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Une époque formidable !

Soumis par Pierre-Alain Porret le 19 novembre 2021
(pixabay)

Crises. Tensions. Inquiétudes. Le discours médiatique quotidien ne porte pas à l’optimisme. Après une année 2019 marquée par les manifestations pour le climat, l’épidémie de covid nous est tombée dessus. Inondations par-ci, incendies par-là, guerres, crise des réfugié·es, cyberattaques contre nos entreprises et même contre nos communes. L’heure n’est pas à la fête et l’angoisse plane indubitablement.

Les réactions sont diverses. Certain·es s’engagent pour une cause. Des militant·es vont disputer une partie de tennis improvisée dans le hall d’une grande banque. D’autres créent un squat ( ou ZAD ) aux abords de la carrière d’une cimenterie, vont s’assoir au milieu d’une rue à Zurich, ou manifestent contre les mesures sanitaires. Certain·es quittent leur job et s’en vont temporairement travailler dans un camp de réfugié·es ou un hôpital africain.

Tôt ou tard, la question de l’école ressurgit. Face à cette avalanche de problèmes, nous devons réagir en préparant nos enfants à vivre dans un monde imparfait. Comment s’y prendre ? Depuis bien des années, le réflexe est de sensibiliser : on introduit des séquences d’enseignement à propos d’écologie, de développement durable, de protection de la nature. C’est bien. Mais le problème de la posture philosophique se pose. Est-il normal de déposer sur le dos de notre progéniture le poids de la misère du monde ? Parfois, en voulant trop bien faire, on ne fait que reporter nos angoisses sur nos descendant·es. La planète brule, les espèces disparaissent, la guerre fait rage et nos autorités nous mentent : tableau apocalyptique bien dangereux. Si l’on n’y prend pas garde, on diffuse le message que les adultes ne sont pas parvenus à rendre notre planète vivable, et que ce sera plus tard à elles et eux, les enfants, de réparer les pots cassés.

Certes, l’école doit sensibiliser et préparer les jeunes au monde réel dans lequel ils et elles vont vivre. Mais sans alarmisme, avec réalisme et, surtout, optimisme. Nous devons donner confiance à nos élèves. Cessons d’être tétanisé·es par cette avalanche de mauvaises nouvelles et réalisons le potentiel énorme de résilience de l’être humain. Oui, il y a de réels problèmes. Alors changeons de vocabulaire et parlons plutôt des défis qui se présentent à nous.

Prenons conscience du fait que jamais l’humanité n’a eu dans les mains autant de moyens pour améliorer durablement son mode de vie tout en respectant son environnement. Jour après jour, si on y prête attention, des découvertes et innovations positives nous sont présentées.

Le monde change rapidement, et la possibilité d’un futur meilleur est à notre portée. Nos enfants doivent y être sensibilisé·es aussi, il faut qu’ils et elles puissent s’y préparer, s’y projeter et s’en réjouir. Il est très effrayant pour un·e enfant d’avoir l’impression que les adultes ont perdu le contrôle de la situation et que tout va mal. Ce n’est pas vrai.

Nous avons la possibilité de construire un monde différent. Enseignons cela à nos élèves, motivons-les à accueillir des changements positifs et, plus tard, à s’y engager avec passion.

Montrons-leur qu’à chaque problème il y a une solution, pas toujours simple à mettre en œuvre peut-être, mais à saisir avec volonté. Alors, nous pourrons dire avec le sourire que, oui, vraiment, nous vivons une époque formidable ! 

Publié le
ven 19/11/2021 - 00:04
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