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Les profs veulent voir clair sur la future numérisation

Soumis par SAEN le 16 août 2018
Conférence de presse du SER. Parmi les membres présents du comité du SER, le président Samuel Rohrbach (à g.) et le secrétaire général Jean-Marc Haller ont souligné l'urgence d'une concertation entre les cantons sur l'informatique à l'école. Image: LAURENT GILLIERON/KEYSTONE

Le Syndicat des enseignants romands estime que les politiques doivent harmoniser le développement.

Aux quatre coins du pays, les responsables de l’école appellent de leurs vœux la révolution numérique afin de mettre l’institution en lien avec l’évolution de la société et de bien préparer les élèves aux métiers de demain. Les initiatives fleurissent en Suisse romande avec des expériences pilotes et autres plans d’action dans les classes. D’une manière générale, la Suisse est en retard: normal que les politiciens tirent la sonnette d’alarme.

Reste, comme le dit aujourd’hui le Syndicat des enseignants romands (SER), que l’on ne sait pas toujours de quoi on parle. Il l’a fait savoir hier à Lausanne lors de sa conférence de presse de rentrée. Pour le président, Samuel Rohrbach, il y a souvent confusion entre les questions de bureautique (comment utiliser certains outils informatiques), la programmation et le codage ou encore l’approche face à Internet. «Il ne faut pas oublier, dit le Jurassien, que l’arbre cache la forêt. Parler informatique à l’école, c’est aborder aussi toutes les questions en lien avec les plans d’études et les grilles horaires qui ne sont pas extensibles.»

  • «Pour les enseignants, c’est souvent le système D!»

L’enseignant dénonce également la «multitude de systèmes» qui sont à l’œuvre dans les écoles et les lacunes en matière de maintenance: «Pour les enseignants, c’est souvent le système D!» Le SER s’apprête ainsi à lancer dès 2019 une vaste enquête auprès de ses membres comme il l’a fait auparavant sur les questions de santé et de temps de travail. Elle touchera potentiellement 12 000 professionnels.

Au comité directeur, le Valaisan Olivier Solioz s’est spécialisé dans les questions de l’informatique à l’école et constate que les plans d’attaque dans les différents cantons romands sont tous différents: «Nous demandons que les cantons partagent leurs bonnes pratiques tant au niveau des contenus que de la place de cet enseignement dans la grille horaire ou encore de la formation continue des enseignants. On pourrait imaginer un pot commun.»

«École à deux vitesses»

D’autres disparités sont dénoncées par le SER, notamment entre les communes qui, souvent, financent les équipements. «Les collèges n’ont pas tous des tableaux interactifs, reprend Samuel Rohrbach. J’ai même vu des différences au sein d’une même commune!» Le syndicat s’inquiète du renouvellement du matériel et du rôle que pourraient jouer les entreprises privées dans un marché qui s’annonce juteux. Le secrétaire général, Jean-Marc Haller, voit chez lui, dans le canton de Vaud, des collèges équipés très diversement: «À terme, il y a un risque de voir advenir une école à deux vitesses.»

Du côté de la gouvernance de l’école romande, le ton se veut plus rassurant. Secrétaire général de la CIIP (Conférence intercantonale de l’instruction publique), Olivier Maradan fait valoir que l’échange sur les questions informatiques est en route: «Nous nous apprêtons à adopter un plan d’action commun aux cantons romands qui pourra notamment déboucher sur certaines économies d’échelle et coordonner des questions à la fois techniques et de formation des enseignants et des cadres.» (24 heures)

Lise Bourgeois

Source

Publié le
Jeu 16/08/2018 - 21:21
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