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Employer des retraités pour pallier la pénurie d’enseignants

Soumis par SAEN le 1 mars 2019
La pénurie d’enseignants vire au casse-tête dans plusieurs cantons

Pour faire face à sa pénurie d’enseignants, le canton de Berne a présenté jeudi une mesure unique en Suisse romande. Près de 900 enseignants retraités bernois ont ainsi reçu début février une lettre les invitant à reprendre du service.

Avec cette lettre, la direction bernoise de l’instruction publique a quasiment lancé un appel au secours. Une vingtaine de places des degrés primaires et secondaires étaient restées vacantes et ont dû être confiées à des étudiants à la rentrée 2018. La situation ne devrait pas s’améliorer pour la prochaine rentrée.

Cette pénurie est une « situation prévisible », selon le syndicat des enseignants du Jura bernois. En 2017, plus de 35 % des enseignants étaient âgés de 50 ans ou plus. « La pénurie est notamment due à une augmentation démographique, de plus en plus de jeunes rentrent dans le circuit scolaire », analyse le syndicat. Mais les cantons ne sont pas tous égaux. Avec 33,5 % d’enseignants âgés de 50 ans ou plus, le canton de Neuchâtel ne doit pas faire face à une pénurie d’enseignants grâce une évolution démographique négative.

En Suisse romande, la solution bernoise reste une exception. Seul le canton du Valais emploie des retraités jusqu’à 70 ans, par volonté personnelle des enseignants, mais sans invitation officielle.

Du côté du syndicat bernois, on accueille cette invitation du canton avec scepticisme : « Un emplâtre sur une jambe de bois : arrivés à la retraite, les enseignants sont psychologiquement fatigués et n’auront plus envie d’enseigner malgré l’amour du métier », analyse Peter Gasser, syndicaliste et enseignant à l’école secondaire de Moutier.

A Berne, pour l’instant, une quarantaine d’enseignants ont déjà répondu favorablement aux quelque 900 lettres envoyées par le canton.

Serge Mérillat/lan

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Publié le
ven 01/03/2019 - 09:01