Les enseignants se sont prononcés pour la première fois sur la polémique de l'enseignement des langues. [Georgios Kefalas - Keystone]
Les organisations cantonales d'enseignants ne veulent qu'une seule langue étrangère obligatoire à l'école primaire. Et celle-ci doit être une langue nationale. La décision prise lors d'un vote consultatif mercredi constitue une surprise, en pleine polémique sur l'enseignement des langues.
"Après avoir longuement discuté, nous nous sommes décidés spontanément pour un vote consultatif, histoire de prendre le pouls", a expliqué jeudi Jürg Brühlmann, du Syndicat des enseignants alémaniques (LCH).
"Cohésion nationale"
Le vote de mercredi pourrait devenir historique, car il a révélé une vraie volonté de cohésion nationale, selon Jean-Marc Haller, secrétaire général du Syndicat des enseignants romands (SER).
Un des points qu'il s'agit de modifier d'urgence, aussi bien en Suisse romande qu'en Suisse alémanique, est le caractère sélectif de l'enseignement de la première langue nationale: l'apprentissage du français ou de l'allemand doit être un plaisir et ne pas plomber l'avenir scolaire d'un élève, a précisé Jean-Marc Haller
ats/sbad
Nouveau vote en novembre
Le texte détaillé devra être voté par les syndicats romands et alémaniques en novembre.
La prise de position sera également soumise à la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique, qui se réunit fin octobre.
Situation différente outre-Sarine
En Suisse romande, la situation des enseignants est plus facile qu'en Suisse allemande, a précisé Jean-Marc Haller: l'allemand a toujours eu la priorité sur l'anglais.
La situation est différente outre-Sarine, où le choix est donné d'enseigner soit le duo français-anglais, soit le duo anglais-français, en plus de la langue de scolarisation qu'est l'allemand.
Le français a pâti de cette position lorsqu'a surgi le débat sur une éventuelle surcharge des élèves primaires.
Écouter l'interview de Jean-Marc Haller, secrétaire-général du SER
Les responsables des syndicats des enseignants romands et alémaniques se sont rencontrés ce mercredi après-midi à Berne. Au cœur des discussions: la question de l'enseignement des langues. L'objectif était de trouver une position commune. Les débats ont été vifs, mais ils y sont parvenus: pour la majorité des délégués, les langues nationales doivent être enseignées en priorité.
L'interview de Jean-Marc Haller, secrétaire général du Syndicat des enseignants romands (SER), avec le décryptage de Vincent Bourquin.