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C’est l’Ecole publique que certains assassinent !

Soumis par Jean-François Kunzi le 1 avril 2005

Pour les médias les plus en vue, l’Ecole publique s’avère une formidable aubaine. A son sujet et à un rythme très soutenu, ils organisent des débats, des confrontations, effectuent des enquêtes, relaient des opinions …

Pour saluer et valoriser ses réussites nettement majoritaires ?

Rarement !

Pour parler d’elle avec objectivité ou pour jeter sur elle un regard critique honnête ? Inintéressant ! Pourquoi les conseillers d’Etat responsables de l’Education ne montent-ils pas plus souvent au créneau pour défendre l’Ecole publique ?

Retiendrons-nous la leçon de l’histoire ? La Révolution française, grâce surtout aux régimes républicains qu’elle a suscités et qui ont concrétisé certaines de ses idées les plus nobles, nous a légué un bien précieux entre tous : l’Ecole publique universelle. N’avons-nous pas, nous, aujourd’hui, le devoir de perpétuer cet extraordinaire héritage grâce auquel d’indéniables progrès sociaux ont été réalisés ?

Qui peut nier la formidable évolution qu’à vécue notre société occidentale en l’espace d’un siècle ? Les découvertes scientifiques ont initié des avancées prodigieuses, par exemple, dans les domaines de la technique, de la médecine, des transports, de la communication … L’Homme, après avoir exploré l’ensemble de notre planète, la Terre, soudain devenue très petite, est parti à la conquête de l’espace. Quand des décisions se prennent à l’échelle du monde, certaines de nos structures politiques se révèlent bien étroites.

L’école, institution publique, a reçu une mission claire, précise, définie dans des lois. Elle s’efforce de l’accomplir, avec rigueur et exigence, avec les moyens et les forces qu’on lui octroie, dans un contexte particulièrement difficile. D’abord, un de ses partenaires naturels, les parents, ne joue pas toujours pleinement son rôle. Et puis, il n’est pas évident d’évaluer, avec une pertinence absolue et avec suffisamment de recul, les besoins d’une société dans laquelle les changements se succèdent à un rythme soutenu.

Sur le plan des mentalités, sans doute sommes-nous entrés dans l’ère du retour de balancier de Mai 68. Il n’est plus interdit d’interdire !

Dans ce contexte singulier, des personnages issus d’une droite qui n’a rien d’humaniste jouent un jeu sordide, avec la bienveillante complicité des médias. Les Jean-Romain Putallaz, Jacques-André Haury, Maire-Hélène Miauton, pour ne citer que les plus connus, y vont régulièrement de leur petite diatribe perverse, toujours construite sur le même schéma. Ils commencent par discréditer les enseignants qui refusent de les suivre et, dans la foulée, aussi les chercheurs, les traitant, entre autres de pédagogistes. Ils tentent ensuite de dénigrer l’institution scolaire, l’accusant du plus grand laxisme en matière d’enseignement et de discipline. Enfin, ils essaient de bloquer toute évolution de l’enseignement ou des matières ou, pire, de demander un retour vers un autrefois relevant davantage du mythe que de la réalité.

Dans quel but guère avouable s’agitent les individus précités. A l’évidence, ils assurent habilement la promotion de l’élitisme et de l’école privée.

J’ai choisi résolument mon camp. Seule l’Ecole publique, perfectible, peut offrir à notre société un avenir harmonieux et solidaire.

Susciter la polémique, instrumentaliser ses virulents détracteurs issus de la droite, voilà qui constitue un excellent filon propre à faire bondir l’Audimat et à doper les ventes.

Mais, à qui profite le discrédit insidieux distillé, sans état d’âme, avec l’acharnement du plus féroce des prédateurs ? Quel peut bien être le but ultime de ce véritable travail de sape ?

Jean-François Kunzi

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