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Les enseignants menacés de ponction salariale

Soumis par SAEN le 31 août 2016

Les enseignants neuchâtelois qui participeront ce matin à des actions de mobilisation pour protester contre leur nouvelle grille salariale (notre édition d’hier) seront sanctionnés.

 

En 2014, les enseignants manifestaient déjà pour leurs salaires.

En 2014, les enseignants manifestaient déjà pour leurs salaires. KEYSTONE

La directive a été envoyée lundi par le Département de l’Education et de la famille à l’ensemble des directions scolaires du canton. «Le département ne dispose pas à l’heure actuelle d’informations précises sur l’ensemble de l’organisation de ces mouvements», écrit la conseillère d’Etat en charge de l’Education Monika Maire-Hefti.

Elle demande donc aux enseignants ayant prévu de participer à la matinée de mobilisation de s’annoncer auprès de leur direction d’école.

Syndicats excédés

Les directions établiront ensuite une liste nominative du personnel en mobilisation pendant les heures de cours. «Les heures de cours consacrées à la mobilisation ne seront pas rémunérées. Elles seront déduites du salaire du mois d’octobre2016 et, dans ce cas, les personnes seront considérées comme en grève», informe Monika Maire-Hefti, précisant que c’est la pratique habituelle.

La directive exige également que l’encadrement des élèves soit assuré durant les horaires scolaires. «Ce n’est pas aux familles de subir les conséquences d’une grève!», ajoute la conseillère d’Etat. «L’an passé, des enseignants avaient libéré leurs élèves pour venir manifester au château. Ce n’est pas acceptable.» La directive du département a fait bondir les deux syndicats d’enseignants du canton, à l’origine des actions dans les écoles. «Ce document assimile les actions de mobilisation à un mouvement de grève, ce que nous contestons avec force», réagit Pierre Graber, président du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN).

A quoi ressemblera donc cette mobilisation? Les syndicats ont appelé les enseignants à prolonger d’un quart d’heure une des pauses de la matinée ou à renoncer à donner tout ou une partie des leçons, «tout en assurant la surveillance des élèves», précise Claude Grimm, secrétaire syndicale du Syndicat des services publics. «Nous n’avions pas l’intention d’embêter les familles, ça n’a rien à voir avec une grève.» Un souci d’encadrement que salue Monika Maire-Hefti.

Un quart d’heure accordé?

Toutefois, la menace d’exercer une ponction sur les salaires a incité les enseignants de plusieurs collèges à modifier le dispositif prévu. «Certains se contenteront d’une pause prolongée», précise Claude Grimm. Le quart d’heure de protestation fera-t-il l’objet d’une retenue salariale? Le conseil communal de La Chaux-de-Fonds a accordé ce temps de mobilisation aux enseignants. «Là-dessus, on peut s’entendre», déclare la conseillère d’Etat. «Nous verrons ce que les directions d’école nous annoncent comme mobilisation.»

Par Virginie Giroud

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