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Maths : mauvaise moyenne !

Soumis par Pierre Graber le 21 juin 2019
Mauvais résultats aux tests COFO 2016 de maths

Ainsi donc, les résultats des élèves neuchâtelois aux tests de maths COFO 2016 sont mauvais !

Les machines à communiquer ont immédiatement embrayé pour relativiser la contreperformance : « Les élèves neuchâtelois·es dans la moyenne », « L’école la moins chère de Suisse tient la moyenne »

La moins chère ?

C’est de bonne guerre, nous l’avons longtemps affirmé. Pour être précis, il faudrait dire parmi les moins chères (dans le trio de queue) si on considère l’ensemble de la scolarité obligatoire ou alors évoquer les deux premiers cycles (école primaire). Mais, de toute façon, c’était vrai avant la mise en place des nouvelles structures (régionalisation) !

En cinq ans, le coût annuel moyen par élève est passé de 13’000 à 15’600 CHF, alors que l’impact des décisions pédagogiques (davantage de leçons) se limite à 500 CHF environ !

Et les maths dans tout ça ?

Le rapport national 2016 [1] est intéressant et il est vain de vouloir résumer 188 pages en quelques lignes. Disons-le d’emblée, Neuchâtel présente les plus mauvais résultats avec Bâle-Ville. On se doute donc que les moyens financiers investis dans le système scolaire n’expliquent pas tout…

Retenons un paramètre : dans les deux cantons, les élèves de familles parlant seulement une langue étrangère à la maison sont en grande difficulté. D’une manière générale, la compréhension des problèmes et des consignes explique partiellement le piètre résultat. Il semble donc indispensable de trouver un moyen d’intégration langagière pour les adultes et développer sérieusement les mesures d’aide aux enfants allophones.

Quelques considérations encore. L’épreuve était intégralement informatisée… Cela peut aussi expliquer certaines différences entre cantons. Le très faible usage des salles dédiées pour des activités mathématiques dans nos centres, ainsi que, plus généralement, la responsabilité de l’apprentissage parfois confiée à des enseignants maîtrisant eux-mêmes insuffisamment l’outil peuvent avoir joué un rôle. Il semble bien que les cantons présentant une meilleure réussite montrent davantage de détermination dans ce domaine aussi. Par contre, les moyens d’enseignement en maths sont les mêmes dans toute la Romandie, ce qui n’est pas le cas pour les autres branches. Les variables tiennent alors à la pédagogie, à la dotation horaire et aux structures. Sur ce plan-là, pour le cycle 3, Neuchâtel a choisi une formule proche de celle pratiquée au Valais qui présente, lui, d’excellents résultats. Mais il ne faut pas non plus la considérer comme une potion magique, puisque Fribourg continue de répartir les élèves dans des filières à l’école secondaire avec un succès égal !

Enfin, rappelons que les élèves ont passé ces épreuves en 2016. Cela signifie qu’ils ont parcouru leur cursus scolaire intégral dans les anciennes structures. Les tests ne mesurent donc en rien la réussite de la réforme du cycle 3 ; pour cela, il faudra attendre la prochaine volée. Mais pour y avoir terminé ma carrière, je ne m’attends hélas pas à observer une progression manifeste.

Publié le
ven 21/06/2019 - 01:59