Émile Coué ressuscité!
Mort depuis 90 ans, ce cher Émile fait encore des émules!
Notre Conseil d'État - et tout particulièrement notre cheffe à nous - regrette ainsi que les syndicats voient toujours le verre à moitié vide au lieu de se réjouir qu'il ne le soit pas totalement...
Quiconque consacre ne serait-ce qu'un quart d'heure à observer le projet de nouvelle grille de progression salariale comprend immédiatement que les salaires des enseignants vont être baissés. Ça varie selon les profils. Les instituteurs/-trices primaires sont moins touchés que les autres... et on devrait s'en réjouir s'ils n'étaient pas déjà victimes d'un manque de reconnaissance de leur formation depuis plusieurs dizaines d'années. Les gouvernements successifs avaient fait miroiter un rattrapage (même partiel) qui demeure un mirage. Pire! La nouvelle grille va encore augmenter l'écart avec nos voisins Jurassiens et Jurassiens bernois (pour rester dans l'espace BEJUNE partageant une HEP présidée par notre cheffe de département).
Comme le salaire initial est un peu amélioré, le Conseil d'État prétend que l'opération est intéressante pour les enseignants neuchâtelois qui se verront libérés de leur cotisation à la caisse de remplacement (institution unique dans le pays... et probablement loin au-delà).
C'est effectivement mieux pendant quelques années par rapport à nos collègues vaudois et bernois, mais ça ne dure pas et, globalement, l'enseignant neuchâtelois subit encore des conditions de travail pénalisantes.
Pendant ce temps, ailleurs...
Alors que Neuchâtel s'apprête à baisser des salaires déjà inférieurs aux cantons voisins, Jura vient de mettre en place une nouvelle grille de progression salariale (après une phase d'évaluation des fonctions, de toutes les fonctions) ayant abouti à une nette revalorisation des salaires des enseignants du primaire (le graphique en tient compte).
Berne s'apprête à revaloriser les salaires des enseignants:
On peut prendre les paris. Après Berne, il est très probable que Vaud suive également ce chemin.
Et à Neuchâtel, pour satisfaire le lobby anti-fonctionnaire, le Conseil d'État persiste à considérer que les enseignants sont des privilégiés qui peuvent être ponctionnés, car ils ne risquent pas de quitter la région pour mettre leurs millions à l'abri du fisc, eux. Quant à savoir si nos écoles parviendront toujours à placer des enseignants correctement formés en face des élèves, c'est de la musique d'avenir... à une échelle différente des échéances électorales! Au pire, on ira chercher des frontaliers.
