Aller au contenu principal

Réouverture des classes

Soumis par SAEN le 18 avril 2020
Les élèves s'apprêtent à retourner à l'école (D. Jeanrenaud)

Même si les enseignant·es s’attendaient à l’annonce de la réouverture des classes pour le 11 mai, le choc a été rude. Tout le monde se réjouit de retrouver ses élèves, mais l’hypocrisie du Conseil fédéral choque le corps enseignant.

L’affirmation selon laquelle les enfants ne sont pas touchés par le virus n’est que poudre aux yeux. S’ils sont peu touchés, c’est peut-être parce qu’ils sont porteurs sains. Il n’y a pas eu suffisamment de tests effectués sur cette population pour affirmer le contraire. Le maintien des mesures de distance sociale entre eux et leurs grands-parents contredit par ailleurs cette « certitude ».

Personne n’est donc dupe quant à une véritable reprise de l’école : si l’économie reprend, les parents auront évidemment besoin d’une solution de garde pour leurs enfants. On s’y attendait, on est même prêts à assumer ce rôle, mais que nos autorités fassent preuve d’honnêteté quant à leurs motivations !

Le 11 mai, ce ne sera en aucun cas un retour à la normale. Certains parents n’enverront pas leurs enfants à l’école, souvent pour d’excellentes raisons, parfois par crainte. Parmi les enseignant·es aussi, les personnes à risque ne devraient pas reprendre le chemin de l’école. L’employeur ayant l’obligation de protéger son personnel, elles devront être remplacées, par des personnes sans formation, évidemment. Dans ces conditions, il est donc impossible d’avancer réellement dans le programme et d’assurer un fonctionnement normal de l’institution.

L’enseignement ressemblera donc à l’exercice alibi d’enseignement à distance. Cela vaut-il vraiment la peine de mettre en danger certaines personnes, de risquer une nouvelle augmentation des cas uniquement pour éviter d’admettre ce que le syndicat clame haut et fort depuis des années ? L’école, sous la pression de l’économie, a de plus en plus une fonction de gardiennage. Admettons-le, mais agissons en conséquence.

Le retour en classe permettra avant tout de renouer le lien avec l’école et de préparer une rentrée d’août inédite. Ces quelques semaines peuvent aussi être mises à profit pour innover, trouver de nouvelles voies, mettre à l’épreuve toutes les idées qui foisonnent dans la tête des enseignant·es. C’est une chance unique de faire évoluer l’enseignement. Espérons que nos autorités auront la présence d’esprit de solliciter la collaboration des syndicats pour trouver des solutions de reprise intelligentes.

Comité cantonal du Syndicat Autonome des Enseignants Neuchâtelois (SAEN)


Retour à l’école : prise de position du SER

Publié le
sam 18/04/2020 - 13:44