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Des enseignants armés

Soumis par SAEN le 18 février 2019
Dans certains quartiers de Salt Lake City, de nombreux habitants n’hésitent pas à afficher, avec des pancartes, leur soutien à une plus grande régulation des armes à feu. (VINCENT BÜRGY)

Avoir une arme cachée en classe est autorisé dans l’Etat américain de l’Utah, mais la mesure fait débat.

«Selon nos détracteurs, les enseignants n’ont pas signé pour porter des armes. Il y a pourtant des kits de premier secours et des extincteurs dans les classes, mais le personnel scolaire n’a pas donné son accord pour intervenir comme docteur ou pompier.» Installé devant un bagel et une tasse de café fumante dans un restaurant de Salt Lake City, capitale de l’Etat américain de l’Utah, Clark Aposhian ne s’en laisse pas conter.

Avec sa coupe en brosse et son regard bleu pénétrant, le président du lobby pro armes Utah Shooting Sports Council appuie avec force détails ses arguments en faveur du port des armes pour les enseignants. Suggérée il y a un an par le président américain Donald Trump, à la suite de la tuerie du lycée de Parkland (Floride) où 17 personnes sont mortes, cette mesure est déjà en vigueur depuis une décennie dans l’Utah et dans 13 autres Etats. De la Floride au Wyoming, cinq autres territoires ont également rejoint cette liste ces derniers mois.

Formations pour une arme cachée

Dans l’Utah, Etat de l’Ouest américain, réputé pour être l’un des plus conservateurs du pays, de nombreux maîtres d’école ont ainsi fait le choix de s’armer. «Lors d’une fusillade, les instructions qui leur sont données les pressent de fermer la porte de leur classe, d’éteindre la lumière et de se réfugier avec les élèves dans un coin. C’est à partir de là que nous prenons le relais. Les enseignants ne doivent pas seulement être des boucliers, mais pourraient neutraliser un assaillant», affirme Clark Aposhian, se défendant de vouloir faire le travail de la police.

L’activiste porte aussi la casquette de patron de FairWarning Training. Sa société propose des formations pour obtenir le permis nécessaire afin de disposer d’une arme cachée dans une école. Le «concealed carry» permet en effet au personnel scolaire de porter ou de conserver à proximité d’eux une arme sans l’annoncer.

«L’Utah est l’un des Etats les plus sévères en la matière. Le casier judiciaire des personnes disposant de ce permis fait l’objet d’un contrôle journalier. Même une légère infraction entraîne sa révocation», assure le quinquagénaire, indiquant avoir formé entre 5000 et 6000 enseignants dans l’Utah en 15 ans d’activité. A ses côtés, Kasey Hansen émet un gloussement d’aise. L’épouse de Clark Aposhian a fait la une des médias américains l’an dernier. La raison de cette soudaine attention: la trentenaire fait partie des enseignants ayant décidé de s’équiper d’une arme.

Suite sur le site Arcinfo.ch

par Vincent Bürgy, de retour de Salt Lake City

Source (PDF)

Publié le
lun 18/02/2019 - 09:09
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