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Fronde contre le système d’évaluation des tout-petits

Soumis par SAEN le 11 février 2016

Les syndicats lancent une pétition pour réformer le mode d’évaluation des élèves de 1re et 2e année Harmos.

Plus d’un an après son entrée vigueur, les enseignants neuchâtelois ne veulent toujours pas du nouveau système d’évaluation des élèves de 1re et 2e année Harmos. Ils viennent de lancer une pétition qui exige son réajustement. En cause, un processus trop compliqué et abstrait pour pouvoir être compris des parents et trop contraignant pour les enseignants.

Aujourd’hui, l’évaluation des enfants de 4 à 6 ans se fait en trois phases: un document de validation des acquis, un recueil de traces – sorte de compilation de travaux réalisés par l’enfant pour montrer sa progression – et un entretien avec les parents fait à l’aide d’un canevas très précis et jugé mal adapté par les enseignants. A leurs yeux, seul l’entretien obligatoire avec les parents trouve grâce. Un entretien qu’ils saluent, mais dont la procédure imposée par le Service de l’enseignement obligatoire irrite.

Selon Marie Guinand, maîtresse de classe en enfantine et coprésidente de la section enseignement du Syndicat des services publics neuchâtelois, le protocole d’entretien est «un gargarisme intellectuel qui ne correspond absolument pas à la réalité du terrain». «Selon ce canevas, on doit par exemple aborder avec les parents d’élèves les compétences transversales de l’enfant ou encore ses capacités en sciences humaines et sociales. On parle d’élèves de 4 ans, ça n’a aucun sens! Même les parents qui parlent bien français n’y entendent rien. Ce qu’ils veulent savoir, c’est si leur enfant progresse, comment il travaille, s’il s’est bien intégré au groupe et aux règles de l’école.»

«Une pédagogie passéiste»

Les autres éléments ne convainquent guère plus les enseignants. Beaucoup moins critique l’an passé, le Syndicat autonome s’est joint cette fois-ci à la pétition pour revoir le système d’évaluation. Souvent évoquée, la surcharge de travail ne semble pas la préoccupation principale des pétitionnaires. «Nous nous sommes pliés à de nombreuses adaptations de nos conditions de travail et nous les acceptons lorsqu’elles servent les élèves. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Rien que pour la validation des acquis, nous revenons à une pédagogie passéiste avec des fiches qui suscitent un esprit de compétition chez les enfants», s’agace Marie Guinand.

Du côté du Département de l’éducation et de la famille, on se refuse à commenter une pétition qui n’a pas encore été reçue. Les auteurs du texte se laissent jusqu’au 29 février pour recueillir un maximum de signatures. Le canton compte environ 200 classes de 1re et 2e année Harmos, pour environ 290 enseignants.

Mohamed Musadak

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