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Les enseignants passeront-ils à la casserole?

Soumis par Pierre Graber le 24 mars 2016

On se souvient des courbes de progression salariale révélant les projets de notre employeur et présentées à la dernière Journée syndicale. Face au reproche du Grand Conseil de n’avoir jamais négocié quoi que ce soit avec les syndicats, le Conseil d’État a fait mine de retirer sa proposition initiale et transformé le groupe de consultation en groupe d’élaboration.

Pour inciter les syndicats à rester autour de la table, à l’appui de l’annonce du changement de statut du groupe, dans leur lettre du 30 novembre 2015, Mme Maire-Hefti et M. Ribaux affirmaient notamment vouloir « tenir compte des revendications des représentants du personnel mais également des comparatifs intercantonaux, afin de maintenir une attractivité forte de la fonction publique neuchâteloise ». Cette ouverture a permis la tenue d’une demi-douzaine de rencontres.

Salaires NE et cantons voisins

Hélas, il devait s’agir d’un un mirage. Nanti de multiples et diverses variantes proposées par le mal nommé Groupe d’élaboration, le Conseil d’État ne semble finalement retenir que celle qui avait apparemment été retirée, puisque rejetée par l’ensemble des associations du personnel…

Ayant mesuré le diamètre et la longueur de la couleuvre, le Conseil d’État offre de négocier des mesures compensatoires. Ainsi, il pourrait abandonner la cotisation à la caisse de remplacement, offrir un allégement en fin de carrière aux enseignants travaillant à temps partiel et ne serait peut-être pas opposé au rétablissement des 23 périodes hebdomadaires pour les lycées.

Pour souhaitables qu’elles soient, ces ouvertures ne « compensent » rien ! Elles sont purement tactiques. Au final, même en tenant compte de ces effets de manche, l’État s’apprête à économiser chaque année un paquet de millions sur le dos des enseignants...1

Déclaration de guerre?

Comme expliqué en novembre, toute la fonction publique sera touchée par le nouveau système de progression salariale. Ayant déjà vécu un changement de grille en 1999/2000, le domaine administratif sera moins exposé que l’enseignement.

Certains veulent y voir une compensation. Ils se mettent toutefois le doigt dans l’œil jusqu’au coude…

Si les enseignants n’ont pas changé de système de progression en même temps que le personnel de l’administration, c’est bien parce que leurs représentants l’ont refusé, mais surtout parce que la démarche d’évaluation systématique des fonctions dans les professions de l’enseignement, entreprise à cette époque et confiée à C. Wannenmacher2, n’avait jamais été achevée… et qu’elle devait forcément accompagner l’exercice.

Au printemps 2000, quelques mois à peine avant la « schubladisation » du rapport, le gouvernement affirmait pourtant au Grand Conseil:

« Le dossier est actuellement en attente. Comme cela avait été prévu dans le rapport au Grand Conseil de mai 1995, le Département entend procéder, en temps voulu, à une consultation des communes et des commissions scolaires. Entretemps, les situations inéquitables de classification de fonctions enseignantes seront examinées et des propositions seront formulées pour remédier à ces situations. »

20 ans plus tard, on n’est pas plus avancé. Bien au contraire.

Les syndicats accordent une dernière chance au groupe d’élaboration. À la mi-avril, les masques devraient tomber…

Quelle que soit la météo, le printemps risque d’être chaud à Neuchâtel!

1 Dont le sort est de moins en moins enviable… Comme on s’en rendra compte en lisant nos derniers billets.
2 Un résumé et un document destiné au Grand Conseil sont consultables sur www.saen.ch/article/dossiers

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