Aller au contenu principal

Le plus beau métier du monde

Soumis par Jean-François Kunzi le 28 août 2007

Finalement, n'avons-nous pas choisi la plus belle, la plus noble, la plus exaltante profession du monde ? Existe-t-il un acte plus extraordinaire et plus essentiel, en raison de ses répercussions capitales sur le déroulement d'une vie, que celui d'enseigner à un petit d'Homme ?

Dans une société à la recherche de valeurs, sommes-nous nombreux à être pleinement heureux dans notre travail quotidien, totalement satisfaits de notre choix initial ? N'avons-nous pas l'impression que les servitudes ne cessent de croître alors que la grandeur de la tâche diminue et que le prestige qui lui est lié disparaît ?

En ce début d'année scolaire, il n'est plus temps de céder au pessimisme ou au désenchantement ou de nous enfermer dans une solitude destructrice. Dans un contexte certes difficile pour nous, l'école doit poursuivre efficacement sa mission formatrice. Elle doit pouvoir compter sur notre engagement.

Avons-nous bien profité de cette longue période de vacances pour nous refaire un moral d'acier, pour regonfler l'enthousiasme, le dynamisme et la motivation qui nous incitent à avancer résolument sur notre chemin professionnel ? Avons-nous su prendre de la distance et de la hauteur pour analyser plus sereinement les situations délicates qui se sont présentées à nous et leur apporter des réponses plus objectives que la fatigue et le feu de l'action ne permettent pas toujours de trouver immédiatement ?  Notre profession exige, de plus en plus, un caractère bien trempé, une solidité personnelle, morale et intellectuelle, rompue à toute épreuve. S'y ajoutent, obligatoirement, une bonne dose d'optimisme, du courage, de la détermination, de la rigueur, une volonté bien affirmée, une vision claire, une aptitude au changement... Il importe de laisser le moins de place possible à la critique, même quand, positive, elle permet de progresser. La lecture de la presse et l'écoute des autres médias montrent, à travers des articles, des émissions et des débats nombreux, que notre profession subit une évolution indéniable et pas forcément totalement souhaitable. Certains de nos collègues en font l'amère expérience qui se révèle parfois très douloureuse voire traumatisante.

Alors qu'il était l'un des personnages clés de la société, et voulu comme tel par les plus hautes instances politiques qui le chargeaient de répandre les idées «nouvelles», l'enseignant a, aujourd'hui, presque complètement perdu le prestige et le respect dont il jouissait encore à une époque pas si lointaine. On ne se gêne pas pour remettre en cause son autorité, pour contester, avec un malin plaisir, ses décisions, pour essayer de négocier des arrangements, pour juger négativement ses gestes, ses attitudes ou ses comportements, pour lui imputer des fautes ou des responsabilités, pour l'humilier, pour l'agresser physiquement... Du côté de la hiérarchie, on le laisse, trop souvent, seul, sans un soutien fort et immédiat.

A cette dégradation déplorable de l'image et du statut s'ajoute une difficulté majeure qui déstabilise beaucoup de jeunes collègues. Il n'existe hélas pas une seule méthode absolument efficace. Le génie de l'enseignant consiste à trouver les approches ou les procédés qui conviendront à chaque type d'élève. Nous avons tous un gros effort à fournir. Dans ces circonstances délicates, pourquoi ne manifestons-nous pas davantage de solidarité entre nous ? Formons des équipes soudées. Affrontons unis les difficultés. Chacun d'entre nous doit pouvoir passer une belle et heureuse année scolaire. Non ?

Jean-François Künzi

Mots-clés associés