Aller au contenu principal

Des élèves presque comme les autres

Soumis par SAEN le 15 janvier 2012

RTS - De quoi j'me mêle - La Première

Nina a 9 ans. Tous les matins, comme tous les enfants de son âge, elle se rend au collège primaire de Saint-Aubin, à Neuchâtel. Comme eux, elle apprend à lire, à calculer et elle joue avec ses camarades de classe. Ce qui la différencie des autres élèves ? Elle a plusieurs maîtresses, car Nina est trisomique. Pour le système scolaire, elle est une enfant à besoins pédagogiques particuliers.

Ecouter l'émission du 15 janvier 2012

Depuis l’école enfantine, les parents de Nina ont souhaité qu’elle soit intégrée dans une classe ordinaire plutôt que d’être placée en institution. Alors, en plus de son enseignante titulaire, Nina est suivie par plusieurs personnes qui lui offrent un soutien scolaire: un enseignant spécialisé ou logopédiste, qui parfois sont à ses côtés, en classe, pour lui donner un coup de pouce.

L’intégration scolaire est en plein développement. Les normes sociales européennes encouragent, dans la mesure du possible, l’apprentissage commun des enfants souffrant de handicap avec les autres élèves.

En Suisse, depuis 2007, la loi prévoit que les cantons s’occupent de scolariser ces enfants. Ainsi, pour garantir que cela se fasse dans de bonnes conditions, la Conférence des Directeurs Cantonaux de l’Instruction Publique a mis sur pied un concordat sur la pédagogie spécialisée. En Suisse Romande, le Valais, Genève, Vaud et Fribourg l’ont ratifié, mais son application varie encore fortement d’un canton à l’autre.

Certains enseignants sont en effet très réticents à devoir s’occuper d’élèves à besoins pédagogiques particuliers, sans une formation et des moyens supplémentaires adaptés.

Confrontés à des classes de plus en plus hétérogènes, à une complexification de leur mission et à une dévalorisation de leur métier, les enseignants tirent la sonnette d’alarme: le syndicat des enseignants neuchâtelois en a d’ailleurs fait le thème de sa dernière assemblée générale et la Société pédagogique vaudoise demande elle un moratoire sur l’intégration, tant que les tâches des enseignants ne sont pas clarifiées.

Une opposition du corps enseignant qui a le don d’agacer Christian, père de Benno, un enfant atteint d’un retard de développement. Il estime être tributaire du bon vouloir des établissements scolaires en matière d’intégration et estime que, dans le canton de Vaud, on stigmatise encore trop les personnes souffrant de handicap.

Où se trouve la solution? L’insertion d’un enfant handicapé dans une structure classique ne coûte pas moins cher qu’un  placement en institution spécialisée. Mais pour que cela se passe bien dans la structure classique, un encadrement fort est indispensable, autant pour l’enfant handicapé que pour les enseignants.

A ce prix, l’intégration peut fonctionner à merveille et les études montrent que tous les enfants grandissent de la présence d’un élève handicapé. C’est la conclusion à laquelle arrivent les autorités scolaires valaisannes, pionnières en la matière. A Martigny, Remy, qui souffre d’une forme d’autisme, "a appris à aller au contact des autres", explique sa maman. "Il a réussi à maîtriser sa peur du changement". 

"De quoi j’me mêle" est allé à la rencontre de Nina, Rémy et Benno; des camarades de classes presque comme les autres.

Un reportage de Anouk Henry, réalisé par Jean-Philippe Zwahlen et présenté par Marc Giouse.

Source

Mots-clés associés