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«Dans la continuité et la sérénité»

Soumis par SAEN le 12 août 2016

Rentrée des classes, lundi, pour plus de 20 000 élèves.

Une vue d’une précédente rentrée, jour de la prise de contact entre élèves et enseignants.
Une vue d’une précédente rentrée, jour de la prise de contact entre élèves et enseignants. KEYSTONE

Si nous étions à Rio de Janeiro, nous dirions que les salles de classe de l’école obligatoire neuchâteloise sont dans les starting-blocks: lundi, elle accueilleront plus de 20 000 élèves. Dont environ 1700 enfants de 4 ou 5 ans qui iront à l’école pour la première fois. «Je suis confiant pour cette rentrée, qui a été préparée dans les moindres détails, même si nous ne sommes bien sûr jamais à l’abri d’une surprise ici ou là», commente Jean-Claude Marguet, chef du Service de l’enseignement obligatoire.

Contrairement aux années précédentes, cette rentrée n’est pas marquée par de grandes nouveautés. Du moins si l’on excepte la suite de l’entrée en vigueur de la grande réforme de l’école «secondaire» (le cycle 3): après la 9e année Harmos en 2015-2016, c’est au tour de la 10e année de voir l’introduction de classes à deux niveaux – les bons élèves au niveau 2, les moins bons au niveau 1 – en lieu et place des sections maturités, moderne et préprofessionnelle. Ces dernières ne subsistent plus qu’en 11e année. Elles s’apprêtent donc à vivre les douze derniers mois d’un système introduit dans les années 1960.

Des projets à consolider

En 10e année Harmos, le changement sera conséquent puisque les élèves suivront des cours à deux niveaux dans les cinq branches principales (français, maths, allemand, anglais et sciences de la nature). Avec tout ce que cela signifie en termes d’«éclatement» des classes et de besoins en salles.

Rappel: le système d’enseignement à niveaux, dont nous avons dressé un premier bilan dans notre édition du 29 juin, a pour but de valoriser les compétences individuelles de chaque élève.

L’absence relative de grandes nouveautés en 2016-2017 devrait permettre d’assurer «continuité et sérénité», deux termes mis en avant par la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, en charge de l’Education. Elle parle également de «consolidation des projets entrepris». Les dernières années ont en effet été marquées par des innovations majeures liées au concordat national Harmos, au plan d’études romand ou à des nouveautés spécifiquement neuchâteloises.

Des préoccupations

On peut imaginer que les enseignants – et avec eux leurs parents – voient d’un bon œil le fait que l’année scolaire à venir sera celle des consolidations. On pense à la réforme du cycle 3, au système d’évaluation des élèves introduit progressivement à partir de 2014 (notre édition du 10 mars) ou encore à la volonté de différencier autant que possible l’enseignement en fonction des compétences des élèves, y compris ceux qui ont des besoins particuliers.

A ce sujet, Monika Maire-Hefti indique que «la mise en place d’un enseignement individuel pour les élèves en difficulté fait partie des deux principales préoccupations dont les enseignants m’ont fait part à l’occasion de la dizaine de rencontres que j’ai effectuées dans les collèges lors de la dernière année scolaire».

Diverses mesures

L’autre grande préoccupation, «c’est la surcharge en général, qui est à l’origine de la hausse des absences de plus ou moins longue durée des enseignants depuis plusieurs années.» Comme l’a dit mercredi le Syndicat des enseignants romands: «La profession s’épuise.»

Le Département cantonal de l’éducation se dit conscient de la situation et désireux d’apporter des réponses concrètes. Jean-Claude Marguet donne l’exemple de la hausse des moyens financiers attribués au soutien pédagogique spécialisé: «Nous avons passé de 1,2 million de francs par année en 2011 à 2,5 millions aujourd’hui.» Monika Maire-Hefti relève quant à elle qu’un groupe de travail a été mis en place «pour plancher sur les causes de l’épuisement des enseignants. Nous devons trouver des solutions pour que la charge psychique soit acceptable.» A plus court terme, une spécialiste du sujet doit livrer un rapport d’ici la fin du mois. Des étudiants dans le domaine socio-éducatif apporteront leur aide aux enseignants de 1re et 2e année Harmos dans quelques collèges durant la première semaine de la rentrée. La ministre de l’Education mentionne encore «les efforts à mener dans le domaine de la formation initiale ou continue des enseignants».

L’avenir dira comment ces derniers accueillent les mesures prises ou annoncées. Avec l’opposition déjà manifestée à la nouvelle grille salariale (nos éditions du 28 mai et 22 juin), l’automne devrait de toute façon être chaud...

Les chiffres

Totaux - Les trois grands nombres de l’école obligatoire neuchâteloise, version 2016-2017: 20 274 élèves, 2114 enseignants, 1118 classes.

Cycles - Environ 7200 élèves fréquenteront l’une des classes du cycle 1 (1re à 4e année Harmos), 7100 le cycle 2 (5e à 8e année) et 5300 le cycle 3 (9e à 11e année). S’il y a stabilité au cycle 1, des diminutions sont constatées tant au cycle 2 (-78 élèves) qu’au cycle 3 (-160 élèves). En outre, 669 élèves rejoindront l’une des 66 classes spéciales.

Moyennes - L’effectif moyen par classe devrait se situer à 17,2 élèves au cycle 1, 18,8 élèves au cycle 2 et 19,5 au cycle 3. Globalement, ces chiffres sont proches de la moyenne nationale.

HEP - L’ensemble des diplômés neuchâtelois qui ont terminé leur formation au sein de la Haute Ecole pédagogique (HEP) Bejune et qui ont cherché une place de travail en ont trouvé une (132 postes avaient été mis au concours, dont une partie à temps partiel).

HEP BIS - Parmi ces jeunes diplômés, qui sont au nombre de 91, trois iront enseigner dans un autre canton. «Il est donc faux de dire, comme on l’entend parfois, que les Neuchâtelois formés à la HEP Bejune partent ensuite dans un autre canton», commente Jean-Claude Marguet.

Par Pascal Hofer

Source


À comparer avec
Grogne des enseignants neuchâtelois à l'heure de la rentrée scolaire

et

le communiqué de presse du DEF

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