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De l’enfantine à la secondaire sous une même direction

Soumis par SAEN le 23 novembre 2009

Le Conseil d'Etat neuchâtelois attribue une mention «peut mieux faire» à l'organisation actuelle de l'école obligatoire. Et même «doit mieux faire». Le gouvernement propose dès lors de créer treize «établissements scolaires régionaux». Ils regrouperaient chacun les écoles enfantines, primaires et secondaires. Explications.

A partir de quel âge un enfant fait-il la différence entre horizontalité et verticalité? Horizontale comme la structure actuelle de l'école obligatoire neuchâteloise. Verticale comme la nouvelle organisation prévue pour la rentrée 2011.

A l'heure actuelle, et en simplifiant, on dira que l'école enfantine, l'école primaire et l'école secondaire fonctionnent séparément les unes des autres, sous l'autorité politique de leur commune ou d'un syndicat intercommunal. Le Conseil d'Etat souhaite passer à une structure verticale, avec la création de treize établissements scolaires régionaux. Centré sur l'une des treize écoles secondaires existantes, chacun de ces établissements regrouperait - sur le plan administratif - l'ensemble des écoles enfantines, primaires et secondaires de la zone géographique concernée.

Précision: les communes de La Chaux-de-Fonds (avec ses trois secteurs) et Val-de-Travers ont un coup d'avance, puisque l'école est déjà organisée selon le principe des futurs établissements régionaux.

Pourquoi une structure verticale? A la base, il y a l'application du concordat national Harmos et de la Convention scolaire romande. L'école obligatoire est désormais conçue «comme un tout homogène, sans transition trop importante entre les degrés enfantine, primaire et secondaire», explique Jean-Claude Marguet, chef du Service cantonal de l'enseignement obligatoire (SEO). «Cette organisation permettra donc d'avoir une meilleure vue d'ensemble du parcours scolaire des élèves et, dans la foulée, de diminuer l'échec scolaire.»

Autre amélioration attendue: «Alors que notre canton compte à peu près autant d'habitants que la ville de Lausanne, le SEO doit s'adresser à 75 interlocuteurs différents... La nouvelle organisation simplifierait la tâche du canton, et cela d'autant plus que la gestion de la pédagogie et des ressources humaines relèverait également de l'Etat.»

Jean-Claude Marguet donne l'exemple suivant: «Un enseignant qui aurait perdu son poste pourra plus facilement être transféré dans un autre établissement scolaire. La mobilité verticale, entre les trois degrés d'enseignement, sera elle aussi plus aisée.»

Le chef du SEO estime que la nouvelle organisation présentera des avantages à l'intérieur même des établissements scolaires: «Prenez les devoirs surveillés. Ils seront plus faciles à mettre en place puisque la direction de l'établissement scolaire régional pourra composer avec davantage de locaux et d'enseignants.»

A tous ces avantages, le gouvernement en voit un autre encore: «A l'heure actuelle, nous ne souhaitons pas cantonaliser l'école obligatoire», explique le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi, chef du Département de l'éducation. «En revanche, la création de treize établissements s'inscrit dans la tendance actuelle des regroupements, voire des fusions de communes. D'une manière plus générale encore, on peut dire que l'organisation actuelle n'est pas adaptée à toutes les transformations à venir.» /PHO

Communes et syndicats intercommunaux se sont mis au travail

Par où passeront les frontières séparant les treize établissements scolaires? «Rien n'est encore décidé», répond Jean-Claude Marguet, chef du Service cantonal de l'enseignement obligatoire.

Les autorités scolaires communales planchent sur la question. Un groupe de travail est par exemple à pied d'œuvre dans la Béroche. Les communes de la vallée de La Brévine ont dénoncé leur convention afin de pouvoir regrouper les élèves autour de l'établissement scolaire régional du Locle (voire, pour une petite partie d'entre eux, au Val-de-Travers). De son côté, la commune des Ponts-de-Martel doit se positionner au sujet d'un éventuel rattachement avec Le Locle ou La Chaux-de-Fonds.

Autre positionnement attendu, celui de l'Ecole secondaire régionale de Neuchâtel (ESRN). Ce syndicat, qui regroupe seize communes du Littoral et du Val-de-Ruz, compte cinq centres scolaires. Si l'on y rattache les écoles enfantines et primaires de la zone géographique concernée, on parvient à un total d'environ 7000 élèves. «Ce n'est pas gérable», commente Alain Zosso, président du comité de direction de l'ESRN, avant d'expliquer: «Les autorités de l'ESRN travaillent sur le projet suivant: le plus simple, à nos yeux, c'est de maintenir le syndicat, mais en créant en son sein cinq «colonnes verticales» aussi autonomes que possible. Dotées chacune d'une direction, elles regrouperaient les degrés enfantine, primaire et secondaire. Un comité de direction chapeauterait l'ensemble.»

Les autorités de l'ESRN considèrent que le maintien du syndicat est la meilleure solution, «parce qu'il est plus économique de conserver une structure existante plutôt que de créer cinq nouvelles structures analogues», explique Alain Zosso. Ce n'est pas tout: «On ne peut pas dissoudre le syndicat comme ça. Les communes sont liées par une convention, qui portent notamment sur les bâtiments et les coûts par élève. Enfin, il faut tenir compte d'un certain nombre de prestations existantes, par exemple les transports scolaires ou les activités parascolaires.» /pho

Des lois cantonales doivent être modifiées

Le projet «établissements régionaux» sera mis prochainement en consultation auprès des diverses autorités scolaires (politiques et administratives). Le Conseil d'Etat espère pouvoir soumettre les adaptations législatives au Grand Conseil durant l'automne 2010. L'entrée en vigueur est prévue pour la rentrée d'août 2011. /pho

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