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Une nouvelle école et beaucoup de questions

Soumis par SAEN le 28 novembre 2008

La Saint-George’s School devrait s’installer d’ici à la prochaine rentrée à la Coudre, dans les locaux laissés vacants par la Haute école de gestion, qui aura déménagé dans le quartier de la gare.

On se souvient qu’une députée s’était demandé pourquoi le mandat d’assurer un cursus en anglais jusqu’au bac n’avait pas été confié à l’école publique et s’interrogeait sur l’aide, notamment financière, qu’apporterait la collectivité à cette structure privée. Contre toute attente, la réponse n’était pas venue de la responsable de l’Education, mais du responsable de l’Economie (sic!), lequel avait invoqué la confidentialité habituellement de mise lors des opérations de promotion économique (re-sic!) pour taire le montant que l’Etat aurait injecté dans cette école privée. D’où l’on déduit que la Saint-George’s School n’est pas à proprement parler un organisme «scolaire» (ce qui est un comble pour une school...), mais plutôt un prestataire de services pour les expatriés attirés par la promotion économique de notre canton.

Le Conseil d’Etat ouvre la voie à des raisonnements stimulants et audacieux...

En poussant un peu, on pourrait en effet imaginer que le canton s’économise rapidement la charge d’un département en confiant aux départements idoines, morceau par morceau, les institutions d’éducation et de formation actuellement rattachées au DECS: la formation des forestiers-bûcherons, des constructeurs de route ou des géomètres à la Gestion du territoire; les formations d’employé de commerce, d’expert-comptable ou d’analyste financier à l’Economie; les formations d’assistant social, de secrétaire médicale ou d’actuaire aux Affaires sociales, etc. (Si vous avez d’autres propositions,écrivez-moi, merci!) Toutes les filières, professionnelles comme académiques, seraient ainsi pointées vers leur utilité pour la collectivité, tout en «explosant» les critères du frein à l’endettement, dont les mécanismes pourraient s’arrêter de fonctionner durant cinq siècles...

Et l’école obligatoire, me direz-vous? Eh bien, c’est la seule institution dont on ne sait pas très bien qui ses résultats pourraient sérieusement intéresser... Sauf peut-être, en cherchant bien, quelques parents inquiets ou enseignants pointilleux. Il faudra donc se résoudre à la liquider pour atteindre l’objectif décidé plus haut. (Si, si! vous avez décidé de supprimer le DECS, vous l’aviez oublié?) Et dans ces conditions vous voudriez confier un mandat supplémentaire à un département en voie de disparition?

Finally, Mme Ebel (c’est la députée) relève que la question de l’intégration des élèves se pose d’une façon inédite, sachant que cette école compte fonctionner selon le système britannique. Il est vrai que voir déambuler des élèves en uniforme n’est pas une expérience courante sur notre territoire. Si leur uniforme devait de surcroît recevoir la signification de «gosse de riche», on peut craindre que leurs porteurs constituent alors des cibles de choix pour des élèves moins bien nantis qui se sentiraient provoqués, des enfants de "école publique...

Un autre élément surprend. A l’heure où l’on ne parle que de mesurer les performances du système éducatif, l’absence de données sur les inputs de cet organisme apparaît comme une anomalie du monitoring de l’ensemble ... Sauf à considérer que, dans ce cas, on ne cherche pas d’abord à doter la collectivité d’un outil efficace, mais plutôt à offrir des commodités aux expatriés mentionnés plus haut...

L’intervention de la députée date de mai 2008. Aurons-nous plus de réponses d’ici à la rentrée d’août 2009?

Stefan Lauper

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