Aller au contenu principal

Neuchâtel: rentrée 2016

Soumis par SAEN le 19 août 2016

Alors que l'Impex (1) a résumé la conférence de presse du DEF (2) sous le titre «Dans la continuité et la sérénité», ce qui est pour le moins audacieux, et dans la foulée de la récente conférence de presse du Syndicat des Enseignants Romands (SER), nous souhaitons apporter quelques considérations neuchâteloises.

Quand l'État en oublie ses priorités...

  • Le SAEN partage intégralement ce qui a été communiqué par sa faîtière romande; la santé des enseignants est un thème auquel il tente de sensibiliser les autorités depuis bien des années.
    Rappelons que le Comité de la Caisse cantonale de Remplacement avait demandé une étude statistique à l’Institut universitaire romand de Santé au Travail (IST), diffusée à l’automne 2014 et dont la presse a déjà rendu compte.
    Cet hiver, les enseignants de tout le canton (de la 1re année primaire aux lycées et écoles professionnelles) ont été invités à répondre à une enquête en ligne à propos de l’épuisement au travail. Les résultats vont être présentés au Comité de la Caisse à mi-septembre.

  • Le SAEN — comme l’ensemble des syndicats et associations du personnel de l’État — s’apprête à repartir au combat contre la nouvelle grille de progression salariale.
    Les enseignants sont les premiers visés par les effets de cette nouvelle grille.
    Alors qu’ils sont déjà parmi les moins bien rémunérés du pays, le nouveau système amplifie encore le problème… un comble! (voir les graphiques ci-dessous concernant les principales catégories — numériquement — même si ce ne sont pas celles qui perdent le plus).

Gains ou pertes mensuelles par rapport aux cantons voisins / 3e à 6e années primaires          Gains ou pertes mensuelles par rapport aux cantons voisins / école secondaire

  • Le SAEN dénonce la gestion régionale de l’école obligatoire aboutissant à des différences de traitement tant au niveau des conditions de travail des enseignants que dans celles des élèves. En particulier, les effectifs de certaines classes sont trop lourds dans plusieurs cercles, même si la volonté cantonale est à la modération. Les autorités communales ou régionales mettent en avant des mesures d’accompagnement (dédoublement de certaines leçons).
    C’est peut-être une — maigre — compensation pour les élèves, mais aussi une nouvelle dégradation des conditions de travail pour les enseignants qui doivent gérer davantage de relations avec les familles (18 familles ou 23, par exemple, ça change vraiment les choses), sans compter la complexité de l’animation du groupe complet pour la plupart des leçons et les rencontres de coordination avec les collègues impliqués dans les dédoublements.
    C’est incontestablement un facteur de pénibilité supplémentaire!

Ces quelques points ne sont pas exhaustifs et ne constituent qu’un échantillon de l’extrême complexité des tâches des enseignants.

À Neuchâtel, pour satisfaire le lobby anti-fonctionnaire, le Conseil d'État persiste à considérer que les enseignants sont des privilégiés qui peuvent être ponctionnés, car ils ne risquent pas de quitter la région pour mettre leurs millions à l'abri du fisc, eux.

Quant à savoir si nos écoles parviendront toujours à placer des enseignants correctement formés en face des élèves, c'est de la musique d'avenir... à une échelle différente des échéances électorales! Au pire, on ira chercher des frontaliers!

Contraction de L'Impartial / L'Express, deux titres au contenu essentiellement identique
DEF - Département de l'Éducation et de la Famille

Mots-clés associés