Les enseignants qui sortent de la HEP BEJUNE ne sont pas tous égaux au moment d’être engagés. A Neuchâtel, ils peuvent faire l’objet d’une retenue salariale de 15 % pour les branches dans lesquelles ils n’ont pas été formés.
Le salaire ne dépend pas toujours de la formation, une vérité que les enseignants des écoles primaires neuchâteloises connaissent bien. Surtout s’ils comparent leurs conditions salariales avec leurs voisins. A Neuchâtel, les autorités appliquent une retenue de 15 % sur les salaires des branches pour lesquelles les instituteurs n’ont pas été formés. Une particularité révélée par l’hebdomadaire satirique romand Vigousse et qui ne s’applique pas dans le Jura ou à Berne, alors que tous les étudiants suivent la même formation à la Haute école pédagogique BEJUNE.
Formation complémentaire trop chère
Un malus qui s’applique aux branches à option telles que l’anglais, la gymnastique, la musique ou encore les arts visuels. Seules trois sur quatre sont enseignées à la HEP et il arrive donc que les instituteurs soient appelés à enseigner la branche manquant à leur cursus. Aujourd’hui, la possibilité d’effectuer une formation complémentaire pour gommer cette retenue salariale existe, problème : elle coûte 1'600 francs par discipline et est entièrement à la charge de l’étudiant.
Commission tripartite constituée
Du côté des autorités neuchâteloises, on précise que cette retenue salariale ne date pas d’hier et qu’elle a pour but de garantir un enseignement de qualité tout en favorisant les formations continues des enseignants. L’employeur ne se montre cependant pas contre certaines modifications, pour preuve, des discussions ont été entamées au sein d’une commission tripartite pour analyser la situation.
A la table des discussions, le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois. Si le SAEN juge la particularité neuchâteloise illégitime, il se montre néanmoins satisfait de l’avancée des discussions. Une des solutions amenées serait de rembourser la formation complémentaire. Une amélioration de la situation qui, si elle aboutit, pourrait être appliquée dès la rentrée 2019/2020. /rgi
Écouter l’extrait du Journal du soir — 16 octobre 2018