À l’heure où vous recevez votre magazine professionnel préféré, notre canton vient de vivre ses premières élections cantonales sur le mode «circonscription unique». Pour ce qui est du Grand Conseil, les dés sont jetés, et l’heure est aux premiers bilans de cette nouvelle donne. De quelle manière la nouvelle répartition des sièges va-t-elle influencer la vie politique de notre république pour cette prochaine législature?
Par contre, en ce qui concerne le Conseil d’État, il est plus que probable que le deuxième tour prévu le 9 mai soit nécessaire. Si par hasard vous aviez oublié de voter le 18 avril, ne manquez pas votre seconde chance!
En quoi tout ceci changera-t-il notre quotidien scolaire? Y a-t-il des craintes à avoir ou des espérances à cultiver? Un peu des deux, comme d’habitude.
Depuis huit ans, nous nous étions habitué·es à la direction de Mme Monika Maire-Hefti, qui a investi beaucoup d’énergie, d’enthousiasme et d’humour dans sa tâche. Elle s’est engagée avec passion tant à l’intérieur du canton qu’à l’extérieur, au niveau de la CIIP. Les défis ont été nombreux, dans une conjoncture économique, mais sur- tout politique, pas toujours évidente.
En effet, la pression exercée par le Grand Conseil sur les finances publiques cantonales a été très forte, malgré des années de reprise économique marquée et de bénéfices confortables pour les grandes entreprises. Notre école a dû vivre sous la coupe des économies, alors même que certains cantons voisins épongeaient leurs dettes. En 2016, nous avons même été contraint·es de nous mettre en grève pour tenter de sauver notre grille salariale, sans succès. Pour une meilleure reconnaissance pécuniaire de notre engagement professionnel, il faudra repasser… C’est l’un des points noirs de ce bilan. La disparition du CEFNA1, par exemple, en est un autre…
Toutefois, beaucoup de choses ont évolué ces dernières années. L’école obligatoire a poursuivi la mue initiée par le PER, la nouvelle évaluation et HarmoS. L’enseignement bilingue PRIMA s’est développé. La réforme du cycle 3 s’est poursuivie. Le secteur de la formation professionnelle est à l’aube d’une grande restructuration, en vue du futur CPNE. Les institutions éducatives sont elles aussi touchées de plein fouet par ce vent de réformes, avec de sérieux soucis toutefois…
Aucun doute: le·la prochain·e chef·fe du DEF n’aura pas le temps de tergiverser. Il lui faudra se jeter à l’eau tout de suite et empoigner ces dossiers importants sans tarder. Les inquiétudes de beaucoup sont réelles et légitimes, nous ne pouvons pas les ignorer. Il s’agira de trouver des solutions, de modifier certaines décisions.
Notre école n’est pas immobile, elle est en plein mouvement. Les attentes et les espoirs sont donc d’autant plus forts. Nous avons la possibilité de construire une école plus juste, qui permette à tou·tes les jeunes de notre canton de recevoir une formation riche, ouverte et épanouissante, permettant à chacun·e de devenir un·e citoyen·ne responsable et utile à notre société.
Nous appelons notre nouveau Grand Conseil à libérer notre école de la pression des économies à court terme pour lui permettre de véritablement construire la société de demain. Notre jeunesse est notre seule vraie richesse, sa formation doit redevenir une priorité, afin que nous puissions ensemble relever les défis majeurs du monde actuel.
Allez voter le 9 mai!
1 CEFNA: Centre de formation neuchâtelois pour adultes
