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Budgets 2011: Neuchâtel pleure, Fribourg rit

Soumis par SAEN le 27 septembre 2010

Les cantons de Neuchâtel et Fribourg ont présenté lundi leurs prévisions de budget pour 2011. Alors que les chiffres neuchâtelois s'inscrivent dans le rouge, Fribourg tire une fois encore son épingle du jeu en affichant un budget excédentaire.

Le projet de budget de l'Etat de Neuchâtel pour 2011 prévoit un déficit de 19,1 millions de francs. Le gouvernement a présenté lundi le programme d'exercice financier en se montrant partagé entre les sujets d'inquiétude et de satisfaction. Le déficit prévu représente 1% du total des dépenses s'élevant à 1949 millions de francs, en progression de 3,3% par rapport au budget 2010. L'entrée en vigueur de la révision de la LAMal en 2011 va entraîner des dépenses supplémentaires de 16,2 millions de francs par rapport au budget de l'année précédente.

Conséquences de l'assurance chômage

Le budget 2011 inclut aussi les conséquences négatives pour le canton de la votation fédérale de dimanche sur l'assurance-chômage, a indiqué le Conseil d'Etat, lors d'une conférence de presse. La part des dépenses consacrées à l'aide sociale a été augmentée ainsi de 4,6 millions de francs et portée au total à 10,2 millions. S'agissant des recettes, le Conseil d'Etat prévoit d'encaisser 137 millions de francs au titre de l'impôt sur les sociétés (+71,2%). La forte progression du revenu tient pour une bonne part à la réforme de la fiscalité des entreprises, mais aussi à l'amélioration conjoncturelle observée dans l'industrie.

Les investissements nets portés au budget 2011 s'élèvent à 84 millions, pour un degré d'autofinancement de 70,2%. Même si elles progressent de 29,2% sur un an, les prévisions d'investissement ne suffisent toujours pas à assurer l'entretien des infrastructures, a relevé Claude Nicati, président du gouvernement.

"Microcity nous coûte cher"

Le budget des investissements inclut un montant de 21 millions destiné à la construction du bâtiment Microcity, où sera logée l'antenne de l'EPFL à Neuchâtel. Le financement des travaux sera assuré aussi grâce à 25 millions prélevés sur le capital de dotation de la Banque cantonale, entièrement aux mains de l'Etat. "Microcity nous coûte cher", a indiqué à ce sujet Claude Nicati. Le conseiller d'Etat a souligné cependant la portée vitale de cet investissement, dans la mesure où l'implantation de l'EPFL stimule l'arrivée de nouvelles entreprises, comme il est déjà possible de le constater.

De son côté, le directeur des finances cantonales Jean Studer a relevé les motifs d'inquiétude suscités par l'élaboration du budget. Il a cité le maintien de la dette à un niveau élevé, la croissance importante des charges, ainsi que la mise à contribution de la banque cantonale pour équilibrer le ménage cantonal.

Comme sujet de satisfaction, le grand argentier a mentionné le retour à la croissance salariale pour les employés de l'administration, même si elle demeure partielle. En outre, le Conseil d'Etat n'a pas eu à recourir à des coupes linéaires pour modérer le montant des charges, mais a pu cibler ses décisions. Le gain de précision dans la modulation des postes budgétaires traduit une meilleure maîtrise des finances publiques, a indiqué le gouvernement.

Il a rappelé son objectif de réduction progressive des déficits structurels du ménage cantonal - enfin reconnus et identifiés - en sorte d'aboutir à l'équilibre des finances en 2016.

Fribourg en bon élève

De son côté, Fribourg tire une fois de plus son épingle du jeu. Le budget 2011 du canton présente un léger bénéfice de 760'000 francs. Les revenus prévus s'élèvent à 3,3 milliards de francs. Le projet de budget affiche une hausse des subventions cantonales et du volume des investissements ainsi qu'une nouvelle baisse d'impôts.

"C'est un budget ambitieux et offensif", a dit lundi devant la presse le directeur des finances publiques Claude Lässer. Il intègre plusieurs nouveautés, dont les charges résultant de la péréquation financière intercommunale et de la 2e année d'école enfantine.

Mais vu la croissance "très élevée des charges" (+7%) et l'évolution accélérée des besoins de subventions, il est certain que l'équilibre budgétaire futur ne sera possible que si l'Etat peut s'appuyer sur une progression vigoureuse des revenus, a-t-il mis en garde. Pour mémoire, l'équilibre budgétaire est à Fribourg une obligation constitutionnelle.

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