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L’âge de la retraite, une bombe à retardement ?

Soumis par Jean-François Kunzi le 29 mai 2003

En France, le débat qui s'annonce vif est déjà lancé. Chez nous, l'omniprésent Pascal Couchepin a décoché les premières flèches. Du côté syndical, la réflexion sur ce sujet pourtant de première importance ne me semble guère avancée. Pris dans la tourmente du néolibéralisme, n'avons-nous pas dû, le plus souvent, agir dans l'urgence, reproduire des schémas anciens sans avoir pris le temps d'y intégrer les nouvelles données et d'en mesurer toutes les conséquences ? Ne devons-nous pas, maintenant, empoigner ce problème qui, à moyen terme, pourrait s'avérer explosif ?

Soyons, honnêtes. Le problème de la retraite n'est pas nouveau. Depuis longtemps, des spécialistes de la démographie tirent la sonnette d'alarme. Dans les sociétés de type occidental, deux facteurs notamment inquiètent. La natalité, en forte baisse, pourrait ne plus assurer le renouvellement normal des générations. L'espérance de vie ne cesse de croître (augmentation actuelle : une année supplémentaire tous les trois ans). Durant les périodes d'expansion et de forte croissance économique, on peut comprendre que personne n'ait osé aborder un sujet politiquement et socialement aussi délicat. Il était sans doute moins risqué d'en minimiser l'importance ou de l'éluder, attendant des jours " meilleurs " pour se décider à le traiter. Aujourd'hui, on se rend compte - enfin - que les échéances approchent, inexorablement. Peut-être à leur insu, les grandes régies fédérales ont certainement contribué à cette prise de conscience, elles qui, pour faire face à la libre concurrence, ont été contraintes de se restructurer en mettant à la retraite de nombreux quinquagénaires.

Les systèmes sociaux que nous connaissons sont le résultat de longues luttes syndicales. Mais ils ont été conçus en d'autres temps et, surtout, dans d'autres contextes. Il n'y a plus rien de comparable entre le conducteur (mécanicien) d'une locomotive à vapeur et celui d'un TGV.

Si nous ne défendions pas farouchement le maintien des acquis et, par exemple l'abaissement de l'âge de la retraite, trahirions-nous ces syndicalistes courageux et déterminés dont nous sommes les héritiers ? Dans les circonstances actuelles, assurément. Mais, conscients des charges énormes qui vont immanquablement peser sur les nouvelles générations et des données statistiques les plus récentes, nous ne pourrons décemment pas, avec l'ensemble des partenaires, éviter une réflexion fondamentale sur cette question. Nous devrons impérativement imaginer un déroulement différent de notre vie professionnelle.

Jean-François Kunzi

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