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L’apparentement de la droite sur le point de sombrer

Soumis par SAEN le 10 janvier 2009

Sous la pression de l'UDC, le Parti libéral-radical (PLR) pourrait bien renoncer à s'apparenter avec le Parti démocrate-chrétien (PDC) pour l'élection au Grand Conseil. Ce qui réduirait les chances de la droite de renverser l'actuelle majorité de gauche.

Il y a de l'eau dans le gaz au sein de la droite neuchâteloise. Dans un communiqué envoyé hier, le Parti démocrate-chrétien (PDC) indique que «sous la pression» de l'UDC, le Parti libéral-radical (PLR) avait décidé «d'écarter» le PDC de l'apparentement entre les trois partis de droite pour l'élection au Grand Conseil, le 5 avril prochain.

«J'ai appris la décision de l'UDC cette semaine en consultant leur site internet», explique le président de la section neuchâteloise du PDC François Pahud. «J'ai appelé le président du PLR Philippe Gnægi, qui lui aussi semblait surpris. Il m'a rappelé plus tard pour me confirmer que l'UDC refusait l'apparentement.»

Philippe Gnaegi reconnaît avoir été un peu pris de court. D'autant que, selon lui, l'UDC avait donné son feu vert. «Mais nous n'abandonnons pas l'idée d'un apparentement général à droite. Nous refusons de baisser les bras avant que l'on se soit parlé. Ce n'est pas terminé», promet le président du PLR, qui a d'ores et déjà agendé une réunion avec le PDC et l'UDC.

«L'UDC n'a jamais donné formellement son accord pour un apparentement», affirme de son côté le responsable de campagne UDC Walter Willener. Après analyse de la situation, l'UDC est arrivée à la conclusion qu'il ne serait «pas judicieux» qu'un, voire deux députés PDC, entrent au Grand Conseil. «Nous sommes convaincus que deux fois sur trois, ils auraient voté à gauche. Or nous ne voulons pas d'une droite à géométrie variable.» Autre crainte de Walter Willener, que «l'aile catholique radicale» du PLR puisse voter avec le PDC plutôt qu'avec le PLR.

Une réconciliation, comme le souhaite le PLR, est-elle encore possible? Walter Willener se dit «prêt à écouter et à discuter», mais laisse peu d'espoirs sans «un argument nouveau et fort». «Ça va devenir du cirque! Pour nous l'aventure est close», clame quant à lui François Pahud. «On va continuer à se battre seuls. Et si l'on n'a pas d'élus mais que l'on prend des voies à la droite, tant pis pour elle.» /NHE

NICOLAS HEINIGER

Ce qu'en pense la gauche

A gauche, on semble considérer le désapparentement du PDC et de l'UDC comme un retour à la normale. «J'ai été davantage surpris par la décision du PDC de s'acoquiner avec l'UDC que par la situation actuelle», lâche le président du Parti socialiste neuchâtelois Eric Flury. «Je crois que lorsque l'on essaie de vendre son âme pour quelques voix supplémentaires, on finit tôt ou tard par y perdre.»

Doris Angst, coprésidente des Verts du canton, estime de son côté que la situation deviendrait «plus claire» pour le PDC s'il ne s'apparentait pas à l'UDC. Selon elle, cette situation démontre une nouvelle fois qu'il faudrait abaisser le quorum, le plus haut de Suisse, qui est actuellement fixé à 10 pour-cent. Elle déplore également le «virage à droite» du PLR, qui en s'alliant avec l'UDC «perd son côté humaniste». /nhe

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