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GE: Les conseils d’établissement se mettent en place dans la douleur

Soumis par SAEN le 10 janvier 2009

Les conseils d'établissement visent à promouvoir le dialogue entre l'école et la cité, mais soulèvent des doutes parmi les enseignants.

Les 27 et 28 février, les écoles primaires du canton éliront les représentants des divers partenaires de l'éducation au sein des nouveaux conseils d'établissement, selon le règlement énoncé par la Feuille d'avis officielle mercredi. Dans la lignée de l'uniformisation de l'école primaire, ces organes de communication entre les différents responsables de l'éducation que sont les parents, les enseignants et les représentants des communes sont obligatoires depuis le début de l'année scolaire et codifiés selon une loi votée en décembre 2007. Réclamés depuis longtemps par les parents d'élèves et les enseignants, ces conseils d'établissement ne font pourtant pas l'unanimité.

«C'est une opportunité extraordinaire, affirme Paolo Cattani, directeur d'établissement de l'école d'Avanchet-Salève. Les avis et préoccupations des parents pourront être communiqués à l'école dans un cadre formalisé, ce qui est un plus.»

Des parents partenaires

Les parents d'élèves semblent en effet ravis de l'opportunité qui leur est donnée de participer à la vie de l'école de leurs enfants. «Ces conseils d'établissement donnent une vraie place de partenaires aux parents», déclare Anne Thorel Ruegsegger, coordinatrice au Groupement genevois des associations de parents d'élèves du primaire (GAPP), qui réclame depuis 2003 la mise en place de ces conseils.

Les représentants des parents d'élèves, de même que ceux des enseignants et personnel administratif de l'école, seront élus par leurs pairs1. Ceux des élèves pourront être élus parmi les délégués de classes, dans les écoles où un tel système existe déjà. Les votations auront lieu tous les trois ans. Les représentants de la commune seront présents également, désignés par la commune, et des délégués de diverses associations, des services publics ou parascolaires, pourront être invités, de façon non permanente, par le directeur.

Flou autour des missions

Les dépôts de candidature ne seront pas clôturés avant le 16 janvier mais, dans plusieurs établissements, le nombre de parents intéressés semble déjà largement dépasser les quatre sièges disponibles. Et ce malgré le flou qui entoure encore les tâches du futur conseil d'établissement.

«Comme une telle organisation n'a jamais existé auparavant, il est difficile d'expliquer aux gens ce qui les attend, poursuit Mme Thorel Ruegsegger. Pour cette première élection, notre but est d'avoir des candidats dans chaque établissement.»

Le canton comporte nonante et un établissements, qui sont autant de cas particuliers. Et c'est justement le problème que voit la Société pédagogique genevoise (SPG) dans la nouvelle législature. Bien qu'ayant soutenu le principe des conseils d'établissement aux côtés du GAPP, l'association professionnelle n'est pas satisfaite du règlement imposé.

Pour Olivier Baud, son président, il existe trois types d'écoles. Celles qui sont prêtes à se lancer dans l'aventure des conseils d'établissement, mais aussi celles qui ont déjà mis en place un tel conseil, qui l'ont éprouvé, et qui se retrouvent obligées de le changer pour satisfaire au nouveau règlement. Sans oublier les écoles qui ne sont pas encore prêtes à ce changement pour diverses raisons, qui englobent la difficulté à se faire à de nouveaux fonctionnements et la charge de travail supplémentaire que cela représente pour les enseignants.

«Le règlement est trop rigide, il faut savoir faire preuve de souplesse. Nous aimerions que certaines écoles puissent différer cette mise en place.»

Le SPG redoute aussi l'importance que les intérêts politiques pourraient prendre au sein des écoles en raison de la présence des représentants communaux. «Cela posera aussi problème pour les écoles qui se situent sur plusieurs communes», poursuit M. Baud. Une assemblée des délégués aura lieu le 27 janvier pour choisir la ligne de conduite des enseignants.

Rôle imprécis. Les espoirs et les craintes sont nombreux. Mais en attendant les premières séances au mois d'avril, le rôle véritable des conseils d'établissement reste imprécis.

Le règlement prévoit qu'ils se chargent de l'information concernant les affaires de l'école telles que les projets de l'équipe enseignante ou la nomination de nouveaux enseignants. Ils seront également des organes de consultation concernant l'apprentissage des élèves, et de décision paritaires pour l'organisation de manifestations ou d'actions diverses liées aux intérêts de l'école. En revanche, les questions de gestion du personnel et des moyens d'enseignement ne seront pas de leur ressort. I

Note : Sont éligibles les parents dont un enfant au moins est scolarisé dans l'établissement concerné, résidant en Suisse ou en France voisine. Le personnel permanent de l'école élit également ses représentants. Les élèves sont choisis parmi les délégués de classe pour autant que ce système existe dans l'école, et avec l'accord de leurs représentants légaux. Les résultats seront rendus publics le 6 mars par les directeurs d'établissement.

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