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Le futur CPNE

Soumis par Laurent DELACROIX le 24 septembre 2021
cpne.ch

Vers un centre de formation professionnelle neuchâtelois unifié

Dans le sillage de la constitution, en 2017, d’un pôle neuchâtelois de formation professionnelle technique (qui a mis, dans un premier temps, sous un même toit les écoles techniques, et seulement celles-ci, du CIFOM1 et du CPLN2), le Conseil d’État neuchâtelois a mis en œuvre, dès l’année suivante, le projet de créer un établissement cantonal «multi-sites», constitué de plusieurs pôles de compétences (huit, en l’occurrence): le CPNE, Centre de formation professionnelle neuchâtelois. Ce CPNE, dont la finalisation est prévue à l’horizon 2025, sera le fruit du rapprochement complet et synergique entre le CIFOM, le CPLN, le CPMB3 et la filière professionnelle du Lycée Jean-Piaget (LJP) et devrait, à terme, compter plus de 7000 élèves et apprenti·es en réunissant environ 670 postes de travail. Par cette mise en commun globale de toutes les filières de la formation professionnelle à l’échelle du canton de Neuchâtel, le gouvernement neuchâtelois espère, entre autres choses, une meilleure efficience des ressources humaines et pédagogiques, une lisibilité accrue des offres de formation et une stimulation de l’attractivité pour tous les métiers concernés. Si des rapprochements successifs ont depuis lors déjà été opérés au niveau des directions, des services administratifs et techniques, une étape importante a été franchie, fin juin 2021, lorsque le Grand Conseil a (enfin!) donné son aval politique à cette fusion.

Vigilance syndicale

Quel que soit le domaine économique concerné, tant dans le secteur public que privé, tout processus de fusion ou de restructuration induit souvent un sentiment d’inquiétude et des interrogations légitimes auprès des collaboratrices et collaborateurs concerné·es. Le CPNE n’a pas dérogé à cette règle immuable! Bien que les autorités neuchâteloises aient affirmé à cor et à cri que cette refonte institutionnelle n’aurait aucune incidence sur le statut du personnel, sur le maintien des nominations, des acquis salariaux et de l’ancienneté, beaucoup de doutes et d’appréhensions ont inévitablement vu le jour dans les nombreux groupes de travail qui ont été mis en place pour accompagner ce processus et également dans… les salles des maitre·sses! Lors de toutes ces étapes, votre syndicat, le SAEN, estimant que ce projet CPNE avait du sens sur le fond et permettait d’envisager des finalités intéressantes, a été particulièrement présent et vigilant. En effet, malgré le contexte très particulier lié au Covid et les contraintes sanitaires qui en découlent, le SAEN s’est pleinement engagé non seulement pour faire entendre la voix syndicale de ses membres touché·es par ce CPNE (participation à une commission ad hoc, procédure de consultation, interpellation du «groupe de projet» et accompagnement ciblé en faveur d’enseignant·es pour qui cette fusion avait un impact plus problématique), mais surtout pour veiller à ce que la mise en place du CPNE se déroule dans les meilleures conditions possibles, tant du point de vue du futur «quotidien professionnel» du personnel enseignant que de celui de l’avènement d’un nouvel environnement pédagogique s’appliquant directement aux élèves-apprenti·es de ces formations postobligatoires.

Qualité de l’enseignement en péril?

Il n’en demeure pas moins que le SAEN a reçu de nombreuses doléances et craintes d’un certain nombre d’enseignant·es pour lesquel·les le CPNE cristallisait plusieurs «dangers potentiels»: quid de la redistribution géographique des filières et des problèmes organisationnels quant à l’éventualité de travailler sur deux sites éloignés? Questionnement face à l’émergence d’une espèce de «mastodonte administratif»; éclatement des relations de travail actuelles… et la liste est loin d’être exhaustive! En fait, le point essentiel et récurrent des inquiétudes entendues s’est surtout focalisé sur le risque, ressenti comme tel, de voir poindre une sorte de «grosse machine» qui diluerait inexorablement, dans un creuset par essence anonyme, les dynamiques pédagogiques et humaines qui prévalent dans les écoles et entités considérées séparément, perspective à priori guère favorable pour préserver la qualité actuelle de l’enseignement dans les filières professionnelles. Sans peindre le diable sur la muraille, le SAEN a relayé cet aspect éminemment crucial lors des discussions qui se sont déroulées dans la commission qui réunit autour d’une même table le «groupe de projet» (mené par M. Patrick Rebstein, en charge de la direction du projet CPNE) et les syndicats (SAEN et SSP). Ces échanges, sans tabou et empreints de sérénité et de respect mutuel, ont été fructueux, factuels et constructifs. Dans ce cadre, le SAEN a tenu son rôle d’acteur proactif et de porte-parole des enseignant·es et n’a jamais lâché sa ligne de conduite de partenaire crédible, certes prêt à négocier, mais aussi capable de faire preuve d’une grande clarté et de fermeté lorsqu’il s’agit d’aborder, voire de défendre, des points délicats.

Ce travail de longue haleine n’est évidemment de loin pas terminé, car d’autres séances nous attendent encore jusqu’à l’aboutissement final du CPNE. Le SAEN continuera à veiller à ce que les intérêts et les besoins du corps enseignant du monde professionnel et des élèves-apprenti·es continuent d’être au cœur des préoccupations de l’État de Neuchâtel, aujourd’hui comme demain.

au nom du groupe professionnel du SAEN

1 Centre interrégional de formation des Montagnes neuchâteloises
2 Centre professionnel littoral neuchâtelois
3 Centre cantonal de formation professionnelle des métiers du bâtiment

Publié le
ven 24/09/2021 - 00:02
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