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Laissez-nous donc enseigner!

Soumis par Pierre Graber le 19 novembre 2015

Convocation à un nombre toujours croissant de séances; explosion du nombre de documents à distribuer aux élèves, à vérifier et compléter, souvent sans lien avec l’enseignement. La coupe est pleine, les enseignants neuchâtelois ont exprimé leur ras-le-bol en adoptant une résolution lors de la Journée syndicale.

Selon un récent sondage auprès de nos membres, l’écrasante majorité d’entre eux a dû participer à un nombre considérable de séances et remplir quantité de documents administratifs dans les premières semaines.

Logique, direz-vous. Il faut de l’ordre pour lancer l’année scolaire et assurer un minimum de cohésion au sein des établissements. Admettons. Mais peut-être pas à ces doses-là!

Alertés par nos membres, nous avons procédé à une petite enquête qui a rencontré un succès spectaculaire: une centaine de réponses en une dizaine de jours à la vingtaine de questions couvrant le sujet. Cette seule information en dit déjà long sur la pertinence du sondage.

HTrop de séancesalte à la réunionite

Ainsi, en moins de deux mois, les enseignants ont été convoqués à un grand nombre de séances de centre, de cycle, de degré, de branche, etc.

Évidemment, la presque totalité de ces séances a été convoquée hors du temps de travail avec les élèves.

Cerise sur le gâteau, une bonne moitié de ces rencontres sont considérées comme inutiles par les sondés… à commencer par la rituelle séance de rentrée avec communication d’informations déjà connues des participants.

La paperasse n’a pas dit son dernier mot

La moitié des sondés ont dû traiter au moins 4 documents administratifs, c’est-à-dire en distribuer plusieurs, les réclamer en retour, les vérifier, compléter et retourner au secrétariat; un tiers d’entre eux en ont même eu 6 ou davantage… en tout juste 7 semaines!

Au moins, l’utilité de la plupart des documents administratifs n’est-elle pas contestée, même s’ils ne concernent pas directement l’enseignement. Cela dit, il semble bien que l’outil informatique n’allège en rien la charge de l’enseignant, bien au contraire, puisque cela incite les autorités à multiplier les enquêtes.

Ras-le-bol

En résumé, sans appel, les 3/4 des sondés sont mécontents de la charge administrative qu’on leur inflige.

La résolution1

L’Assemblée générale du SAEN, réunie le 18 novembre 2015 à Couvet, demande au Département de l’Éducation et de la Famille (DEF):

  • de distinguer clairement la part administrative dans les charges des écoles et du département;

  • de proscrire les actes administratifs non fondés;

  • de simplifier le travail administratif;

  • de décharger l’enseignant-e de toute tâche administrative non pédagogique; en utilisant mieux, voire en réorganisant les équipes des secrétariats des établissements scolaires;

  • de simplifier l’ensemble des directives et formulaires; de plus, d’empêcher des interprétations ou des extensions propres à certains cercles scolaires;

  • de créer un accès simple à l’ensemble des plates-formes numériques à partir du RPN; le SAEN considère que l’outil informatique – outre son intérêt pédagogique – doit faciliter la vie des enseignant-e-s, or il est trop souvent une embûche dans les actes quotidiens de la profession;

  • de simplifier la procédure de commande de manière à ce que chaque enseignant-e puisse disposer en tout temps du matériel adéquat pour les élèves.

Espérons que cette démarche rencontrera l’écho qu’elle mérite, permettant aux enseignants de concentrer leur énergie sur le cœur du métier.

Pierre Graber

1 Délais d'édition de l'Educateur obligent, ce billet a été écrit avant l'Assemblée générale. Celle-ci peut avoir retouché la résolution.

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