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Des élèves loclois au Palais fédéral pour s’initier à la dure vie politique

Soumis par SAEN le 5 mars 2010

Les élèves de 9e secondaire de maturité du collège du Locle sont rentrés hier d'une rude semaine. Ils ont vécu dans la peau des politiciens qui évoluent au Palais fédéral, dans le cadre du projet «Ecoles à Berne». L'exercice du pouvoir a été «é-pui-sant».

Shadya, Léon, Pierre, Simon, Shrijan et les autres, tous élèves de la 9e secondaire de maturité du collège du Locle, ne sont pas prêts d'oublier leur semaine d'éducation civique passée jusqu'à hier matin au sein de la capitale, dans le cadre du programme «Ecoles à Berne» (voir encadré).

«C'était super dur! Nous étions loin d'imaginer que nous allions devoir fournir de tels efforts!», explique Pierre, 16 ans, complètement rejoint, sur son avis, par pratiquement tous ses camarades de classe et leurs deux enseignantes. «Jeudi, par exemple, on nous a invités à entrer dans la peau de conseillers nationaux, à défendre des initiatives et des contre-projets. Déjà, il faut comprendre comment ça marche tout ça! C'est très technique hein! Ah, pour de la simulation, c'en était une pointue, je peux vous dire!» Léon: «Le premier jour, lundi, nous sommes arrivés sans savoir ce qui nous attendait. Il a fallu improviser devant nos camarades alémaniques, qui, eux, s'étaient minutieusement préparés. On n'a pas eu l'air fin!»

Trois classes alémaniques - une de Berikon (AG), une autre d'Emmenbrücke (LU) et enfin une troisième, de Düdingen (FR) - et une seule classe romande... Le röstigraben a été ressenti. «Les Alémaniques ont été super pros, et en plus... habillés en costard-cravate! Vous nous avez vus, nous!»

Une des enseignantes accompagnantes reconnaît que l'exercice n'a pas été simple: «Il faut dire que nous avons été convoqués au dernier moment à cette semaine d'éducation civique, pour remplacer une autre classe! Ceci explique cela. Chaque soir, dans l'abri de protection civile qui a servi de logement à tous les élèves, de Suisse alémanique et romande, les Loclois ont beaucoup bossé pour récupérer leur retard et être munis d'arguments pour le lendemain!»

«Franchement, ces jeunes se sont très bien débrouillés», estime Elisabeth Kopp (voir encadré), l'ancienne conseillère fédérale qui a participé, enthousiaste, à ce jeu de simulation politique à but citoyen! Si la politique intéresse dorénavant les jeunes Loclois? «D'avoir mis le nez dedans sérieusement, ça nous a donné effectivement envie de la suivre de plus près, oui!» /SFR

SYLVIA FREDA

Dernière mise à jour : 27.02.10 | 13:33

Ecoles à Berne, un projet indispensable

Forte d'une longue expérience politique à Berne, Dora Andres connaît bien les arcanes du pouvoir. «A 24 ans (53 ans aujourd'hui, ndlr), je travaillais à Washington. J'y ai vu des classes d'écoliers suivre des semaines d'éducation civique aux Etats-Unis, comme celle qui a eu lieu à Berne.»

Elle s'est alors promis qu'une fois sa carrière politique terminée, elle organiserait des semaines semblables en Suisse. «D'où la naissance du programme «Ecoles à Berne», en phase d'implantation. Un projet indispensable, selon elle. «Il faut rendre la politique au peuple. Beaucoup de monde ne saisit déjà plus rien au système suisse. Si on continue comme ça, bientôt la politique ne sera plus qu'une affaire d'élite. A quoi ça sert de se vanter de vivre dans une démocratie directe, si personne n'est plus capable d'y recourir, et finit par laisser décider quelques-uns, par ignorance?»

C'est pour cette raison que le sujet de la semaine «Ecoles à Berne» a été les initiatives populaires. «Car elles sont un instrument du peuple pour faire entendre sa voix, pour appeler les politiques à agir là où il en ressent spécifiquement le besoin.» /sfr

«J'ai repéré des graines de politiciens»

«Oui, il y a parmi cette centaine de jeunes que j'ai entendus argumenter, des individualités qui promettent sur le plan politique», commente Elisabeth Kopp, sensible au fait que le parterre d'élèves a souvent réagi très émotionnellement à des sujets comme «Plus d'égalité dans les salaires», autrement dit aux sujets réclamant «plus de justice».

Le sentiment que lui a procuré le fait de rejouer, même si par seule simulation, le rôle de conseillère fédérale? «J'ai coupé tout lien avec cette ancienne fonction. Je suis là, car je trouve la démarche de Dora Andres très intéressante. Je ne regrette pas les kilomètres parcourus pour venir jusqu'à Berne.» /sfr

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