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Nouvelles perspectives pour le cycle 3

Soumis par Pierre-Alain Porret le 25 juin 2021
Ça donne à réfléchir (pixabay)

L’école, comme la société, se trouve en perpétuel mouvement. Parfois, on a l’impression que tout va trop vite, et l’on aimerait freiner un peu les changements, prendre le temps de respirer. Toutefois, lorsque les réformes sont bien pensées et menées en bonne intelligence entre les différents partenaires concernés, ce dynamisme peut s’avérer motivant et porteur d’espoir. Plusieurs dossiers ouverts actuellement, ou en passe de l’être, concernent l’entrée et la sortie du cycle 3.

Actuellement, c’est en 8e que doit se décider l’attribution des niveaux 1 et 2 en français et en maths pour l’entrée en 9e. L’évaluation des élèves y revêt donc une importance particulière, puisqu’elle débouche sur une différenciation individuelle. C’est cette obligation qui a incité à maintenir l’usage des notes en 8e, alors que dans le reste du cycle 2 on évalue avec des codes. Plus largement, l’évolution de ces dernières années a créé un demi-cycle 7-8 dans lequel on s’est éloigné des habitudes de l’école primaire en intégrant des pratiques du cycle 3. Ce n’est pas ce que préconise le concordat HarmoS, qui prône un vrai cycle 2 homogène, et non pas deux demi-cycles très différents dans leur organisation. Les évolutions de ces pratiques ont amené à se questionner sur des thèmes comme les devoirs ou les classes spécialisées. Le projet EDASCOL, qui a l’ambition d’induire une vaste réflexion sur l’évaluation en jetant les bases d’une nouvelle culture de l’appréciation du travail scolaire, nous semble prometteur. Le débat « codes contre notes » est-il vraiment essentiel ? L’important n’est-il pas ailleurs ? Comment fixer des objectifs clairement compréhensibles pour les élèves ? Comment mieux individualiser le cursus d’études, en rendant chacun·e plus responsable de ses résultats ? La clé du succès de cette future réforme se jouera probablement au niveau de l’indispensable qualité de la formation proposée, du temps accordé pour travailler en équipes pédagogiques, ainsi que de l’accompagnement des différents acteurs de l’école.

Un lycée en quatre ans ?

Le statut de la 11e va lui aussi se retrouver prochainement sous le feu des projecteurs. En effet, l’exception « à la neuchâteloise » d’une préparation au lycée pendant cette année n’est pas du tout favorable. Certains indices, comme des taux d’échecs d’environ 25 % en première année, montrent bien qu’il y a de vrais problèmes structurels. Il est temps de réfléchir sérieusement à une vraie maturité gymnasiale en quatre ans. Presque tous les cantons suisses ont déjà fait le pas, et un processus de réflexion va être lancé chez nous. Ainsi, dans l’intérêt de toutes et tous, élèves, familles, enseignant·es et directions d’école, nous demandons une clarification des pratiques à l’intérieur de chaque cycle, en éliminant la pression du cycle 3 pendant la 8e et celle des lycées pendant la 11e. L’ajout d’une année dans les lycées académiques 1 nous semble de nature à relâcher un peu cette pression.

Dans toutes ces réflexions ( évaluation, devoirs, enseignement spécialisé, formations continues, lycée en quatre ans … ), votre syndicat est consulté. Les membres du comité participent à de nombreux groupes de travail et relayent vos préoccupations. Faites-nous part de votre avis et rejoignez-nous pour que la voix des enseignant·es soit entendue !

1 RRM, art. 6, al. 2 : « Durant les quatre dernières années au moins, l'enseignement doit être spécialement conçu et organisé en fonction de la préparation à la maturité. »

Publié le
ven 25/06/2021 - 00:02
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