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L'école en fait-elle assez pour éviter les cas de mobbing des élèves?

Soumis par SAEN le 17 août 2016

Le mobbing est en pleine expansion dans les écoles, le phénomène est même amplifié par les réseaux sociaux. Les cantons et les écoles adoptent des programmes pour lutter contre cette situation.

Le mobbing dans les écoles gagne en importance.
L’école en fait-elle assez pour éviter le mobbing? Le Journal du matin

Depuis le drame de samedi dernier dans un train régional saint-gallois, la question du renforcement de la prévention dans les écoles se pose. Si les motifs du forcené sont toujours inconnus, son profil se précise. Cet Alémanique de 27 ans avait été victime de harcèlement dès ses débuts scolaires.

Il louchait et tout le monde se moquait de lui. Il écrivait des lettres passionnées à toutes les filles qui lui plaisaient, mais aucune n’a jamais voulu sortir avec lui. Il a vécu l’exclusion durant une bonne partie de sa scolarité. Le forcené de Munich a aussi vu son enfance gâchée par les moqueries.

"On ne s'en débarrasse jamais"

Charlène Kobel a aussi connu cette mise à l'écart. "On me traitait de chialeuse. Une fois, ils ont mis une punaise sur ma chaise. Quand j'y repense, ça m'atteint encore un peu."

Dix ans plus tard, Charlène Kobel est écrivaine et anime un site de conseil aux personnes victimes de mobbing. Elle conserve toutefois des séquelles.

"Je pense qu'on ne s'en débarrasse jamais. Quand je suis rentrée dans la vie active, je me renfermais moi-même, parce que j'avais peur d'être jugée, d'être moquée. Ca reste tellement dans la tête qu'on se fait une coquille", explique-t-elle.

Amplifié sur les réseaux sociaux

Aujourd'hui, la situation est encore aggravée avec les réseaux sociaux. "On sait que c'est dans ces années que se construit l'estime de soi pour un jeune", relève Monique Ryf, responsable romande de l’association Pro Juventute, qui mène une campagne nationale contre le cyber-mobbing. "Pour un adolescent, être constamment écarté rend l'intégration plus difficile."

Les cantons et les écoles adoptent des programmes pour lutter contre ce phénomène. Mais ces efforts de prévention prennent du temps et restent lacunaires, regrette le psychologue Philippe Jaffé.

"Qu'on ne puisse pas monter des programmes pour tous les enfants dans toutes les écoles pour éviter qu'ils souffrent à ce point est dommage", affirme le directeur du centre interfacultaire en droits de l’enfant à l’Université de Genève.

Alain Arnaud/lgr

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