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Inquiétudes face à la baisse des CFC d’informaticiens

Soumis par SAEN le 17 juillet 2009

Le Swiss IT Leadership Forum lance un projet pour attirer plus de jeunes vers la formation professionnelle

«En Suisse, le danger d'une pénurie de spécialistes qualifiés en informatique persiste. La diminution du nombre de jeunes qui se lancent dans les filières informatiques depuis plusieurs années comporte un grand danger pour l'avenir.» Ce cri d'alarme lancé par Rainer Huber, ancien conseiller d'Etat argovien responsable du Département de la formation, reflète les inquiétudes du Swiss IT Leadership Forum. Ce réseau de dirigeants regroupe les responsables des technologies de l'information et de la communication (TIC) de grandes entreprises utilisatrices d'outils informatiques. Des banques, assurances, sociétés industrielles, pharmaceutiques et administrations publiques qui emploient quelque 60 000 personnes dans leurs services informatiques, selon Rainer Huber.

Ce dernier dirigera la phase préparatoire du vaste projet annoncé, il y a une semaine, par le Swiss IT Leadership Forum. Une initiative destinée à consolider la formation professionnelle en informatique à l'horizon 2015.

En 2008, l'année de l'informatique (Informatica 08) avait déjà eu pour but de rendre plus attrayantes les filières de formations, surtout universitaires et polytechniques, aux yeux des écoliers et des gymnasiens. Mais ce n'est pas encore suffisant aux yeux du Forum, qui met l'accent sur les apprentis. Publicité

Ce groupement, en temps normal, n'a pas pour vocation de s'occuper de formation. C'est la gravité de la situation qui l'amène sur ce terrain. «Nous sommes inquiets de la diminution du nombre de diplômés, de - 29% entre 2005 et 2007 dans la formation professionnelle de base et de - 84% entre 2004 et 2007 dans la formation professionnelle supérieure», écrit le Forum. Selon l'OFS, le nombre de CFC et de maturité professionnelle est en baisse depuis 2006: 1393 CFC ont été délivrés en 2008 contre 1899 en 2005, soit une diminution de 26,6%. Du côté de la maturité professionnelle, la courbe décline aussi, passant de 882 matus en 2005, l'année du pic, à 575 diplômes remis en 2008.

«Trop peu de jeunes sont formés pour satisfaire les besoins des entreprises et des administrations, souligne Rainer Huber. Ces trois ou quatre dernières années, les employeurs ont engagé plus de 6000 spécialistes à l'étranger, car ils ne trouvaient pas les compétences nécessaires en Suisse. Il est quand même étonnant que cette branche souffre d'un tel problème d'image auprès des jeunes, alors qu'ils ont tous des ordinateurs à la maison, surfent sur Internet et adorent les écrans!»

En 2010, la filière de la formation professionnelle et les contenus de l'apprentissage vont être examinés pour voir s'ils sont toujours adaptés aux besoins, cela en collaboration avec l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT), ainsi qu'avec l'organisme faîtier chargé de la formation professionnelle. L'ordonnance fédérale qui régit l'apprentissage d'informaticien, entrée en vigueur en 2005, prévoit d'ailleurs une évaluation et une éventuelle adaptation des plans de formation tous les cinq ans.

Offre peu abondante

Le désintérêt des jeunes n'est pas la seule explication à la pénurie. Dans certaines régions, l'intérêt est bel et bien là, mais l'offre n'est pas suffisante. A Fribourg, par exemple, l'Ecole des métiers (EMF) offre une quarantaine de places, auxquelles s'ajoutent une vingtaine de places d'apprentissage dans les entreprises. «Or cette année, nous avons reçu 140 candidatures», explique Georges Vial, le directeur de l'EMF. Lui aussi estime que les besoins en personnel sont «énormes» dans la branche.

Pour toute la Suisse, 1000 places d'apprentissage sont proposées cette année par les entreprises, selon le baromètre de l'OFFT. L'année dernière, 1500 places étaient à disposition, il n'en est pas resté une de libre.

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