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Les enseignants romands refusent de devenir des délateurs de radicalisation

Soumis par SAEN le 29 décembre 2017

Le plan d’action national de lutte contre la radicalisation inquiète les enseignants


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Le plan d’action national contre la radicalisation veut permettre aux enseignants de comprendre ce phénomène pour mieux repérer les jeunes qui sombrent dans différentes formes d’extrémisme violent, y compris le djihadisme.

Les autorités espèrent, avec l’aide des professeurs, identifier plus en amont des jeunes qui se radicalisent, pour rapidement les en sortir. Ce rôle dérange Jean-Marc Haller, secrétaire général du syndicat des enseignants romands (SER). « On a l’impression qu’on est en train de vouloir faire de nous des surveillants de la pensée des élèves. »

« Le danger c’est qu’on en arrive, excusez-moi l’expression populaire, au délit de sale gueule », craint Jean-Marc Haller. « On focalise sur des signaux négatifs au lieu d’aborder avec tous les jeunes ces questions et de les former à avoir un respect de l’autre, même s’ils pensent différemment. » Il s’agit là du véritable rôle de l’école, selon plusieurs enseignants.

Jean-Marc Haller, secrétaire général du Syndicat des enseignants romands (SER).

On est en train de vouloir faire de nous des surveillants de la pensée des élèves.

Jean-Marc Haller, secrétaire général du syndicat des enseignants romands

A l’heure actuelle en Suisse romande, seul le canton de Genève va former 250 enseignants à la détection précoce de la radicalisation. « C’est plutôt un enseignant qui pourrait s’inquiéter, autant qu’il ait quelqu’un qui puisse l’aider à analyser les cas », explique Anne Emery-Torracinta, conseillère d’Etat genevoise chargée de l’Instruction publique. « Et, au fond, on a relativement peu de situations. »

Marc Menichini/lgr

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