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J’ai fait un rêve...

Soumis par Jean-François Kunzi le 18 juin 2004

Lorsque je parcours, à vélo, les petites routes qui sillonnent la campagne ou les vignobles d'ici et d'ailleurs, mais plus volontiers lorsque je contemple un lever ou un coucher de soleil - moment privilégié où un changement prodigieux s'opère - ou encore un paysage sublime, je me laisse parfois envahir par la paix, l'harmonie, la sérénité qui m'environnent. Moi qui suis de passage ici-bas, il me semble percevoir l'éternité… Roseau pensant, il m'arrive alors, dans ce climat particulier, de songer à un élément important de ma vie: l'institution que j'ai choisi de servir…

La fonction de président ou de responsable syndical, si elle comporte, parfois, quelques honneurs, implique beaucoup de servitudes, le plus souvent, heureusement, enrichissantes et passionnantes, mais aussi des déceptions amères, des désillusions voire des moments de honte. Ceux qui acceptent de l'assumer en sont parfaitement conscients. Son exercice constitue une formidable opportunité d'envisager les problèmes avec une hauteur et un recul permettant d'appréhender l'ensemble des paramètres, d'accéder plus aisément à I'information par la participation à diverses formes de discussions et d'échanges : forums, séminaires, rencontres, lectures, groupes de travail…

Un président, ou un responsable, devient, presque obligatoirement, un expert des dossiers traités. Dans le contexte particulièrement défavorable que nous connaissons, il importe qu'un climat de confiance critique existe, d'abord entre lui et son comité, mais surtout entre lui et les membres de son syndicat. En ce début du 21e siècle, les défis pour l'école et pour la profession s'avèrent nombreux et importants. On ne saurait les ignorer.

L'état déplorable des finances cantonales ne facilite pas le dialogue avec les autorités. Les engagements pris ne sont pas tenus. Les points de vue se radicalisent rendant difficile la recherche d'une solution acceptable par tous.

La société bouge, évolue, se transforme. Elle doit se préoccuper de la relève en n'excluant personne. Quand l'avenir des jeunes est en jeu, le moment est-il bien approprié pour pratiquer la politique de I'autruche ou l'immobilisme, pour défendre exclusivement des intérêts personnels ou corporatistes?

J'ai fait un rêve. Pour l'ensemble des citoyens, l'école et la formation constituent la priorité absolue. Ce choix capital se traduit clairement dans les budgets. Tous les moyens sont mis en oeuvre afin d'assurer une véritable égalité des chances, gage d'une indispensable cohésion sociale. On a procédé à une évaluation des systèmes scolaires afin de parvenir à une plus grande efficience. Les enseignants jouissent de la considération générale. Leur ouverture d'esprit et leur aptitude au changement sont tout spécialement appréciées. Ils bénéficient de conditions de travail conformes aux objectifs poursuivis… 

Suis-je seul à « (*) marcher, pensif, épris d'un but sublime » ?

Le Comité central vous souhaite des vacances agréables et reposantes. Que la pause estivale vous permette d’effectuer des rencontres et des découvertes enrichissantes, de refaire le plein d’énergie, d’enthousiasme et de sérénité indispensables à l’exercice de notre profession ! Réservez bien ce temps pour prendre soin de vous. A bientôt, en pleine forme !

Jean-François Kunzi

(*) Victor Hugo

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