le Covid-19

                3 années 11 mois ago
                Proposé par Michel Lemieux (Professor of Multicultural Management chez ESLSCA University Cairo) : Après avoir constaté l’apparition de très nombreux…

                Le Covid-19 a pris de vitesse par sa complexité et sa prolifération non seulement nos scientifiques et spécialistes du milieu médical mais aussi les lexicographes.

                Le lexique traduit les mots les plus utilisés dans les travaux de recherche sur le Covid-19.

                 

                  https://www.hospimedia.fr/actualite/breves/20200512-qualite-la-fondation-chaptal-propose-en-open-source

                 

                An@é

                Sabrina Caliaros : penser le numérique pour l’éducation dans un espace-temps pédagogique en transformation !

                3 années 11 mois ago
                Sabrina Caliaros est Déléguée académique au numérique au Rectorat de l'Académie de Montpellier. Outils, ressources, formations... la mise à distance…Quelle est votre perception de la période que nous vivons ?

                La crise sanitaire inédite que nous vivons a suscité la peur et un changement drastique d’usages sociaux et d’habitudes de travail.

                La nécessité de continuer l’Ecole a créé une contrainte forte d’utiliser le numérique y compris pour des enseignants qui en étaient éloignés, faute d’équipement, de pratique et/ou de formation. De cette contrainte est né un sursaut positif.

                En très peu de temps, il y a eu une réactivité très forte, une capacité d’adaptation, une créativité et une inventivité dont beaucoup ne croyaient pas notre institution capable.

                Ce sont les hommes et les femmes qui la composent qui ont su répondre, qui ont accepté de se former avec des webinaires que les DANE ont conçu au grès des besoins qui se sont manifestés.

                Un élan de solidarité avec les entreprises, les tiers lieux, les associations, les fondations, Emmaüs connect, les clubs école-entreprise les DSI des académies, les collectivités et les préfets ont permis d’équiper les élèves pour leur permettre de suivre les cours à distance. La Poste a joué un rôle précieux en acheminant les cours aux familles.

                Quelles sont les modifications que vous avez mises en œuvre ?

                Les modifications mises en œuvre tiennent à des enjeux de facilitation :

                Nous avons rendu les ressources facilement accessibles avec un portail unique avec la thématique « continuité pédagogique », nous avons proposé des usages adaptés à la situation et mis en place par des enseignants de l’académie, des vademecums ont été faits par les corps d’inspection dans le 1 et le 2nd degré.

                Nous avons mis en place des formats de formations de type micro learning avec des webinaires comprenant de l’interactivité et dont les thématiques ont évolué avec les besoins et en veillant à limiter les jauges de participants pour rester dans une approche « humanisée ».

                Pour donner quelques exemples, nous avons commencé dès la mise en place de la continuité pédagogique avec des webinaires sur les outils et les plateformes mis à disposition comme les ENT et la classe virtuelle du CNED, puis une fois cette  familiarisation faite, nous sommes passés à des webinaires sur l’animation de la classe virtuelle avec la socialisation, la passation des consignes, la mise en activité, puis nous avons abordé la question de la temporalité : enseignement à distance/surcharge cognitive et enfin, la rétroaction, l’évaluation diagnostique et la différenciation.

                Et enfin quelles urgences faudrait-il prendre en compte ?

                L’hybridation est un concept complexe à mettre en place avec ce sentiment d’impossible ubiquité.

                Il faut travailler à cette relative autre forme scolaire avec l’aide de la recherche et tester des dispositifs en réfléchissant avec les chefs d’établissement et toute la communauté éducative à de nouvelles organisations.

                Je n’oublie pas la nécessité d’équiper les familles éloignées du numérique, de les former à des usages minimaux mais indispensables pour exercer la parentalité numérique mais aussi répondre à des enjeux de lutte contre l’illectronisme.

                Les élèves eux-mêmes comme le souligne le rapport CREDOC 2019 vont sur les réseaux sociaux mais ne savent pas utiliser « l’outil de travail numérique » d’où la nécessité de se pencher sur cette question avec le CRCN (cadre de référence des compétences numériques) et la plateforme PIX.

                Et en conséquence peut-on repenser, comment et avec qui, les espaces et temps éducatifs et les espaces et temps scolaires ?

                L’ensemble de la communauté éducative doit se rassembler pour repenser les espaces et temps éducatifs et les espaces et temps scolaires. Il s’agit de penser le numérique pour l’éducation dans un espace-temps pédagogique en transformation.  Les états généraux du numérique dans les territoires puis au national, à Poitiers en novembre prochain nous donneront l’occasion de nous exprimer sur ces sujets et d’imaginer l’école de demain.

                https://etatsgeneraux-education.fr/

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                  An@é

                  Centres de FLE en France : les élus alertent les pouvoirs publics

                  3 années 11 mois ago
                  La Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication du Sénat a auditionné mercredi 27 mai, Jean-Baptiste Lemoyne,…

                  Au cours des échanges qui concernaient principalement la situation présente et à venir des établissements du réseau AEFE - réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger, Claude Malhuret, sénateur de l’Allier, ancien maire de Vichy, est intervenu pour attirer l’attention du ministre sur la situation des centres de FLE en France et les mesures de sauvegarde urgentes qu’elle appelle.

                  <> voir plus bas l’audition intégrale en video - repère 17:35

                  Dans sa réponse, le secrétaire d’État, faisant écho aux propos volontaristes tenus par le président de la République en date du 13 avril dernier, sur le monde du tourisme, de la culture, des sports et de l’événementiel, confirme que ces secteurs doivent bénéficier d’un traitement particulier dont l’exonération des charges patronales de mars à juin et d’un dispositif plus favorable pour le maintien, jusqu’à la fin de l’année, de l’activité partielle.

                  “Le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté mercredi 10 juin au Parlement devrait comprendre ces mesures” a précisé Jean-Baptiste Lemoyne.

                  <> voir plus bas l’audition intégrale en video - repère 17:46

                  Dans la suite des échanges, le secrétaire d’État a abordé la situation du réseau culturel français dans le monde et indiqué qu’un recensement des besoins étaient en cours.

                  L’audition se termine par un échange moins formel sur la question de la promotion du français et de la francophonie. La présidente de la Commission attire notamment l’attention de Jean-Baptiste Lemoyne sur les questions que ne manquent pas de soulever l’utilisation quasi systématique de l’anglais dans les campagnes de communication à l’étranger pour la marque “France” y compris dans des zones comme l’Amérique latine où le français bénéficie d’une certaine “transparence” linguistique.

                  <> voir plus bas l’audition intégrale en video - repère 18:03

                  Le ministre se dit sensible à cette problématique, qui ne dépend cependant pas que du Quai d’Orsay. La question du plurilinguisme lui inspire par ailleurs cette réflexion : “qui défend la francophonie doit défendre les langues régionales”.

                  Voir l’audition intégrale en video :
                  Action culturelle extérieure de la France - Audition de M. Jean-Baptiste Lemoyne

                  Lire aussi :
                  Centres de FLE en France : les professionnels se mobilisent

                  Sauvons les Alliances Françaises !

                  Publié le 4 juin 2020
                  • Francophonie
                    An@é

                    Anne Lehmans : comment ne pas voir les perspectives d'une modularité rendue possible ?

                    3 années 11 mois ago
                    Anne Lehmans,  Chargée de mission sur les usages numériques à l'INSPE de Bordeaux à l'Université de Bordeaux, maîtresse de conférences en…Comment avez-vous ressenti cette période ?

                    Très subjectivement et même égoïstement, je pense que le confinement a été une période de retour au calme, de réflexion, de tranquillité, un temps suspendu.

                    Sur le plan professionnel, les réunions en visioconférences se sont révélées efficaces, moins longues qu'en présence, plus apaisées, des salariés ont pu travailler en se dispensant d'heures de transport.

                    Pour les élèves et les étudiants, le problème est différent. Les étudiants ont connu un moment de vide et de solitude, surtout ceux qui se sont retrouvés seuls dans des espaces étroits, pas adaptés aux apprentissages pendant des journées entières, avec des connexions défaillantes, du matériel sommaire, des questions sans réponse sur le sens de leur travail. D'autres ont retrouvé leurs familles avec des résultats plus ou moins heureux.

                    La situation a rendu la "continuité pédagogique" compliquée, impossible pour beaucoup, et je pense que nous avons tous vécu ce sentiment du temps qui s'étire mais que nous ne parvenions pas vraiment à occuper, spectateurs de notre attente et parfois de nos angoisses dans un contexte sanitaire et médiatique sidérant.

                    Pour les enfants et les adolescents, et pour les familles, cette perception très particulière, alourdie pour certains par des situations sociales compliquées et profondément inégalitaires jusque dans la proximité de la mort, a pu avoir des effets très hétérogènes.

                    Il me semble que les jeunes de mon entourage ont d'abord regretté l'école et les amis après un moment de joie de vacances, certains ont retrouvé une activité scolaire très (trop ?) intense à travers le suivi de leurs enseignants à distance et des parents à la maison, par tous moyens, d'autres l'ont partiellement ou totalement abandonnée, n'ont pas cherché à retrouver un lien, d'autres encore n'ont pas eu les moyens de le faire, parce que l'école ou un enseignant ne communiquait plus, ou parce qu'un obstacle technique s'interposait.

                    Les parents ont aussi eu des attitudes très différentes, mais l'enquête menée par Filippo Pirone et Romain Delès (https://www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-recherche/Confinement-et-ecole-a-la-maison-le-point-de-vue-des-parents) montre que, de ce point de vue, il faut laisser de côté les idées préconçues : dans les milieux modestes, les parents ont beaucoup (plus) suivi leurs enfants, et c'est plutôt sur les méthodes pédagogiques que les différences sont notables entre les familles.

                    La rentrée prochaine se fera donc avec des élèves qui auront eu des expériences totalement différentes, parfois traumatisantes et peu partagées, mais qui globalement auront sans doute des appréhensions fortes pour le retour à l'école. L'actuel retour à l'école n'en est pas vraiment un, interdit à beaucoup d'élèves, difficile à vivre pour les enseignants et les élèves contraints de rester distants et de ne rien toucher. Du côté des enseignants, l'expérience a aussi été souvent douloureuse, entre un vrai souci des élèves et un contexte de bricolage technique et familial. Beaucoup ont passé un temps long et fatigant chaque jour devant leur écran. Certains ont découvert des modes de travail qu'ils n'utilisaient pas (particulièrement le travail collaboratif à distance), la plupart une familiarité forcée avec les outils numériques qui laissera des traces que l'on peut espérer constructives malgré tout. 

                    Du point de vue de la circulation de l'information et de la communication, le contexte a été très intéressant.

                    Il a révélé un mode et un style de communication politique à la française très centralisé, presque monarchique, dans un contexte d'incertitude sanitaire difficile à assumer et à exposer.

                    On ne peut pas reprocher à des dirigeants politiques des choix complexes dans un tel contexte. On peut en revanche s'interroger sur la rhétorique, les demi-vérités, et les comparer à la communication politique d'autres pays comme l'Allemagne ou la Belgique. Depuis Berlin ou Bruxelles, la France semblait proche d'un régime autoritaire avec ses brigades policières, ses arrestations ciblées, ses dénonciations, sa gestion de la pénurie.

                    Les citoyens français ont pourtant été incroyablement sages et respectueux des consignes, accepté ce qui semblait inacceptable au regard des libertés fondamentales, au nom d'un intérêt collectif assumé, malgré les doutes et le chagrin de nombreuses familles. Mais c'est surtout du côté des médias et des réseaux socionumériques que les débats se sont joués, que les français se sont divisés sur des questions qui n'ont pas de réponse scientifique actuellement, mais sur lesquelles il fallait se positionner en dehors de toute expertise et dans un torrent médiatique autour de l'oeil du cyclone sanitaire : l'origine du virus et le péril jaune, l'efficacité de la chloroquine et le lobby des industries, la respectabilité scientifique et éthique de Didier Raoult, la fiabilité des revues scientifiques, l'acceptabilité du traçage systématique, et puis les complots, innombrables.

                    La complexité et l'incertitude n'ont pas bonne presse, on en a eu la confirmation, et l'école a encore du travail pour éduquer à l'incertitude. L'importance et l'urgence d'une éducation aux médias et à l'information et à la culture scientifique sont vraiment confirmées.

                    Quelles sont les modifications que vous avez pu mettre en œuvre ?

                    Au tout début, les défaillances majeures des systèmes d'information institutionnels ont provoqué des réactions rapides et bricolées, intéressantes, créatives, des formes de médiation des enseignants par les élèves ou les étudiants pour trouver des solutions efficaces.

                    Sur un temps très court, les questions fondamentales et jamais vraiment traitées qui traversent le système éducatif concernant le numérique et la formation à distance ont été partagées par tous : qu'est-ce qu'apprendre à distance ? est-ce possible ? est-ce égalitaire ? est-ce respectueux de la protection des données personnelles ? est-ce souhaitable dans un système où l'usage de solutions privées va privilégier des logiques marchandes peu acceptables et pourtant incontournables ? apprend-on vraiment à distance ou ne fait-on que s'informer ? 

                    Concernant les pratiques de l'équipe pédagogique dans laquelle je travaille, nous avons connu peu de changements, sinon le remplacement des cours à distance pour des étudiants que nous avions l'habitude de voir en présence, alors que certains de nos parcours se déroulent dores et déjà à distance.

                    Nous avons alors appliqué ce que nous savions déjà : l'obligation de réduire voire de supprimer la relation pédagogique magistrale unilatérale, totalement inefficace à distance (le cours filmé), celle de ne pas chercher à retenir l'attention soutenue des étudiants plus de 4 heures, voire 2 heures par jour, mais de privilégier des travaux collaboratifs et autonomes, celle de respecter les contraintes de chacun, les enfants qui viennent voir, la connexion défaillante, l'angoisse qui submerge et le besoin de parler.

                    En échangeant avec les étudiants qui sont aussi souvent des enseignants, plusieurs m'ont dit avoir expérimenté avec bonheur les potentialités collaboratives du numérique, la facilité d'organiser des ateliers, de laisser des élèves même jeunes travailler ensemble de façon créative, avec des outils très divers, souvent bricolés, mais efficaces.

                    Des conseillers pédagogiques ont observé un basculement majeur chez les enseignants de ce point de vue, et les barrières tomber sur la crainte de ne pas savoir faire, de se laisser déborder, de ne pas maîtriser.

                    Mais la prudence est de mise.

                    Alors que l'on se demandait, il y a quelques jours encore, si le monde d'après le confinement serait meilleur, si la réalité statistique de la mort nous ferait réfléchir, si les questions environnementales allaient enfin être des préoccupations partagées, si la solidarité allait durer et les choix politiques être revus, ce que je vois dans les rues et dans la presse semble donner raison à Michel Houellebecq, pour qui "tout restera exactement comme avant, le monde sera le même en un peu pire" (France Inter, Lettres d'intérieur, 2 mai 2020).

                    On peut espérer que pour l'éducation, ce ne sera pas le cas. Que l'expérience aura permis de faire des choix éclairés car expérimentés entre ce que vous voulons et ce qui nous est imposé, et une fois encore, de considérer la complexité, de ne pas tout accepter ou tout rejeter.

                    Les directives institutionnelles nous invitent à basculer dans une "hybridation" généralisée des formations, dénoncée par les syndicats enseignants comme une fausse solution et un moyen détourné de faire des économies, à partir d'une situation de crise qui deviendrait une aubaine. Là encore, la prudence est de mise. Que l'échange humain et la proximité soient indispensables à la relation pédagogique, nul ne le met en doute. Difficile d'imaginer une rentrée à distance, des étudiants qui ne pourraient pas créer de lien entre eux en échangeant des regards, des enseignants dont les paroles seraient filtrées par des câbles.

                    Mais comment ne pas voir les perspectives d'une modularité rendue possible, d'une alternance de temps d'enseignement et de temps de projets, les opportunités de repenser intelligemment l'apprentissage dans sa globalité plutôt que dans le temps découpé des heures de cours et l'espace finalement confiné de la classe ? Tout cela nécessite une réflexion et une réforme profondes de l'organisation des enseignements qui tienne compte de la réalité du travail de chacun, parce qu'enseigner comme apprendre à distance, c'est compliqué.

                    Et enfin que faudrait-il prendre en compte ? Y at-il des urgences ?

                    La situation nous a confirmé l'importance du lien, de la communication, du débat. Quand les étudiants se voyaient en visioconférence, malgré la pauvreté de la communication d'écran et son caractère presqu'inhumain, ils ont témoigné d'un vrai plaisir de se retrouver, de discuter, de rompre avec la solitude.

                    Donc, dans de telles situations, la première urgence, c'est de rompre avec la solitude, c'est de s'assurer que tous ont les moyens matériels de le faire, des équipements acceptables, des connexions correctes, pas trop d'anxiété face à la technicité.

                    Les urgences sont politiques : s'assurer de l'accessibilité de tous aux outils, de la capacité de tous à les utiliser pour apprendre. Du point de vue des enseignants, la première urgence, c'est de pouvoir être accompagné, là encore ne pas rester seul face à des outils, pouvoir poser des questions et trouver des réponses humaines et pas des tutoriels, pouvoir se retrouver pour chercher ensemble ce qui convient, ce qui ne convient pas. 

                    Et en conséquence peut-on repenser, comment et avec qui, les espaces et temps éducatifs et les espaces et temps scolaires ?

                    Bien-sûr, cette expérience de formation à distance contrainte et plus ou moins efficace incite fortement à repenser les espaces, les temps et les formats des apprentissages, la forme scolaire, la relation pédagogique.

                    Si l'on est honnête, on sent bien que le travail à distance peut apporter quelque chose ;

                    d'abord en permettant à tous d'accéder à la formation, ce que nous faisons quand nous proposons des solutions aux étudiants empêchés ou éloignés, qui seraient exclus sans elles ;

                    ensuite en permettant de diversifier la pédagogie et de laisser un peu de place au travail autonome, aux pratiques des élèves ou des étudiants, qui savent souvent bricoler et jongler d'un média à l'autre, d'une application à l'autre pour construire une situation finalement efficace et collaborative.

                    Une enquête que nous avons mise en place auprès des formateurs et des étudiants à l'INSPE de Bordeaux indique que 70% des formateurs, 90% des étudiants pensent avoir acquis pendant cette période des compétences nouvelles transférables. L'expérience n'est peut-être pas alors tout à fait négative, l'école de demain ne sera peut-être pas "un peu pire".

                    Anne Lehmans

                    Chargée de mission sur les usages numériques à l'INSPE de Bordeaux, Université de Bordeaux

                    Maîtresse de conférences en sciences de l'information et de la communication

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                      Laurissergues Michelle

                      L'ESTACA développe le premier robot-tortue bio-inspiré dédié à la lutte contre la pollution marine

                      3 années 11 mois ago
                      Paris, le 3 juin 2020 — À l'occasion de la journée mondiale de l'environnement qui se tiendra ce vendredi 5…Une revanche positive de la nature sur la pollution

                      Pour contribuer à l'effort de dépollution des océans dans lesquels s'ajoutent annuellement plus de 8 millions de tonnes de déchets, les étudiants de l'ESTACA ont imaginé une technologie bio-inspirée qui permet de traquer les déchets en milieu aquatique. Grâce à son design unique très proche des caractéristiques physiques d'une tortue, le robot Green Turtle privilégie un déplacement doux et agile, parfaitement adapté à la mission de collecte de déchets mouvants. Les étudiants ont conçu ce dispositif avec la volonté de l'implanter dans les ports pour éviter tout contact malvenu avec des prédateurs naturels de la tortue, voire des nageurs, tout en étant au plus proche des lieux de pollution humaine.

                      L'innovation technologique au cœur de ce projet environnemental

                      La technologie développée par les étudiants de l'ESTACA permet au robot-tortue de pister les déchets en milieu aquatique et de les collecter d'une manière intelligente, agile et économe en énergie. Par sa taille, le robot-tortue a une capacité de collecte de 50 litres de déchets. Il effectue des aller-retours vers un système de docking où il recrache ce qu'il a capturé, puis se recharge avant de repartir. Un système de sonar embarqué lui permet de détecter précisément les déchets, de les reconnaître afin d'aller les collecter, une fois identifiés, sans risque pour la faune environnante. Ce système actif de reconnaissance et de détection des déchets entre en résonance avec le slogan de Green Turtle : « Contre la pollution, la meilleure défense, c'est l'attaque ». L'ergonomie offerte par le mimétisme des mouvements d'une tortue représente à la fois un challenge d'envergure pour les étudiants et également l'assurance d'une compatibilité avec le milieu sous-marin. 

                      La pédagogie par projet pour répondre aux défis écologiques actuels

                      Initié en septembre 2019 par les étudiants de l'association WAVE de l'ESTACA, le projet Green Turtle a pour ambition de proposer un premier prototype fonctionnel à l'été 2021. Leur démarche s'inscrit dans le cadre de la pédagogie par projet qui est au cœur du modèle de formation de l'ESTACA. En accordant une place centrale à l'expérimentation et à la pratique, il permet aux étudiants de se confronter directement aux exigences techniques, technologiques et managériales inhérentes à tout projet d'ingénierie.

                      En tant qu'école spécialisée dans les transports et les nouvelles mobilités, l'ESTACA a placé les enjeux de préservation de l'environnement et de transition énergétique au cœur de son apprentissage. C'est pourquoi elle encourage ses étudiants à prendre part aux défis écologiques actuels, en utilisant leurs expertises en ingénierie au profit de projets d'envergures et éco-responsables. Le projet Green Turtle hébergé par l'association WAVE spécialisée dans les transports maritimes en est un exemple. En 2019, l'association avait déjà fabriqué un cockpit propulsé par des énergies renouvelables qui avait remporté le Solar and Energy Boat Challenge de Monaco.

                       

                      An@é

                      Création en cours, un programme national de soutien à l’émergence artistique porté par les Ateliers Médicis

                      3 années 11 mois ago
                      Création en cours croise les enjeux de soutien à la création, d’accompagnement à l’insertion professionnelle des artistes, de transmission auprès…Les Tutos

                      Aujourd'hui dans [explo], on explore avec #Youth : le jeu, la jeunesse et la création à travers les tutos, intégrés au programme Création en cours des Ateliers Médics.

                      Les Ateliers Médicis font appel à la créativité des artistes en résidence Création en cours pour proposer des tutoriels de création aux plus jeunes : sculpter avec de l'argile, apprendre à danser, à s'échauffer avant un spectacle, à fabriquer une mangeoire à oiseaux, à dessiner des Tsukumogami, à réaliser un livre pop-up et même à « cuisiner une ville ».  Les tutos Création en cours, ou comment garder le lien entre artistes et enfants du centre des villes aux ruralités, en passant par les périphéries.

                      Toutes les informations sur le site : Les tutos

                      Sculpter avec de l’argile avec Coline Cuni.

                      Découvrir les bases de la réalisation de sculptures en argile avec Coline Cuni. Coline Cuni déploie son travail dans l'espace entre sculpture, installation et performance. Elle joue avec de nombreux matériaux créant un vocabulaire singulier composé d'éléments non-figuratifs et colorés. L’artiste développe son projet Répertoires avec les élèves du Petit Bois à Avessac (Loire-Atlantique), dans le cadre de sa résidence Création en cours 2019-2020. Son projet est  comme un grand répertoire qui pourrait contenir le monde. Un répertoire de formes à destinations multiples, un théâtre d’objets aux mille et un scénarios, formant une ronde.

                      Toutes les informations : Sculpter

                      S’échauffer et se relaxer avec Roxane Driay & Pablo Dubott.

                      S’échauffer avant un spectacle ou se relaxer avec Roxane Driay et Pablo Dubott. Roxane Driay et Pablo Dubott sont les deux directeurs artistiques du Collectif La Portée, ils y montent chacun leurs projets avec une équipe de comédien.ne.s commune. Les artistes développent leur projet Après la Chute avec les élèves de l’école de Négrin à Mazamet (Tarn), dans le cadre de leur résidence Création en cours 2019-2020. Après la Chute est un projet inspiré  du spectacle Chapitres de la Chute mis en scène par Roxane Driay,  d'après l'histoire de la ville de Mazamet  et d'après leur rencontre avec les enfants de l'École de Négrin. 

                      Toutes les informations : S'échauffer

                      Danser la Macura avec Roxane Driay & Macarena-Paz Celume

                      Apprendre à danser la Macura, avec Roxane Driay et Macarena-Paz Celume. Macarena-Paz Celume est l'une des comédiennes du Collectif La Portée. À ce titre, elle participe aux projets de Pablo Dubott et ceux de Roxane Driay.  Les artistes développent leur projet Après la Chute avec les élèves de l’école de Négrin à Mazamet (Tarn), dans le cadre de leur résidence Création en cours 2019-2020.

                      Toutes les informations : Danser

                      Cuisiner une ville avec Roxane Driay

                      Découvrir comment « cuisiner une ville » avec Roxane Driay. L’artiste développe son projet Après la Chute avec Pablo Dubott et Macarena-Paz Celume ainsi qu’avec les élèves de l’école de Négrin à Mazamet (Tarn), dans le cadre de leur résidence Création en cours 2019-2020.

                      Toutes les informations : Cuisiner

                      Fabriquer une mangeoire à oiseaux avec Lily Renon & Cécile Lemoine.

                      Réaliser et installer une mangeoire à oiseaux avec Lily Renon et Cécile Lemoine. Issue  d'un parcours d'arts appliqués, Lily Renon a toujours été intéressée par les productions qui osent mélanger les pratiques artistiques, en particulier entre la pratique plastique et les outils numériques. Cécile Lemoine est scénariste et créatrice graphique pour le cinéma d'animation. Les artistes développent leur projet Autour de nous : Dialogue inter-espèces avec les élèves de l’école élémentaire Rigoberta Menchu de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt (Dordogne), dans le cadre de leur résidence Création en cours 2019-2020.  Avec pour objectif final une création audiovisuelle, les artistes souhaitent emmener les enfants à créer un contact avec la faune et flore environnante.

                      Toutes les informations : Fabriquer

                      Découvrir et dessiner les Tsukumogami avec Esthelle Frois.

                      Découvrir et dessiner les Tsukumogami, ces esprits présents dans le folklore japonais, avec Esthelle Frois. Esthelle Frois développe une approche sensible de l'objet et de sa mise en espace, entre scénographie, micro-architecture et installation. L’artiste conçoit son projet Monde à l'envers avec Antoine Bouré et les élèves de l’école élémentaire de Martigny-le-Comte (Saône-et-Loire), dans le cadre de leur résidence Création en cours 2019-2020.  Monde à l'envers s'inspire des tsukumogami, des objets âgés de 100 ans qui viennent hanter les humains, issus de la mythologie shintoïste. Ce projet est une vision contemporaine de l'expérience de l'immatériel dans un monde en constante numérisation.

                      Toutes les informations : Découvrir

                      Réaliser un livre pop-up avec Anaïs Lacombe

                      Réaliser un livre pop-up avec des animations, en quelques étapes, avec Anaïs Lacombe. Anaïs Lacombe s’est formée à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris dans la section Image Imprimée et a également étudié l’illustration à Hambourg.  L’artiste développe son projet Un livre pour quoi ? avec les élèves de l'école du bout du monde à Plogoff (Finistère), dans le cadre de sa résidence Création en cours 2019-2020. À travers son projet, l'artiste s'intéresse au livre, à ses différentes formes possibles et à ses moyens de production tout en effectuant un travail dessiné sur les détails du quotidien et de l'environnement alentour.

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                      Qu'est ce que Création en cours ?

                      Initié dans la dynamique des Assises de la Jeune Création, Création en cours est un programme national de soutien à l’émergence artistique porté par les Ateliers Médicis, avec le soutien du ministère de la Culture en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. 

                      Création en cours soutient et accompagne - chaque année - une centaine de jeunes artistes de toutes les disciplines, en résidence pour un temps de création et de recherche dans les territoires périphériques, en particulier, dans des communes périurbaines et rurales.  Les artistes reçoivent une allocation de résidence et sont invités à transmettre et partager leur projet de création artistique avec des d’élèves de CM1 ou de CM2, dans des écoles réparties dans tous les départements de France. 

                      L’articulation et la porosité entre acte de création, partage et transmission sont au cœur de l’identité de ce programme. 

                      Depuis 2016, près de cinq cents projets portés par de jeunes artistes ont été accompagnés par Création en cours. 

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                      [explo]

                      Avec [explo], jigsaw déploie des programmes éditoriaux - thématiques & transmédias -, déclinés en newsletters partagées et en modules de programmation à diffuser. jigsaw donne ainsi à explorer une curation renouvelée de fragments de création, à partir de capsules disséminées et déployées de manière aléatoire : ici, sur balto et  bitume. Conçu comme un flux continu de culture, de création et d'idées pour explorer, imaginer, penser et partager le monde de demain avec celles & ceux qui l’imaginent, le prototypent et le façonnent : l'ère postcontemporaine.

                      #Youth est un programme éditorial - thématique & transmédia - à hauteur d'enfants et dans le cortex des adolescents - à retrouver, au fil des semaines, sur tous les écrans.

                      Le site : https://www.ateliersmedicis.fr/

                      • Arts et culture
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                        An@é

                        Pour une réorganisation spatio-temporelle progressive de l’École…

                        3 années 11 mois ago
                        La revue Hermès se consacre depuis 1988 à l'étude du champ de la communication. Fondée et dirigée par Dominique Wolton,…Repenser notre relation à la temporalité et aux espaces éducatifs

                        Cette expérience injonctive nouvelle de l’enseignement à distance, au nom de la continuité pédagogique, à resituer dans la somme des expériences passées, a sa pertinence, mais des failles sont à combler afin de transformer durablement l’ensemble de nos pratiques sans perdre de vue l’apport indispensable d’une dynamique collective entre élèves au sein de laquelle la communication et l’altérité redeviennent cruciales. Ainsi, plusieurs idées mériteraient d’être testées.

                        1- Se donner du temps en changeant la temporalité éducative, en mettant en concordance l’année scolaire avec l’année civile

                        Au regard des reports successifs des examens, des concours, mais surtout du retard accumulé chez certains élèves, pourquoi ne pas profiter de ce décalage temporel pour basculer vers un nouveau rythme scolaire articulé sur l’agenda de l’année civile. Rien de révolutionnaire, le calendrier austral fonctionnant de la sorte.

                        Il s’agirait, pour cette année, de poursuivre notre année scolaire jusqu’en décembre, desserrant ainsi l’étau des différents échéanciers et permettant les adaptations indispensables liées aux exigences sanitaires.

                        A terme, si ce modèle s’avérait pertinent on pourrait imaginer une période de vacances d’été réduite (du 14 juillet au 20 août par exemple), d’allonger la durée des vacances de Noël, et profiter du décalage qui nous est imposé pour allonger le nombre de journées d’école tout en réduisant la charge quotidienne de cours, pour laisser la place au temps d’échange, d’activités culturelles, sportives, à des projets et initiatives portés par les élèves.

                        Cette « nouvelle » temporalité, qui se devrait d’entrer en synergie avec de nouveaux calendriers sportifs, culturels ou associatifs, serait susceptible d’aider à repenser le rôle éducatif de chaque acteur partenaire de l’école.

                        2- Pour une temporalité des apprentissages pour chacun

                        Accéder à l'article :

                        https://hermes.hypotheses.org/4166

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                          An@é

                          Des incertitudes et des souhaits, la vision sensible d'Armelle Gilliard

                          3 années 11 mois ago
                          Armelle Gilliard est membre associée de la Coopérative d’Activité et d’Emploi Coop Alpha sous la marque La reine Merlin. Coop…Quelles sont vos perceptions sur la période que nous venons de vivre ?

                          J’ai profité de la période de confinement pour finir quelques missions. J’ai rapidement trouvé qu’il nous était offert une grande opportunité de faire un temps d’arrêt. Temps d’arrêt très utile pour faire le point et s’interroger à ce que je veux vraiment faire. J’ai aussi passé un peu plus de temps au développement personnel et aux joies qu’offrent la vie de famille et la maison.

                          Le déconfinement n’a pas changé grand-chose à la façon dont nous avons décidé de vivre le confinement. Nous avons le bonheur de sortir librement, et cela est une très grande reconquête.

                          Nous sommes un petit groupe (j’espère un grand groupe) à vouloir œuvrer à un monde meilleur et cette période a ouvert des possibles. Je sais que nombre d’entre nous devons ou devrons faire face aux effets de la crise économique. C’est déjà mon cas, puisque sans élection, peu de marchés publics, ainsi je suis sans activité rémunérée pour le moment. Je reste dans la bonne dynamique du confinement en essayant de plus cultiver la joie que la peur et en essayant de résoudre/traiter les situations qui se présentent, au moment où elles se présentent. Pour moi, les incertitudes sont trop grandes pour que j’arrive à me projeter, c’est pourquoi je continue le travail d’introspection de sorte à apporter de la certitude à la direction que je veux suivre.

                          Quelles sont les modifications que vous avez mises en œuvre ?

                          Elles sont nombreuses et tournent autour du bien-être personnel et familial : qualité gustative des repas, sport à la maison, améliorations diverses du logement, lectures, jeux de société, s’occuper des plantes, travail personnel, apprécier différemment la liberté, améliorations des dynamiques relationnelles familiales et personnelles…et bien d’autres choses de ce genre.

                          Et enfin pensez-vous que certaines urgences soint à prendre en compte rapidement?

                          Répondre à l’urgence climatique et aux bien-être de nos contemporains. Pour moi les deux vont ensemble. Ma réponse et un peu courte, je l’admets. Ce sont de bons objectifs. Ils demandent des approches par petites touches. C’est ce que je suis en train de réfléchir. Pour l’instant, difficile d’en dire plus, pour moi pour le moment.

                          Pensez-vous que les espaces et temps éducatifs, les espaces et temps scolaires soient à repenser ?

                          Mes quelques amies enseignantes me racontent de bien tristes tableaux de leurs vies de classe. Elles me disent que consoler un enfant tombé, corriger la feuille d’un élève ou chanter deviennent des gestes interdits. Je suis triste, et elles aussi des récits qu’elles me font des transformations opérées par l’aseptisation des écoles.

                          Cela fait longtemps que je pense que l’école devrait permettre d’être citoyen autonome et actif de mon territoire. Sous les mêmes termes chacun de nous ne met pas les mêmes contenus pédagogiques.

                          J’ai une vue de l’école qui m’est très personnelle et peut confrontée avec d’autres. Mon approche ne tient pas compte des nombreux débats qui existent sur le sujet. Vous qui êtes très experts sur ces sujets, je vous prie de bien vouloir excuser la naïveté de mes propos. Je rêve que l’école soit un espace de vie heureux, où on apprend comment se sentir bien, où on apprend la méditation, à se calmer, à écouter son corps et à se soigner, à être autonome sur le plan alimentaire….

                          Où on y apprend à vivre en paix, en harmonie avec les autres, à reconnaitre la diversité dans les autres, à faire des projets avec les autres, à avoir de bonnes et utiles connaissances pour vivre ensemble (gouvernance partagée, communication non violente, découverte des cultures….). On y apprend aussi les bases de la vie quotidienne : comment se nourrir, pourquoi se laver, comment fonctionne les machines qui nous entourent, comment réparer ces machines qui nous entourent…On y apprend aussi comment fonctionne la ville à partir des expériences de notre vie quotidienne pour les plus petites classes : d’où vient l’eau, comment sont gérer mes déchets, qu’est ce qui doit être mis en œuvre pour que je puisse regarder la télévision….

                          Je pense que les élèves ne devraient pas être passifs par rapport au bâtiment école. Ils devraient en connaitre les différents aspects et participer à son amélioration. Donner des opportunités de passer du faire au savoir et inversement. Si la peinture d’une classe a besoin d’être refaite, passer quelques semaines à mettre en place le projet : quel budget, quel volume de peinture, comment commander la peinture, comment est-elle fabriquée, quels sont les métiers qui sont impliqués, quels sont les acteurs qui permettent ces activités…

                          Ainsi pour les enfants, l’école serait vécue comme un patrimoine commun auquel ils participent vraiment. Le projet de l’école partirait de la vie quotidienne de l’élève, lui ferait prendre conscience que sa vie est reliée à celles de nombreux autres acteurs. Que les acteurs publics et les acteurs privés ont des rôles différents mais complémentaires.

                          Il pourrait y avoir des sujets récurrents d’une année sur l’autre pour lesquels les élèves apprendraient de plus en plus, petit à petit. Par exemple dans les petites classes on pourrait comprendre comment poussent les tomates, comment on les cuisine. A la fin du primaire et au début du collège comprendre l’économie de la tomate en France. A la fin du collège en comprendre la production mondiale et ses impacts écologiques. Au lycée il pourrait y avoir un travail la chimie des différents impacts des formes de culture sur le produit final. Cet exemple n’est qu’illustratif, mais il permet de comprendre l’idée : approfondir le sujet et d’en voir toutes les facettes.

                          Je m’imagine, peut-être une fois encore naïvement, que les élèves dans une telle école seraient joyeux d’apprendre et aimeraient y passer du temps. Trop rares sont les enfants qui disent aimer l’école pour ce qu’on y apprend. Ils souhaitent aller à l’école pour voir d’autres enfants. C’est une belle partie de l’équation mais il en manque un pan important celui des bonheurs et plaisirs d’apprendre. Peut-être que d’autres approches pourraient atteindre cet objectif : où enfants et adultes auraient de l’enthousiasme à vivre dans cette école de la joie.

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                            Desvergne Marcel

                            M@ths’n Co, l’association : soutenir, faire vivre et développer la démarche M@ths en-vie

                            3 années 11 mois ago
                            M@ths en-vie est un dispositif qui vise à ancrer les mathématiques au réel. Fort de sa diffusion et de son…Le mot de la présidente

                            Vous êtes nombreux à suivre M@ths en-vie depuis le début de notre aventure et à nous témoigner votre enthousiasme concernant le dispositif M@ths en-vie, que ce soit lors des animations pédagogiques, de nos conférences, de nos rencontres ou via les réseaux sociaux.

                            Au vu de cet élan, nous avons souhaité accompagner les projets, les productions et les partenaires au sein d’une structure plus adaptée. C’est pourquoi nous avons créé l’association M@ths’n Co.

                            Le premier de ses objectifs est d’ouvrir la réflexion et les outils de M@ths-en-vie à tous ceux qui désirent s’engager dans cette Co-opération.

                            Dès aujourd’hui, en devenant adhérent, vous pouvez participer à notre action et nous aider à faire progresser la place et l’enseignement des mathématiques à l’école, au collège et au lycée.

                            Adhérer à M@ths’n Co, c’est aussi un formidable gage de reconnaissance du travail déjà réalisé. C’est l’assurance de pouvoir bénéficier de toutes les ressources actuelles, celles à venir et de pouvoir développer une démarche et de nouveaux outils afin de servir toute la communauté éducative.

                            Présentation de l’association

                            L’association M@ths’n Co s’adresse aux enseignants, aux formateurs, aux élèves et aux parents d’élèves. Elle a pour buts :

                            – de réunir tous ceux qui souhaitent soutenir, faire vivre et développer la démarche proposée dans le dispositif M@ths en-vie ;

                            – de promouvoir l’enseignement des mathématiques sous toutes ses formes ;

                            – d’encourager, de développer et de diffuser des ressources originales et innovantes ;

                            – d’organiser des collectifs apprenants et favoriser le travail collaboratif.

                            Pourquoi devenir membre de l’association M@ths’n Co ?
                            • Pour pouvoir contribuer à un dispositif qui se veut innovant et en perpétuel mouvement.
                            • Pour jouer un rôle actif dans les décisions en lien avec les évolutions de l’association.
                            • Pour pouvoir tester et mettre en œuvre de nouvelles activités dans sa classe.
                            • Pour participer au développement d’outils concrets et de pratiques à destination de toute la communauté éducative.

                            https://www.mathsenvie.fr/?cat=48

                            An@é

                            Turbulences annoncées sur les formations par l'alternance : ne soyons pas trop pessimistes

                            3 années 11 mois ago
                            2020 avait bien commencé pour l'alternance : porté par la réforme intervenue au début de l'année 2019, le nombre des…

                            Depuis quelques semaines, le monde des médias et de nombreux responsables d'entreprises et hommes ou femmes politiques, se font l'écho d'une prévision pessimiste : la crise économique qui découle de la crise épidémiologique incitant les entreprises à débaucher une partie de leurs personnels, et corrélativement à moins recourir à des recrutements nouveaux, on peut craindre une réduction brutale et forte du nombre des contrats d'apprentissage.

                            Compte tenu de ce contexte économique très défavorable, faut-il cette année inciter les jeunes prétendants à renoncer à cette voie de formation professionnelle ? Nous ne le pensons pas, et ce pour six raisons principales.

                            1) Rappelons d'abord que l'alternance est synonyme de meilleure insertion professionnelle que celle des diplômés passés par la voie scolaire.

                            C'est vrai à tous les niveaux de qualification, d'un humble CAP au prestigieux titre d'ingénieur, en passant par les divers baccalauréats professionnels, DUT, licences professionnelles, bachelors, diplômes d'écoles professionnelles diverses. Cet avantage ne disparaîtra pas du fait de la crise. D'après la note d'information N° 03-03, publiée en janvier 2020 par la Direction de l'évaluation et de la performance du Ministère de l'Education nationale ("L'obtention du diplôme demeure déterminante dans l'insertion des apprentis"), le taux d'emploi sept mois après l'obtention d'un diplôme de l'enseignement par l'alternance était en 2019 de 73%, alors qu'il n'était que de 51% pour ceux qui avaient suivi une formation sous statut scolaire. On note en outre qu'au plus le niveau du diplôme atteint est élevé, au plus l'écart augmente en faveur des alternants.

                            2) Cependant, la crise économique est là.

                            Il ne sert à rien de le nier et d'en négliger les conséquences négatives sur le recrutement d'alternants. Par contre, il convient de ne pas céder à un travers fréquent qui est celui de faire une analyse trop strictement globale d'un phénomène qui est caractérisé par la spécificité des parties composantes. En ce qui concerne les conséquences de la crise économique sur l'alternance, il faut partir d'une évidence : elle frappe inégalement selon le secteur d'activité. Si des secteurs tels la culture, le tourisme, les voyages, l'hôtellerie-restauration.. sont fortement impactes, il n'en va pas de même pour l'informatique, l'électronique/électrotechnique, la santé, le e-business, la distribution, le web et le digital, et par extension, tous les métiers porteurs d'une forte technicité.

                            3) Les alternants recrutés en 2020 s'engagent sur des parcours de formation d'une durée de deux à huit ans, selon le niveau du diplôme final obtenu.

                            Ce n'est donc pas avant 2022 que, nantis d'un diplôme de l'enseignement supérieur professionnel, et forts de l'expérience professionnelle acquise, ils frapperont à la porte du marché du travail. Et pour certains, qui vont prolonger leur formation par l'alternance au delà de cette première étape, il faudra compter trois, quatre, cinq...jusqu'à huit ans de formation avant que ne se présente l'épreuve de vérité qu'est la fin du statut d'alternant et la quête d'un emploi correspondant au niveau de qualification dont ils se seront dotés. A ces dates on sera très probablement en reprise plus ou moins forte des activités économiques et les besoins en recrutement de beaucoup d'entreprises seront alors importants. L'alternance bénéficiera de cette situation.

                            4) Deux scénarios de sortie de crise économique sont envisageables.

                            Le premier, fondé sur une hypothèse de dépression relativement courte, suivie par une reprise forte survenant dés le dernier trimestre de l'année 2020, verrait les entreprises préférer recruter des alternants plutôt que des salariés en CDD, voire certains CDI. Le second scénario, fondé sur une hypothèse de crise économique plus profonde et plus longue, aboutirait à une forte réduction des recrutements de toutes sortes, donc y compris d'alternants. Nul aujourd'hui ne peut affirmer que le second de ces deux scénarios l'emportera sur le premier.

                            5) Une intervention de l'Etat en faveur de l'alternance est très probable et devrait être officiellement présentée d'ici quelques jours.

                            Elle consisterait en des aides financières qui restent à définir, ainsi qu'en une campagne nationale de communication qui se voudra très incitative. Une telle intervention de l'Etat est fortement demandée par l'association nationale des apprentis de France, l'association nationale des apprentis du superieur, la Conférence des grandes écoles, nombre de Chambres de commerce et d'industrie, Chambres des métiers, Chambres d'agriculture, le Medef, la CGPME, la quasi totalité des régions ... Toutes ces organisations, et bien d'autres, demandent à l'Etat de concevoir et mettre en œuvre un plan national de soutien de l'alternance, tout particulièrement en faveur des formations infra-baccalauréat qui sont plus particulièrement tournées vers les métiers manuels, ceux qui subissent déjà, et subiront plus fortement les effets de la crise économique. L'alternance de niveau supra-baccalauréat, consistant principalement en des formations professionnelles à plus haute technicité, devrait nettement moins subir les effets négatifs de la crise économique. Il faut croire que cet appel à l'intervention et au soutien de l'Etat a été entendu puisque Monsieur Gabriel Attal, Secrétaire d'Etat placé auprès du Ministre de l'Education nationale, a récemment déclaré, dans les colonnes du quotidien Les Échos daté du 26 Mai 2020, que "L'Etat sera au rendez-vous pour accompagner les entreprises sur l'apprentissage". Mais ce sera donnant/donnant : le Secrétaire d'Etat a ajouté qu' "il faut un engagement mutuel des entreprises comme de l'Etat".

                            6) Passer de trois à six mois le temps de recherche

                            Enfin, la décision est sur le point d'être prise de faire passer de trois à six mois le temps durant lequel un jeune admis dans une formation par l'alternance peut rechercher l'entrepreneur qui acceptera de signer le contrat d'apprentissage ou de professionnalisation sans lequel il ne peut poursuivre ce type de formation. La date limite actuellement fixée au 31 décembre sera reculée au 31 mars, ceci dans le but de donner plus de temps pour trouver l'employeur-formateur. C'est une décision importante en ces temps de plus grande difficulté à trouver un contrat d'alternance. Rappelons que l'une des caractéristiques de l'alternance est que l'on peut débuter sa formation sans avoir signé un tel contrat, mais que si l'alternant n'a pas trouvé son employeur-formateur dans les trois mois suivant sa rentrée, il doit quitter sa formation en alternance et éventuellement basculer sur la même formation, mais sous statut étudiant ou scolaire.

                            Conclusion :

                            Bien plus qu'un simple enjeu économique, l'alternance est un très important enjeu social. Ce dont il est question, c'est de la volonté de la puissance publique, mais aussi des entreprises et des organisations syndicales, de faire de l'alternance un des volets essentiels d'une politique nationale d'égalisation des chances, principalement au bénéfice des jeunes issus des catégories sociales les moins favorisées. Rappelons sur ce point que l'une des caractéristiques de l'alternance est que l'employeur-formateur (donc l'entreprise) signe avec l'alternant un véritable contrat de travail, lui verse un salaire, et prend en charge les droits de scolarité. Cela a permis à des centaines de milliers de jeunes, depuis de nombreuses années, de bénéficier de formations professionnelles et de débouchés auxquels nombre d'entre eux auraient eu du mal ou l'impossibilité d'accéder sans ce soutien financier.

                            Bruno Magliulo

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                              Magliulo Bruno

                              Les limites des situations d’urgence

                              3 années 11 mois ago
                              Dans ce mois de mai, nous avons choisi d’attendre, d’observer les pratiques, les perceptions, les initiatives, de suivre cette frénésie…Une sensation d’essoufflement ressentie aussi bien du côté des familles que des enseignants.

                              Sylvie Storti, PEMF Professeur en école maternelle, Enseignant Référent aux Usages du Numérique : Après les vacances de printemps, moins de retours des parents, moins de renvois du travail des élèves…. C’est humain, la classe à distance, personne ne l’avait expérimenté et encore moins sur une période aussi longue.

                              Pendant les vacances de printemps, les enseignants volontaires ont été également sollicités sur une semaine pour assurer le soutien scolaire (sous quelles modalités) uniquement à distance pour leurs élèves et d’autres élèves dont ils ne connaissaient pas exactement le niveau de compétences.

                              Au retour des vacances, le Ministre nous informe que nous devons être très vite prêts pour la réouverture des écoles (accueil des enfants du personnel prioritaire en respectant le protocole sanitaire, pour information, 63 pages).

                              Dans l’urgence, les enseignants se sont concertés (en lien avec les Mairies) pour être prêts en temps voulu. Questionnement, fatigue, angoisse, appréhension…. Tout s’est mélangé mais encore une fois, les directeurs et les enseignants ont fait face.

                              Premier jour de reprise, nous voilà revenus dans l’école pour accueillir les élèves dits prioritaires (que devons-nous faire ? de l’enseignement ? de la garderie ?)

                              2 enseignants pour 10 élèves, nous nous appliquons pour réaliser chaque jour un programme complet souvent pour un triple niveau PS/MS/GS, pour des élèves de notre école et d’autres écoles maternelles de la ville. On s’adapte, on se concerte et on assure.

                              Pendant ce temps, les enseignants sont invités à poursuivre la continuité pédagogique pour ceux qui restent à la maison mais dont un des deux parents a repris le chemin du travail. Difficile dans ces conditions pour certains parents de continuer à faire travailler leur enfant. Certains s’en excusent et nous demandent un délai plus long pour rendre le travail. Nous devons donc les rassurer et leur témoigner de notre compréhension (bien légitime).

                              La reprise pour tous les élèves s’approchant, nous anticipons pour être moins pris au dépourvu comme au début du confinement ; nous demandons à chaque famille de nous informer si leur enfant reprendra le chemin de l’école (PS/MS/GS) afin de pouvoir constituer des groupes (avec le respect du nombre d’élèves par groupe incluant également les enfants prioritaires). Un calcul… un vrai casse-tête pour les directeurs et les enseignants. Comment s’y retrouver dans ce flot d’informations ?

                              Nous serons prêts mais à quel prix !

                              Nous éprouvons un méli-mélo de sentiments et d’émotions : épuisement, lassitude, frustration, satisfaction d’avoir fait notre travail mais de ne pas avoir pu aller au bout de notre travail, ne plus se sentir vraiment enseignant à certains moments …

                              Sylvie Storti, PEMF Professeur en école maternelle, Enseignant Référent aux Usages du Numérique (ERUN) en Lot-et-Garonne

                              https://www.educavox.fr/accueil/breves/comment-allons-nous-finir-l-annee-prenons-des-nouvelles-des-enseignants-confines-et-surinvestis

                              La communauté éducative a vite réagi, avec ses possibilités et ses disparités selon les territoires.

                              Caroline Levacher, directrice Atelier Canopé 47 : Même si les institutions arguaient d’une préparation du terrain à réagir à cette nouvelle modalité de travail, dans les faits c’était tout différent.

                              Pour cela, il faut réunir un certain nombre de choses :

                              Avoir un réseau Internet suffisant qui permettent aux enseignants de contacter les élèves facilement, avoir un ordinateur équipé des logiciels et des Anti-virus corrects, savoir se servir de ces outils, choisir des logiciels en ligne pour travailler auprès des élèves, programmer rapidement et en concertation avec les équipes des établissements le travail à partager aux familles, être capable en un temps très rapide d’utiliser le Numérique pour l’éducation au quotidien, alors que pour un grand nombre d’enseignants, tous ces objectifs n’étaient pas faciles à atteindre en un temps record, puisque pas obligatoires avant…

                              L’urgence des réseaux internet est fondamentale. On a mis en évidence que certains territoires ne pouvaient pas accéder aux différentes plateformes proposées lors de la période de confinement, car les couvertures sont encore moyennes dans certains territoires.

                              La capacité des plateformes à supporter les connexions est aussi un point important à travailler. On a vu un gros problème au début du confinement car toutes les plateformes tombaient les unes derrière les autres du fait d’un trop grand nombre de connexions.

                              Enfin, l’organisation du travail au sein d’une équipe d’établissement est essentielle. En effet, on n’est jamais un enseignant seul face à des élèves, mais bien un enseignant au sein d’un établissement.

                              Cette période a montré la nécessité d’établir correctement un projet d’établissement et de définir très clairement un plan d’actions, ou l’enseignant est le principal maillon. Le confinement a montré avec une grande intensité que les relations humaines sont indispensables et que le numérique n’est bien qu’un dispositif pour faciliter ces relations.

                              Caroline Levacher, Directrice de L’atelier Canopé 47 Agen

                              https://www.educavox.fr/accueil/interviews/dans-un-atelier-canope-une-periode-tres-eprouvante-mais-aussi-tres-riche

                              Prendre conscience des limites des approches en situation d’extrême urgence, co-construire la nouveauté...

                              Vincent Liquète, Professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux (INSPE) : Je pense que nombre d’entre nous sommes dans un sentiment mitigé :  L’importance fondamentale que constitue la santé individuelle, publique, nos proches, notamment les plus vulnérables, et parallèlement, comment le monde s’est « arrêté » de fonctionner par le confinement, la mise en œuvre de systèmes robustes de contrôle des libertés (déplacements, première traçabilité d’individus porteurs du Covid-19…), l’hyper-couverture médiatique notamment en Occident où plus rien d’autres n’existait au fil de ces semaines.

                              Cette surmédiatisation nous a montré comment les médias deviennent des « machines de vision » du monde, des petites lucarnes nous enfermant et réduisant la diversité et la multiplicité des questions qui constituent le monde.

                              Finalement, le socle de nos sociétés démocratiques fondé sur le contrat social, a basculé en quelques jours, sur un contrat vital/sanitaire, avec un Etat garant de tout, omettant au passage de nous informer sur la réalité de notre situation en termes de moyens notamment (masques disponibles, capacité de recevoir les patients en situation d’urgence, etc.). J’y ai vu durant ces quelques semaines des paradoxes rarement égalés...

                              L’idée principale que je retiendrai de cette période, c’est l’importance pour chacun de nous de communiquer, d’échanger, de partager des moments en commun, que ce soit au travail, à l’école, avec ses proches, etc.

                              Deux priorités fondamentales dans les sphères scolaires et universitaires.

                              Premièrement, que tout enseignant, que tout responsable pédagogique s’assure avant de mettre en œuvre une situation de travail centrée numérique, que chaque élève/étudiant ait les conditions matérielles et techniques de pouvoir les réaliser sans avoir à mettre en œuvre de multiples stratégies pour y parvenir. Lorsque pour quelques-uns d’entre eux, les conditions n’y sont pas, ne pas hésiter à dédoubler l’initiative, à la réorienter voire à renoncer. En se souvenant bien qu’au cœur de l’enseignement, se trouve la relation à l’Autre, la communication et l’attention à chacun.

                              Deuxièmement, il est essentiel, voire effectivement urgent, de mettre l’information, les médias, et plus largement, les questions de circulation des savoirs et des industries de la connaissance au cœur de l’enseignement.

                              Faut-il en faire une nouvelle discipline, imaginer de nouveaux dispositifs, etc… c’est une question de priorité politique et de gestion, mais fondamentalement, tout élève puis étudiant doit progressivement au cours de son cursus être en situation de lecture critique et compréhensive du monde qui l’entoure.

                              Penser que l’on trouverait l’alternative par le distanciel figerait tout autant l’organisation du travail scolaire, pire encore, en augmentant les points aveugles liés aux difficultés de l’élève.

                              Il s’agit dès lors, de penser le métier d’élève et l’évolution évidente du monde.

                              Essentiellement en créant des espaces de travail collectifs, des espaces d’analyse des médias de masses, des espaces de vie et d’échange au sein des écoles, et en revoyant le temps scolaire entre cours, activités résolutives de tâches, activités de productions, activités d’échange, sans pour autant mettre les élèves à distance ou chez eux. Car, selon moi, mettre les élèves à distance serait le meilleur moyen de renforcer les inégalités sociales dont nous parlions plus tôt. Nous devrions plus nous inspirer des démarches menés ailleurs, au sein de l’école inclusive, de systèmes éducatifs européens etc.

                              Mais transformer obligera chaque enseignant à céder un peu de son domaine pour construire de la nouveauté avec les autres et surtout les autres disciplines. Ce changement d’échelle obligerait également à revoir les conditions de recrutement et de formation initiale des enseignants.

                              Vincent Liquète, Professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux (INSPE)

                              https://www.educavox.fr/alaune/prendre-conscience-collectivement-des-limites-des-approches-en-situation-d-extreme-urgence-et-co-construire-la-nouveaute-changer-d-echelle

                              La crise sanitaire lié au coronavirus a démontré la réalité de l’importance des acteurs de terrain tant dans le domaine de la santé, que dans la vie collective et sociale. 

                              Alain Jeannel, Professeur des universités : "Des études contradictoires démontrent que le lieu de la décision dans le domaine de l’enseignement et de l’éducation n’est pas dans les études universitaires devenues des doctrines ou dans les cabinets ministériels mais bien sur le terrain. La responsabilité des bureaux d’étude et des cabinets ministériels est d’aider ces acteurs de terrain à formaliser leur prise de décision qui leur permet de mener à bien leur travail et de mettre à leur disposition la documentation et les personnes ressources répondant à leur attente et nécessaires à une attitude critique qui les rend juges de leurs actions quotidiennes."

                              Michelle Laurissergues

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