Alors comme ça, je peux écrire le jeudi dans un journal local qu’entre «quinze et vingt» étudiants d’un lycée auraient «apparemment» été renvoyés d’un camp de ski. Et jeter le discrédit sur l’équipe d’encadrement du camp en laissant entendre que les renvois n’auraient été prononcés que suite à la visite du directeur et, donc, d’un revirement coupable de l’équipe dans sa ligne de conduite. Et faire état d’une «rumeur» qui voudrait que ledit directeur serait opposé à l’organisation de camps de ski. Et laisser entendre que la direction de l’établissement serait «mal à l’aise dans cette affaire». Et pondre quelques phrases truffées d’hyperboles triviales et non avenues (puisque non vérifiées).
Pour quoi? Pour que le lendemain, le vendredi, donc, mon chef rédige un piteux rectificatif sur l’«affaire », après avoir entendu le directeur… Lequel apporte les éléments d’information (parmi lesquels on ne relèvera ici que le nombre d’étudiants concernés: huit, en fait…) que moi, journaliste inconséquent de l’Impex, je n’étais pas allé collecter pour mon papier de la veille.
S’il est juste que l’on renvoie à la maison les étudiants qui ne respectent pas les règles lors d’un camp de ski, où renverra-t-on les journalistes qui ne respectent pas les règles de leur maison? En camp de ski? (sl)