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Du plaisir d’investir !

Soumis par Pierre-Alain Porret le 21 mai 2021
Collège des Vernes, Colombier (Nicolas Friedli - CC-BY-SA)

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, un grand vent d’optimisme scolaire a soufflé dans notre canton. Un peu partout, les communes ont fait construire de magnifiques bâtiments d’école, dans un style très reconnaissable, avec pierres de taille dans les angles et clochetons. L’avènement de l’école laïque, publique et obligatoire a donné lieu à un véritable courant architectural, illustrant l’optimisme et la confiance de la population envers le progrès et l’éducation pour toutes et tous.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, le mouvement s’est répété, avec l’arrivée de l’école dite «secondaire» et les regroupements de communes qui ont permis la construction des centres scolaires régionaux, dans le style «béton brut» de l’époque. Dans un même temps, les écoles professionnelles s’organisaient de leur côté, avec la création des CIFOM, CPLN, CPMB et des deux «gymnases», devenus lycées depuis. Le dernier élan, au tournant du XXIe siècle, a permis de prendre en charge les petits dès 4 ans à l’école, et de créer des structures d’accueil parascolaire. Ce chantier n’est d’ailleurs pas terminé, puisque l’on réfléchit déjà à l’école dite «à horaire continu».

Chacune de ces vagues de construction et d’équipement a généré énormément de travail, de planification, d’investissement humain et financier. Mais il y avait aussi le plaisir, l’enthousiasme, la foi en l’avenir, la conviction que l’éducation et la formation sont des piliers d’une société plus juste, plus équitable, plus agréable à vivre.

Cela semble avoir été efficace, puisque la bonne santé économique de la Suisse n’a cessé de s’améliorer, malgré de nombreuses crises, depuis plus d’un siècle.

Aujourd’hui, nous sommes au bénéfice de cet héritage, accompagné d’un patrimoine construit imposant. Mais il n’est pas possible de s’arrêter là, de se frotter les mains pour jouir passivement du travail de nos prédécesseurs. La transformation de notre société s’accélère et nous obligera à développer très vite la formation continue des adultes, tout au long de la vie professionnelle. Cela induira de grandes dépenses d’infrastructures et d’équipements dans tous les domaines.

Construire, puis maintenir…

Il faudra également être attentif à ne pas négliger notre patrimoine et à l’entretenir, le rénover régulièrement. Malgré un excellent état de la plupart de nos collèges certains n’ont pas bénéficié des soins nécessaires. Les outrages du temps obligent alors à des interventions très couteuses, massives et compliquées, à l’exemple de celle qui est prévue au collège des Parcs à Neuchâtel.

À noter aussi que les difficultés budgétaires de certaines communes peuvent mener à des reports de travaux amenant à des sous-équipements régionaux (en salles de gymnastique ou en piscines par exemple) qui pénalisent les élèves, entravant la bonne marche de l’école et créant des disparités cantonales regrettables. Dans une conjoncture où les marchés financiers sont plus favorables que jamais, le SAEN appelle la population et les autorités, à l’aube de cette nouvelle législature, à retrouver le plaisir d’investir pour la cause de l’éducation, en veillant à ne pas laisser les inégalités régionales se creuser encore plus!

Publié le
ven 21/05/2021 - 00:04
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