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Les enseignants mettent la pression sur les députés

Soumis par SAEN le 7 décembre 2016

Pour l’instant, ces électeurs sont un peu plus de 300. Des enseignants, en grande majorité. Une dizaine de jours après le lancement du texte, tous ont signé la pétition des syndicats d’enseignants neuchâtelois, s’engageant à ne pas (ré)élire, en avril prochain, les députés qui «auront contribué par leur vote à la dégradation de la qualité du système de formation» ou «qui ne se seront pas clairement engagés à lutter contre ce phénomène».

Pierre Graber dans la cour du château de Neuchâtel, lors d’une manifestation des grévistes, la semaine dernière.
Pierre Graber dans la cour du château de Neuchâtel, lors d’une manifestation des grévistes, la semaine dernière. LUCAS VUITEL

Lien vers la pétition

Née pendant la grève, «la démarche sera menée jusqu’au bout» en vue des «cantonales», assure Pierre Graber, le président du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois. «Nous allons examiner les décisions prises par le Grand Conseil lors de cette législature, celles qui ont eu un impact direct sur l’école et sur le corps enseignant. A priori, c’est une moitié de l’hémicycle qui pourrait ne pas obtenir notre suffrage. Ça ne se résume pas à une opposition gauche-droite. Sur certains objets, un tiers du groupe socialiste s’est prononcé à l’opposé de nos intérêts ou s’est abstenu. Certains députés nous ont déçus. Il y a aussi les beaux parleurs, dont les paroles ne se reflètent pas toujours dans les votes.»

Un questionnaire inédit

Des exemples? «Une majorité parlementaire s’est prononcée contre l’abandon de la contribution des enseignants au financement de leur caisse de remplacement. Et puis quand on a découvert que les comptes 2014 étaient finalement positifs, le Grand Conseil a refusé de rattraper les trois mois de retenue sur la progression salariale des fonctionnaires.»

Une fois que les listes électorales seront connues, le SAEN soumettra un questionnaire aux nouveaux candidats au parlement. «Ça ne leur prendra pas trop de temps, promis», dit Pierre Graber. Mais mieux vaut peut-être prendre la peine de répondre, car, dans la foulée, le syndicat fera sa conférence de presse. L’enseignement neuchâtelois «pèse» plus de 3100 électeurs, qui s’expriment plus souvent dans les urnes que la moyenne.

Pas tendre avec les députés

De la part des profs, la démarche est inédite. «Cela fait plusieurs années que le Conseil d’Etat nous répète que c’est le Grand Conseil qui décide. Or, souvent, les députés prennent des décisions qui, en matière de scolarité, vont à rebours du bon sens. Ils croient tous connaître un système que leurs propres enfants ont quitté depuis 20-30 ans, un système qui a beaucoup changé depuis.»

Décidément, Pierre Graber n’est pas tendre avec la législature actuelle: «Le gros problème du Conseil d’Etat, c’est qu’il pratique des économies linéaires. Chacun, mécaniquement, semble devoir faire les mêmes efforts. A quoi sert une étude comme celle de BAK Basel, qui démontre que l’école neuchâteloise est la moins chère de Suisse, si c’est pour demander les mêmes serrages de ceinture à l’institution qu’à d’autres secteurs moins pénalisés? Ce n’est pas comme ça qu’on fait de la politique.»

Par Vincent Costet

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