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Harmonisation scolaire: Romands pionniers

Soumis par SAEN le 30 décembre 2008

Alors que la polémique sur l'école fait rage en Suisse alémanique, l'harmonisation scolaire va son chemin en Suisse romande. Pionnière, celle-ci s'apprête à adopter un plan d'études commun, en consultation jusqu'à la fin de cette année.

Sur le principe, le plan d'études romand (PER) recueille une large adhésion auprès des politiques, enseignants et parents d'élèves, a indiqué le secrétaire général de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de Suisse romande et du Tessin (CIIP) Christian Berger.

«Les parents se retrouvent dans ce plan», confirme Anne Seydoux, qui préside la Fédération des associations de parents d'élèves de la Suisse romande et du Tessin (Fapert).

Au 19e siècle déjà

La volonté de passer de sept plans d'études à un seul est aussi saluée par le Syndicat des enseignants romands (SER). Les instituteurs militent de longue date pour une meilleure coordination, rappelle son président Georges Pasquier. En 1866 déjà, ils proposaient d'utiliser des manuels communs pour les cantons romands.

Un siècle plus tard, en 1962, les profs constatant que de nombreux élèves redoublent après avoir changé de canton en cours de scolarité. Dans un rapport intitulé «Vers une école romande», ils demandent une harmonisation de l'école. Réunis au sein de la CIIP, les responsables politiques mènent une réflexion similaire.

Les premiers plans d'études communs voient le jour dans les années 70. Le fait d'avoir une conférence qui englobe à la fois une région et une langue constitue un atout, relève Georges Pasquier.

Volonté politique

En Suisse alémanique, trois conférences intercantonales se partagent le territoire. Les enseignants ont en outre moins «poussé» vers une harmonisation, selon le président du SER. Côté romand, la question du coût des manuels a aussi pesé dans la balance. Les cantons ont compris qu'il fallait mettre les ressources en commun, assure la conseillère aux Etats Anne Seydoux (PDC/JU).

La volonté politique est beaucoup plus récente en Suisse alémanique: elle remonte au projet de concordat Harmos, et à l'acceptation par le peuple des articles constitutionnels sur la formation en 2006, explique Christian Berger. Si les cantons alémaniques suivent certes attentivement ce que font leurs voisins, ils s'en tiennent aux exigences d'Harmos. Les Romands vont plus loin.

Espace romand de la formation

En Suisse romande, dès les années 2000, les chefs de départements ont multiplié les déclarations en faveur d'un «Espace romand de la formation». Pour le concrétiser, une convention scolaire romande a vu le jour. Elle comprend le plan d'études commun. A bien des égards, celui-ci va plus loin qu'Harmos. La convention romande unifie par exemple la formation des enseignants.

Soumise aux parlements des six cantons romands, la convention a été acceptée par quatre d'entre eux, en même temps qu'Harmos: VD, JU, NE, VS. La CIIP s'attend à ce que les autres adhèrent d'ici l'été 2009. La date d'entrée en vigueur sera fixée en coordination avec celle d'Harmos, probablement le 1er août 2009, estime Christian Berger.

Quant au plan d'études, la CIIP examinera les résultats de la consultation en avril 2009, selon M. Berger. En principe, le PER devrait être introduit progressivement dès 2010, jusqu'à son implantation totale quatre ans plus tard. Le plan est évolutif. «Si nous trouvons des faiblesses, nous corrigerons», assure-t-il.

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