Aller au contenu principal

Des structures socio-politiques inadaptées ?

Soumis par Jean-François Kunzi le 8 octobre 2004

La landsgemeinde est définitivement entrée dans l’histoire. Sans doute à regrets, les cantons qui la pratiquaient encore ont tous dû se rendre à l’évidence : ce symbole traditionnel de la démocratie directe ne répondait plus aux impératifs de la vie actuelle.Nos structures politiques ont été conçues et souvent figées au cours du 19ème siècle. Sont-elles à ce point parfaites qu’elles nous permettent d’aborder le 21ème siècle avec toute la pertinence et l’efficacité requises ?

Alors qu’on partage pourtant une culture commune, qu’il est difficile et laborieux de s’unir, de mettre en commun ses ressources et ses forces afin de résoudre les problèmes de plus en plus complexes qui se posent au quotidien !

Existe-t-il, dans le monde, un pays qui connaisse un cloisonnement des mentalités aussi extrême que dans le nôtre ? On peut partager le même espace, le même terroir, la même culture, les mêmes coutumes, la même religion le même pasteur ou le même curé – la liste n’est pas exhaustive – bénéficier des mêmes infrastructures et refuser farouchement, au nom de singularités et de particularismes discutables, toute idée de rapprochement avec une autre commune voisine. Comme si, dans l’aventure, on risquait de perdre son identité, ses racines et son âme. Ayant son horizon limité par de nombreuses montagnes, les Suisses peinent, hélas – l’histoire le montre à maintes reprises – à concevoir de grands desseins, à s’ouvrir au monde qui les entoure. A l’exception de quelques grands esprits, ils ne se sont pas interrogés, quand l’argent coulait à flots, sur la pertinence des structures politiques héritées du 19ème siècle : « small is beautiful « ! A tous les échelons, le conservatisme le plus étroit annihile pratiquement toutes les velléités de changement. Au nom de l’intérêt particulier, on veut jalousement garder ce qu’on a, même en risquant de provoquer la diminution ou, pire, la perte de prestations pourtant essentielles.

Aujourd’hui combien de communes, de villes et même de cantons parviennent à remplir la totalité de leurs obligations en équilibrant leurs finances ? Si nous maintenons le cap, il ne fait aucun doute que nous allons droit dans le mur. L’UDC aura beau jeu, alors, de nous imposer ses remèdes de cheval. Les petites gens qui l’auront portée au pouvoir « jureront, mais un peu tard, qu’on ne les y reprendrait plus ».La situation est certes grave. Mais elle n’est pas désespérée si tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté acceptent d’abandonner les individualismes, les particularismes, les traditionalismes, les régionalismes pour aborder avec un esprit positif, ouvert, créatif les problèmes complexes qu’engendrent le manque chronique de finances et la mondialisation.

On peut certainement mieux faire en répartissant mieux les moyens à disposition. Encore faut-il que chacun en soit convaincu !

Jean-François Kunzi

A savoir

  • Thierry Béguin a décidé de ne pas se représenter, l’an prochain, lors des élections cantonales de mai. Quand on connaît le virage à droite que vont certainement prendre les radicaux et les libéraux et les ambitions avouées de l’UDC, on ne peut que regretter cette décision et craindre une bipolarisation de la vie politique.

  • A Couvet, des adolescents de 14 ans s’en sont pris, à trois reprises, à un centre d’accueil pour requérants d’asile. Ils ont tenté d’y bouter le feu, laissant même une lettre de menace à caractère raciste. Comme quoi, hélas, la « valeur » n’attend pas le nombre des années !

  • Face aux délits commis par des mineurs, la législation s’avère complètement obsolète. Les auteurs des actes mentionnés ci-dessus n’encourent que des peines légères : arrêts scolaires, travaux d’intérêt public…

  • L’évaluation constituera le thème de notre Journée syndicale du 10 novembre prochain. Nous y consacrerons toute la matinée.

  • Dates à retenir : 15 au 19 novembre : semaine de la lecture (prévoyez une activité), 17 novembre : conférence d’une personnalité.

  • Visitez notre site : www.saen.ch et celui du SER : www.le-ser.ch

Mots-clés associés