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Une école en pleine réflexion

Soumis par Pierre-Alain Porret le 24 juin 2022
(pixabay)

L’hiver a été intense, avec une offensive majeure de la covid, laquelle nous a permis d’acquérir enfin une solide immunité collective. Le printemps a été bousculé par la guerre en Ukraine et l’arrivée de nombreux·ses enfants réfugié·es dans nos écoles. L’été s’annonce radieux, avec la liberté retrouvée de voyager, de se retrouver et de fêter de toutes sortes de manières. Mais de quoi sera fait notre automne ?

Si ces deux dernières années ont été passablement perturbées par la gestion de la situation sanitaire, puis politique, de nombreux dossiers ont continué d’évoluer. La société autour de nous se modifie très vite, et les crises que nous traversons ne font qu’accélérer ce mouvement.

Les syndicats ont beaucoup travaillé sur la qualité de vie des enseignant·es, sur les notions de surcharge et d’épuisement, sur la reconnaissance sociale et salariale de notre travail. Nous avons obtenu une écoute attentive et quelques améliorations, mais il y a encore beaucoup à faire, le dossier est loin d’être refermé.

De nouvelles manières d’enseigner émergent un peu partout. Les moyens d’enseignement changent rapidement, avec des nouveautés comme la formation générale, les capacités transversales ou l’éducation numérique. Les expériences d’école en forêt, en mouvement, en immersion bilingue ( PRIMA, ANIMA ), en classe inversée ou flexible se répandent de plus en plus. La demande d’une prise en charge de certain·es élèves sur la totalité de la journée se fait plus forte. Ces façons différentes de vivre l’école et d’y travailler répondent à des besoins individuels, familiaux, sociaux ou institutionnels. Peu à peu, l’école se transforme et évolue. L’évaluation est remise en cause, à travers des projets de formation comme EDASCOL. Les certitudes passées sont remises en question. On interroge le statut de la note et de la moyenne annuelle, et l’on se propose même, à Neuchâtel, de lancer une expérience pilote de suppression du redoublement au cycle 3, dans quelques collèges volontaires.

Il y a une volonté claire de mieux tenir compte des profils de compétences des élèves, qui sont par nature très différents, et de valoriser les qualités personnelles de chacun·e pour stimuler la motivation et éviter le nivèlement, source de découragement. La prise en charge des enfants « différent·es » en filière spécialisée est remise en question, et la nécessité d’une meilleure intégration, chaque fois que cela est possible, est en pleine réflexion.

Au niveau des lycées, on réfléchit très sérieusement à une maturité en quatre ans au lieu des trois actuels, ce qui permettrait d’enlever une part de stress et de travailler plus en profondeur. Et du côté de la formation professionnelle, de grands bouleversements sont en cours, avec la création du nouveau CPNE, de profonds changements pédagogiques avec une approche par compétences, et un monde professionnel en pleine digitalisation. L’école est donc en pleine phase d’évolution et de transformation. Cela peut être source d’inquiétude et de fatigue, voire de crispation. Mais c’est aussi une formidable occasion d’agir et de transformer les choses en vue de les améliorer.

Il est indispensable que les enseignant·es, celles et ceux qui « font l’école » sur le terrain, au quotidien, participent pleinement à ces réflexions, apportent leur expérience et leur expertise, leurs idées et leurs propositions. Votre syndicat s’y engage résolument, soutenez-le et participez vous aussi à construire l’école de demain 

Publié le
ven 24/06/2022 - 00:05
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