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Le Conservatoire retrouve une relative harmonie

Soumis par SAEN le 14 juillet 2015

L'institution ne refusera pas de nouvelles inscriptions... Si cela était vraiment prévu.

Il y aura autant d'élèves qu'en 2014-2015. DAVID MARCHON

Commençons par le plus important pour la musique, les enfants, leurs parents et les enseignants: le Conservatoire neuchâtelois, à la rentrée d'août prochain, comptera à peu près le même nombre d'enfants et adolescents qu'en 2014-2015, soit 1700 jeunes environ. Et l'institution ne refusera aucune des nouvelles inscriptions.

En chiffres: il y a eu 400 désinscriptions, notamment en raison des nouveaux tarifs, plus élevés pour les élèves domiciliés dans un autre canton. Et plus élevés, aussi, mais dans une moindre mesure, pour les parents les plus aisés financièrement. Dans le même temps, il y a eu 400 nouvelles inscriptions, pour partie en raison des nouveaux tarifs, plus attractifs pour les parents disposant de moins de moyens (notre édition du 3 juin).

Les faits, maintenant. C'est plus compliqué. Dans un communiqué diffusé hier, le Syndicat des services publics (SSP) fait savoir que "les enseignants du Conservatoire sont soulagés de la décision du Conseil d'Etat, qui a finalement renoncé à refuser la moitié des nouvelles inscriptions pour la rentrée d'août, et ainsi abandonné l'idée d'instaurer un numerus clausus" .

Contactée, la conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti a sursauté à la lecture de ces lignes: "Le gouvernement ne peut pas avoir renoncé à quoi que ce soit au sujet du Conservatoire, puisqu'il n'a pris aucune décision!"

Réactions à une "demande"

Comment expliquer ces perceptions différentes de la situation? Au départ, il y a d'abord eu le bruit persistant selon lequel le Conseil d'Etat avait demandé au Conservatoire de refuser 200 des 400 nouvelles inscriptions, cela dans le but de réduire les frais de personnel. Une "demande" (les guillemets s'imposent) dont Sylvain Jaccard, directeur du Conservatoire, a dit tout le mal qu'il pensait dans notre édition du 3 juillet, si tant est qu'elle soit confirmée. Le 5 juillet, cette même "demande" amenait le SSP à diffuser un communiqué dans lequel il disait "dénoncer avec véhémence" l'attitude du Conseil d'Etat.

Avec les chiffres définitifs

Où se situe la vérité? Après avoir parlé d'un "mouvement de panique compréhensible au sein du Conservatoire" , Monika Maire-Hefti indique que "la limitation des inscriptions a effectivement figuré parmi les multiples mesures envisagées pour respecter le cadre fixé dans le projet de budget 2016." Avant d'ajouter: "Mais cette mesure a été envisagée dans le cas où le Conservatoire aurait enregistré plus de 2000 inscriptions."

Une situation qui ne s'est pas produite. Mieux: "Lorsque nous avons disposé des chiffres définitifs en lien avec les inscriptions, à la fin du mois de juin, nous en sommes arrivés à la conclusion que les nombreuses autres mesures d'économie prévues permettaient de respecter le cadre budgétaire."

Le budget 2016 n'est pas encore connu. Le SSP parle d'économies à hauteur de 0,6 million de francs par rapport au budget 2015 (qui s'élève à 10,6 millions). Le syndicat estime qu' "il s'agit d'un sacrifice important, qui réduira la marge de manoeuvre déjà peu importante du Conservatoire" .

PASCAL HOFER

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