Il est de plus en plus difficile pour un jeune de choisir une formation ou un métier. Les raisons en sont multiples. Les filières sont toujours plus nombreuses et variées; il n'est pas facile, pour un adolescent, de se mettre dans la peau d'un professionnel; enfin, le monde des métiers s'est fortement complexifié avec l'apparition de fonctions qui n'existaient pas auparavant. Pour les parents, c'est bien sûr un thème de préoccupation majeur. Comment peuvent-ils aider leur enfant à s'orienter, tout en respectant le fait que le choix appartient finalement à ce dernier et qu'ils ne peuvent choisir à sa place?
Répondre à cette question, ce n'est pas donner des recettes miracle. C'est plutôt rappeler que faire un choix, qu'il soit scolaire, professionnel ou autre, c'est d'abord mettre en œuvre toute une série de compétences qui ne s'acquièrent pas du jour au lendemain. Elles se construisent progressivement et se renforcent dans le cadre de l'activité éducative en général. Ces compétences sont liées à la capacité de s'intéresser au monde extérieur, au développement de la curiosité, à la connaissance de soi, à l'aptitude de pouvoir décrire et ordonner ses préférences et ses affinités. Publicité
Faciliter l'orientation, c'est donc pour les parents contribuer, déjà de manière précoce, à encourager le jeune à s'intéresser aux activités extérieures à la famille, aux activités associatives, sportives, à s'ouvrir à son environnement. Dans ce processus, les parents n'ont pas à craindre de parler de leur activité et de dire ce qu'ils font. Surprenant de constater combien les enfants, et même les adolescents, ont de la peine à décrire ce qui fait le quotidien professionnel de leurs parents, l'ignorant souvent. Parler de son travail, c'est la manière la plus efficace de permettre à son enfant de pouvoir se rendre compte de ce qu'est une activité professionnelle et de tout ce qui va avec. Et puis, faire un choix, c'est aussi être en mesure de pouvoir expliquer ce qui nous attire dans telle option que l'on prend. Il existe de nombreuses opportunités où il est aisé d'amener le jeune à expliciter et à verbaliser ce qui lui plaît ou pas et de contribuer ainsi à faciliter sa connaissance de lui-même, élément indispensable à toute prise d'autonomie. Ce sont des choses aussi simples que le choix des vêtements, de son instrument de musique, de son activité sportive, autant de situations qui peuvent donner l'occasion de progressivement mieux se connaître.
Le constat est clair! La capacité de faire un choix scolaire et professionnel, d'opter pour telle filière ou telle option, c'est finalement une question d'éducation, et les parents peuvent y jouer un rôle prépondérant. Il ne s'agit évidemment pas de les rendre responsables de la difficulté que certains jeunes peuvent rencontrer à savoir ce qu'ils veulent faire, mais d'affirmer que le cadre éducatif offre de multiples occasions d'apprendre progressivement à s'orienter. Il serait dommage de s'en priver.
Grégoire Evéquoz, directeur général de l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue, à Genève gregoire.evequoz@etat.ge.ch
