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La directrice des Terreaux blanchie

Soumis par SAEN le 12 février 2012

L'affaire avait fait grand bruit dans nos colonnes l'année dernière. A la veille de la rentrée scolaire, Isabelle Robert, directrice du collège secondaire des Terreaux à Neuchâtel, avait été remise en cause de manière virulente par le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN). Celui-ci l'accusait notamment de mauvaise gestion des ressources humaines, d'agressivité à l'égard de ses collaborateurs, de harcèlement et d'avoir modifié deux moyennes annuelles d'un élève.

A la suite de ces événements, un rapport d'enquête interne a été réalisé par le comité scolaire de l'Ecole secondaire régionale neuchâteloise (ESRN). Son but? Vérifier les allégations tenues contre la directrice du collège des Terreaux.

Présenté jeudi aux enseignants, ce rapport de treize pages conclut que la directrice n'a pas "discriminé l'institution en violant le principe d'égalité de traitement des élèves" , tout en précisant que "les investigations entreprises n'ont pas pour but de résoudre les différends qui subsisteraient entre certains enseignants et/ou membres du personnel administratif ou technique et la directrice."

Moyennes en cause

Le rapport se penche donc surtout sur les mesures prises - fausses ou avérées - par la directrice afin de favoriser la promotion d'un élève. Son intervention "insolite" consistant à remonter la note de cet élève de 3,5 à 4 était une "réponse appropriée" , selon le rapport qui estime que l'enseignant avait "sans motif baissé une note d'exposé en sciences" .

Deux autres moyennes, dans des branches principales cette fois-ci, ont également été augmentées d'un demi-point afin de permettre à l'élève de passer l'année. Cette décision a été prise lors d'un conseil de classe, lors duquel le principal enseignant - "pas en bons termes avec la directrice" , selon le rapport - était absent, pour cause de maladie. "La directrice voulait carrément monter l'élève d'un point en maths" , s'insurge John Vuillaume, qui se base sur le témoignage d'une enseignante, contestant la version officielle. "Pour que ça passe inaperçu, ils l'ont monté d'un demi-point en anglais et en maths" , souffle-t-il, assurant que "cet élève n'avait pas le niveau requis pour la section maturité."

Le rapport relève pour sa part que "l'élève a bénéficié d'une promotion à la limite acceptable de la norme nonobstant des moyennes, notamment en mathématiques, montées de manière plutôt importante." Et poursuit: "Cet élève, souffrant d'un handicap particulièrement lourd ( réd: la dysphasie ) méritait une attention particulière" , mettant notamment en avant l'effet négatif d'un redoublement. Le comité nie également qu'Isabelle Robert traite différemment les élèves suivant leur classe sociale, autre reproche adressé par le syndicat.

John Vuillaume, qui se fait le relais d'une "quinzaine de professeurs" , selon ses estimations, ne décolère pas à la lecture de ces conclusions, accueillies " par un silence de mort" dans l'assemblée, d'après les dires de certains enseignants.

"Méthodes dignes de l'ex-Allemagne de l'Est"

"Beaucoup de collègues ont été sous le choc en apprenant qu'un rapport officiel émanant d'une autorité scolaire pouvait être aussi éloigné de la vérité" , déclare le président du SAEN. "La tentative de réhabilitation à tout prix de Madame Robert par le comité scolaire actuel de l'ESRN, quitte à discréditer certains témoignages, à interpréter de manière totalement tordue certains faits et à cautionner certains mensonges, est pathétique."

Evoquant le témoignage-clé "escamoté et discrédité" d'une collègue, obtenu sous menace d'un avertissement, le syndicaliste ose: "Les méthodes utilisées par le comité scolaire pour élaborer cette pseudo-enquête, qui relèvent notamment de l'intimidation, dignes de l'ex-Allemagne de l'Est, ne devraient pas avoir leur place ni dans le domaine scolaire, ni dans notre république."

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