Mercredi 2 novembre, Mycorama, Cernier. La matinée commence dans une salle bien remplie. Près de 180 enseignant·es ont fait le déplacement, laissant leurs activités professionnelles et familiales pour vivre leur journée syndicale annuelle. De leur côté, à la Chaux-de-Fonds, nos collègues du SSP font de même.
Après la « mise en route protocolaire », nous entrons très vite dans le vif du sujet, d’abord par un rappel de la diversité des activités syndicales et des dossiers « chauds » qui nous occupent actuellement. Un moment très important pour le comité, qui travaille souvent « dans l’ombre » et profite de cette occasion rare pour rendre plus visible son action. Une découverte pour les novices et un rappel pour les habitué·es, qui parfois oublient quelque peu la nécessité et l’importance de l’action syndicale.
Après une pause bien méritée, durant laquelle les discussions vont bon train ( la convivialité, c’est aussi indispensable ), premier débat pédagogique, intense, engagé, autour du projet PRIMA d’enseignement de l’allemand en immersion. Comment démontrer clairement que le SAEN soutient et encourage cette idée, tout en posant des lignes claires à ne pas dépasser ? Oui, nous désirons favoriser le bilinguisme dans nos écoles. Mais non, nous refusons toute pression qui amènerait des enseignant·es à enseigner dans une langue étrangère contre leur gré, et surtout sans en avoir les compétences. Le débat s’anime. Il ne faut surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Après une réflexion approfondie, le texte d’une résolution est adopté. Il sera transmis aux autorités scolaires cantonales.
À la fin de la matinée, les interventions de David Rey, président du SER, de Fabrice Sourget, directeur du CSVR (Cercle scolaire de Val-de-Ruz), et de Jean-Claude Brechbühler, conseiller communal de Val-de-Ruz, nous rappellent la diversité des acteurs qui œuvrent pour l’école, et l’importance de travailler ensemble en bonne harmonie. L’après-midi est ouverte par la conseillère d’État en charge du Département de la formation, de la digitalisation et des sports (DFDS), Crystel Graf, qui se présente pour la première fois devant notre assemblée. La prise de contact est ouverte, chaleureuse, rassurante. La «cheffe» nous assure de son intention de travailler avec les enseignant·es, ce qui est bien accueilli par l’assemblée. Pourtant, les défis sont bien réels, puisque nous entrons ensuite dans un long débat sur l’école inclusive. Tour à tour, le SEO, les représentantes de la FAPEN, les délégué·es du SAEN et le public interviennent. Là encore, la complexité de la situation n’échappe à personne. Comment concilier une véritable égalité des chances pour tous·tes les enfants et les jeunes de notre société en tenant compte des inévitables contraintes de toutes sortes dont est fait notre système scolaire ? Comment utiliser au mieux les ressources humaines, organisationnelles et financières disponibles ? Comment, lorsque tout va mal, écouter et soulager la souffrance des enfants à « besoins éducatifs particuliers », de leurs familles, de leurs camarades de classe et de leurs enseignant·es ? Les prises de parole sont chargées de questionnements et parfois d’émotion. Nous sommes au cœur de cette équation complexe à multiples inconnues qui fonde l’école, une des bases incontournables du fonctionnement de notre société.
Au cours de cette riche journée ont pu s’exprimer tour à tour les porte-paroles des divers acteurs de l’école : autorités cantonales, communes, direction, parents, enseignant·es. Des paroles fortes ont été prononcées, la réflexion a été intense, sans langue de bois. Une vraie rencontre a eu lieu, l’écoute a été respectueuse. Chacun·e a eu la possibilité de renforcer sa conviction, sa certitude que l’école, cela se construit ... toutes et tous ensemble.