En mai 2018, des travaux ont été lancés en vue de réorganiser les diverses écoles professionnelles de notre canton en une seule entité, le futur centre de formation professionnelle neuchâtelois (CPNE). De nombreux groupes de réflexion ont été mis sur pied. Ce printemps, le Conseil d’État présentera son rapport au Grand Conseil, et lui proposera d’entériner le décret créant formellement le CPNE. Les partenaires sociaux, y compris le SAEN, ont été consultés.
Cette réforme nous a été présentée lors de plusieurs rencontres avec le groupe de pilotage du projet. Nous en avons aussi régulièrement informé les membres du SAEN, dont plusieurs s’impliquent activement dans ces réflexions. Malgré une année 2020 difficile pour tout le monde, avec l’obligation de souvent travailler par visioconférence, les travaux se sont poursuivis.
Actuellement le cadre administratif du futur CPNE est en place. Les diverses formations ont été réorganisées en huit pôles de compétences, répartis sur les divers sites de formation existants, avec le souci de bouleverser le moins possible les structures actuelles, tout en cherchant une meilleure efficience. En 2021, tou·tes les collaborateurs·trices seront contacté·es afin de leur présenter leur rôle dans ce nouvel environnement.
Des défis à relever
Ces bouleversements à venir représentent de nombreux défis pour les équipes pédagogiques actuelles. D’autant plus qu’ils s’inscrivent dans un environnement déjà très dynamique.
Il y a d’abord la priorité donnée par notre canton à la formation duale, afin de diminuer les apprentissages en école. Cette politique, qui cherche à plus impliquer les entreprises et à se rapprocher de la réalité du travail sur le terrain, engendre aussi de potentielles, et malvenues, incertitudes quant à certains postes dans les écoles professionnelles et mettent de fait une partie des enseignant-e-s sous pression. Cette situation est accentuée par une baisse des effectifs d’apprentis et d’étudiants, due à la démographie cantonale déficitaire actuelle.
La réorganisation des écoles en pôles de compétences, malgré la volonté de minimiser les désagréments, provoquera malgré tout de nombreux changements de lieu d’étude pour les apprenants et d’affectation pour les enseignant·es, particulièrement dans des secteurs sensibles comme la formation commerciale.
Du côté des divers centres de formation existants, il y aura aussi une certaine perte d’autonomie au bénéfice de l’organisation commune, avec une harmonisation des pratiques qui pourrait être mal vécue si elle est imposée de l’extérieur sans respect pour les fonctionnements actuels, surtout si ceux-ci répondent bien aux attentes de leurs utilisateurs·trices.
Il faut aussi prendre en compte les changements d’ordonnances fédérales, préparés par le SEFRI1, qui tendent vers une réforme des formations en direction d’une approche non plus par branche d’étude, mais par compétence professionnelle. Là aussi, les formateurs·trices seront très sollicités.
Un partenariat à développer
Dans ce contexte de changements rapides et profonds, le SAEN tient son rôle de partenaire des autorités. À plusieurs reprises, nous avons demandé une plus grande transparence dans le processus de réflexion, et une réelle prise en compte des propositions et des inquiétudes exprimées par les équipes pédagogiques. Cette réforme n’a pas été initiée dans un objectif d’économies budgétaires, et nous veillerons à ce que les moyens mis à disposition ne diminuent pas.
Ces prochains mois seront très importants. Le SAEN souligne avec conviction que cette réforme ne sera réussie que si l’ensemble des formateurs·trices s’y sent écouté et impliqué. Chacune et chacun doit pouvoir s’y investir afin que ce projet soit réellement une amélioration pour les apprenti·es, les enseignant·es, le personnel de direction et d’administration.
Nous n’aimerions pas conclure cette brève présentation sans remercier vivement tou·tes les collègues qui s’investissent dans ce vaste projet, qui nous transmettent leurs idées et leurs suggestions et qui donnent de leur temps sans compter pour accompagner ce processus.
Parlez-en autour de vous et transmettez-nous vos propositions.
1 Secrétariat d’État à la Formation, à la Recherche et à l’Innovation
