La digue du respect se rompt: agressions, insultes ou violences psychologiques inquiètent le corps enseignant.
Professeur expérimenté du niveau secondaire de l’école obligatoire, Paul* se souviendra longtemps de ce jeudi précédant les vacances de Pâques. Au Cycle d’orientation (CO) de Jolimont, à Fribourg, le quinquagénaire s’apprête à donner son cours lorsqu’une de ses élèves, suspendue pour raison disciplinaire, veut entrer dans sa classe. Il s’y oppose. Mal lui en prend: costaude, l’adolescente frappe son contradicteur. Il perd l’équilibre et se retrouve au sol. Son assaillante continue à le rouer de coups, le blessant au front.
La classe finit par maîtriser la jeune fille. Le professeur réussit à prendre la fuite. Il alerte la direction du CO. Le directeur recueille l’enseignant blessé, un adjoint se charge de l’adolescente. Le foyer où elle réside en tant que mineure non accompagnée (réfugiée) est averti. Voilà une «baston» très éloignée du «Cercle des poètes disparus», ce film qui a suscité tant de vocations d’enseignants.