A Neuchâtel, des enseignants montent au créneau pour s’opposer à l’allongement des journées de classe pour les plus jeunes enfants à la rentrée prochaine. Une pétition circule actuellement pour dénoncer la diminution du travail en demi-classe et réclamer des créations de postes.
Le conseiller d’Etat neuchâtelois Philippe Gnaegi a organisé ces dernières semaines une quinzaine de séances dans les centres scolaires du canton pour expliquer son projet d'organisation scolaire. Mais il n’a pas réussi à convaincre et une pétition circule contre la réforme qu'il propose, selon une information de la RTS.
Horaires uniques
A l’occasion de la mise en oeuvre du concordat romand Harmos, Neuchâtel a décidé d’augmenter de 11 périodes le nombre d’heures de cours pour se rapprocher des autres cantons. Ces nouveaux "horaires blocs" sont certes plus pratiques pour les familles, car tous les élèves commencent et finissent à la même heure. Mais certains parents réagissent, parce que les plus jeunes pourraient souffrir de l'augmentation des heures.
La grogne enfle aussi, parce qu'à deux mois et demi de la rentrée, ils n'ont toujours pas été informés officiellement de ces changements.
Le document de protestation qui circule actuellement dans les salles des professeurs affirme notamment qu'"une telle augmentation, sans contrepartie, est indéfendable du point de vue pédagogique". La lettre dénonce le fait que les augmentations horaires sont concentrées sur les classes de 3e, 4e, et 5e Harmos. Selon ses rédacteurs, la pétition porterait aujourd'hui 160 signatures.
"Inquiétude normale"
Pour le conseiller d’Etat en charge du dossier, cette "inquiétude est normale". Et Philippe Gnaegi affirme vouloir tenir compte des remarques des professeurs. Notamment en ajoutant des périodes d’appui, pour compenser la fin du travail en demi-classes.
Ces périodes s’appellent désormais "REX", comme "renforcement et extension" et elles sont placées en fin d'après-midi. Une hérésie, selon les enseignants mécontents: ils affirment qu'à cette heure-là, les enfants sont fatigués de leur journée, donc moins réceptifs. Ils espèrent encore pousser le gouvernement à revenir en arrière et demandent par ailleurs la création de postes de maîtres spécialisés en éducation physique et sportive (EPS), rythmique, musique ou activités manuelles, pour pouvoir continuer à dédoubler les classes.