Les syndicats d’enseignants et les associations de parents d’élèves ont donc annoncé le non-aboutissement de l’initiative « Pour une école équitable et efficiente »1. L’aventure est donc suspendue à mi-course.
Lancée l’été dernier, l’initiative populaire cantonale « Pour une école équitable et efficiente » a ouvert le débat sur la problématique de l’organisation de l’école neuchâteloise, l’une des plus onéreuses de Suisse en raison d’une structure plus complexe depuis sa régionalisation en 2012. Pour rappel, l’école a alors été divisée en cercles scolaires communaux ou intercommunaux, amenant à la création de sept entités, chacune avec sa direction placée sous autorité communale ; une excentricité neuchâteloise !
La population — particulièrement les familles — a perçu une injustice dans l’accès aux prestations et des inégalités de traitement pour les élèves (accès au soutien, notamment), souvent liées à l’état des finances communales, mettant à mal le principe même de l’école publique
De plus, l’enchevêtrement du triple pilotage du système (établissement, commune, canton) a débouché sur la mise en place d’un arsenal administratif dispendieux. Les coûts de fonctionnement annuels de l’école obligatoire ont ainsi bondi de plusieurs dizaines de millions de francs, alors que les moyens engagés dans les classes au profit des élèves restent parmi les plus modestes du pays.
Message reçu
Paradoxalement, pourtant conscients de tout cela, bien des collègues ne sont pas entrés dans la démarche de l’initiative, ayant perdu toute confiance en leurs autorités. Ainsi, par cohérence avec les réticences exprimées par la base, le comité du syndicat a décidé de limiter son propre investissement dans la récolte de signatures dans la rue.
Visiblement, de nombreux enseignants pensent plus aisé de se défendre dans leur région et refusent de donner davantage de pouvoir au canton. Nous comprenons évidemment cette analyse, mais il faut aussi savoir que la complexité du pilotage – la prééminence régionale – complique beaucoup notre travail au service des membres. C’était d’ailleurs l’une de nos motivations essentielles au lancement de l’initiative.
Les raisons de la défiance des enseignants envers le canton sont nombreuses, notamment :
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L’épuisement dû aux nombreuses réformes imposées, peu réalistes, non abouties et menées sans financement suffisant ;
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Le manque de moyens dans le soutien aux élèves en difficulté face à l’augmentation de leur nombre ;
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La perception d’une menace sur l’existence des classes spéciales et terminales ;
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La dégradation des conditions de travail et de la rémunération, déjà la plus basse de Suisse ;
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L’explosion de la surcharge administrative.
Et maintenant ?
Même si l’initiative n’a pas abouti, nous restons convaincus que l’organisation de l’école neuchâteloise doit être améliorée et qu’il faut dépasser le stade de la régionalisation de 2012. Nous considérons que l’État doit assumer son rôle de garant de la cohérence pédagogique de l’école neuchâteloise. Une gestion plus efficiente doit également permettre d’orienter en priorité les ressources au service de la pédagogie pour le bien des élèves.
Dès lors, avec le SSP et la FAPEN, nous continuerons à nous battre, par d’autres moyens, notamment pour obtenir :
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Une attribution équitable des moyens de soutien ordinaire tenant compte des disparités socio-économiques des régions, dans un cadre garantissant l’accès à une aide adéquate pour les élèves en difficulté, quel que soit leur lieu d’habitation ;
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La mise en place d’une plateforme informatique unique, simple et efficiente pour l’ensemble des cercles scolaires ;
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Une analyse de l’augmentation des coûts de gestion de l’école après la mise en place de la régionalisation. Cela peut être réalisé en exploitant les données recueillies par l’Administration fédérale des finances (AFF) s’appuyant sur le modèle comptable harmonisé pour les cantons et les communes (MCH2).
(com)
1 Voir le billet du président
