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Les écoles suisses intègrent bien les enfants étrangers

Soumis par SAEN le 7 mars 2010

Les écoles suisses misent sur la tolérance et le dialogue pour bien intégrer les enfants étrangers, une démarche que l'acceptation de l'initiative anti-minarets n'a pas mise à mal.

Le port du voile et les absences aux cours de natation restent généralement acceptés, en particulier de ce côté-ci de la Sarine.

Les écoles romandes gèrent avec pragmatisme les problèmes avec les enfants d'origine étrangère. Et lorsque l'on cherche à savoir s'il existe des problèmes d'intégration dans les classes, la réponse est partout la même: «Nous n'en avons que très peu».

Une affirmation qui n'émane pas seulement des autorités, mais aussi de la part de Sylvie Pittet Blachette, de l'association vaudoise des parents d'élèves, et de Georges Pasquier, président du syndicat des enseignants romands. David Imhof, converti depuis plusieurs années à l'islam et fondateur de la Ligue musulmane genevoise pour la paix confessionnelle, juge également satisfaisants les efforts d'intégration entrepris dans son canton.

En cas de problème, le dialogue constitue la première étape pour trouver une solution. «Si une jeune fille veut porter le voile à l'école, ses parents seront invités à un entretien», explique Patrice Borcard de l'instruction publique fribourgeoise. Et si l'élève maintient sa demande, elle est acceptée par les autorités.

Le canton de Vaud adopte pour sa part une démarche pragmatique en ce qui concerne les cours de natation. «Nous n'obligeons aucune élève à aller nager», déclare Michael Fiaux du Département de la formation. Lorsque les enfants sont plus âgés, les écoles essaient de séparer garçons et filles pour la natation. Et si ce n'est pas possible, «nous acceptons les dispenses», précise M. Fiaux.

Multitudes de projets alémaniques

Outre-Sarine, les efforts d'intégration dans les écoles sont louables et les projets ne manquent pas, même si chaque canton, commune et école reste libre d'agir à sa guise. La ville de Kreuzlingen (TG) a ainsi décidé d'organiser des leçons de religion et culture islamiques. A Bâle, des petits suisses dansent avec des enfants d'autres origines et à Berne, des mamans prennent des cours d'allemand avec leurs enfants.

«L'école publique est le meilleur moyen d'intégration de notre société», souligne Martin Wendelspiess, chef de l'Office scolaire du canton de Zurich. Dans son canton, un tiers des élèves n'est pas de langue maternelle allemande et un quart environ de nationalité étrangère.

Les écoles qui comptent plus de 40% d'élèves allophones disposent de moyens supplémentaires. Depuis 2006, 85 écoles zurichoises en profitent. A Lucerne, 20 des 250 écoles du canton peuvent compter sur des enseignants de soutien, sur des conseillers et des personnes de référence.

Au final toutefois, les mesures pour favoriser l'intégration dépendent beaucoup des professeurs mêmes, souligne Beat Zemp, président de l'Organisation faîtière des enseignantes et enseignants suisses.

Tessin modèle

Au Tessin, les écoles comptent 25% d'élèves allophones (romands, alémaniques ou étrangers), soit plus que la moyenne nationale estimée à 20% environ. Le canton est pourtant considéré comme un modèle en matière d'intégration. Son système, qui voit des enseignants de soutien donner des cours d'italien aux élèves étrangers, fait ses preuves depuis les années 1970.

Une loi cantonale le définit depuis 1990, une époque où «nous avons dû réagir face au flux de familles provenant des Balkans alors en guerre», raconte Leonia Menegalli, responsable-adjointe de l'Office tessinois des écoles. Une législation qu'elle entend étendre aux écoles enfantines.

Pour ce qui est des leçons d'éducation physique ou de la période de Ramadan par exemple, des compromis peuvent être trouvés avec les familles musulmanes: «nous sommes toujours parvenus à des accords» souligne Mme Menegalli, tout en précisant que «les musulmans intégristes ne sont pas nombreux chez nous.» La gymnastique, obligatoire, constitue même un bon moyen pour favoriser l'intégration, souligne le responsable de l'Office cantonal de l'éducation physique dans les écoles, Ivo Robbiani. Qui rappelle justement que «la tolérance et l'intégration passent par une égalité de traitement institutionnel garanti par l'école.»

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