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Reconnaissance du travail des enseignant-e-s

Soumis par SAEN le 10 décembre 2009

Communiqué de presse de LCH (8 décembre 2009)

Le personnel enseignant fournit des heures supplémentaires impayées pour 900 Mio par an.

Les enseignantes et enseignants fournissent plus de 3 semaines de travail non-payé par an. C’est ce qui ressort d’une étude scientifique de la faîtière alémanique des syndicats d’enseignants LCH. Par rapport à 1999, le temps de travail du personnel enseignant a augmenté en moyenne de 133 heures d’enseignement par an et dépassé de plus de trois semaines le temps de travail de référence des services publics – une valeur record en Europe !

Lors d’une conférence de presse, LCH a demandé aux employeurs cantonaux et communaux une baisse du nombre d’heures de présence en classe.

Il y a dix ans, LCH avait commandité une première étude scientifique concernant les heures de travail. Celle-ci démontrait qu’avec 1900 à 2000 heures d’heures de travail annuel selon les secteurs, un-e enseignant-e atteignait clairement le temps de travail de référence des services publics.

L’année scolaire passée, une nouvelle étude a été menée auprès de plus de 5000 enseignants issus de tous les degrés et de tous les cantons de Suisse alémanique. Résultat : le temps de travail annuel moyen (pour un poste complet à 90% ou plus) a augmenté de 133 heures pour atteindre 2072 heures ! Ceci correspond à une augmentation de 7% ou plus de 3 semaines de travail standard.  

Réparti en semaines d’enseignement, un enseignant travaille 49 à 50 heures hebdomadaires. Il ne reste que 5,4 semaines sans travail - donc les vacances dans le vrai sens du terme. À noter qu'il y a peu de différences entre les degrés d’enseignement, contrairement à ce qui était observé en 1999.   

Le travail supplémentaire n’est généralement ni payé, ni compensé. « Le personnel enseignant suisse fournit des heures de travail supplémentaires non-payées pour 900 Mio par an. »  a constaté Beat W. Zemp, le président central de LCH, lors de la conférence de presse. 

Ni l’enseignement, ni les préparations ou les corrections/évaluations ne sont à l'origine de la dégradation ressentie. Le surplus de travail est surtout à mettre sur le compte du travail en commun par équipes pédagogiques, des diverses réformes (entre autres l’enseignement précoce des langues, l’intégration des enfants dits différents) ainsi que de l’hétérogénéité des classes en constante augmentation. 

La charge horaire annuelle moyenne de 2072 h se réfère un travail à plein temps. Mais seul-e-s 38% des enseignant-e-s occupent un poste à temps complet (ils étaient encore 44% en 1999). Certes, une partie a réduit son engagement pour des raisons familiales ou autres de façon volontaire. Mais beaucoup le font également car le travail à temps complet implique une telle intensité de travail que la charge horaire devient difficile à assumer. « Le personnel enseignant à temps partiel réinvestit le temps disponible obtenu par un renoncement au salaire dans un meilleur accomplissement de sa mission. » explique Franziska Peterhans, secrétaire générale de LCH. C’est un mauvais calcul : pour un salaire réduit, ces enseignant-e-s à temps partiel assument des heures de travail supplémentaires non-proportionnelles.

Le nombre des heures de présence en classe doit baisser.

La Suisse tient, en matière d’heures de travail, un record contestable en Europe, comme le souligne Anton Strittmatter, directeur du secteur pédagogique de LCH. Le nombre d’heures de présence à l’école primaire est de l’ordre de 20 à 24 leçons dans pratiquement tous les pays européens. En suisse, il varie entre 28 et 33 leçons. Strittmatter : « L’adaptation des heures de présence à un niveau européen est indispensable – au profit des préparations et des corrections/évaluations des leçons, de la formation continue et de la collaboration entre enseignant-e-s, équipes pédagogiques et parents.

Document traduit par Brigitte Tisserand

Les documents de l’étude LCH concernant le temps de travail (AZE’09) peuvent être téléchargés sur ce site : www.lch.ch.

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