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Les filières du CPLN qui vont monter au Locle sont connues

Soumis par SAEN le 24 mars 2010

Environ 230 élèves du CPLN, à Neuchâtel, devraient rejoindre l'Ecole technique du Cifom, au Locle. Sont concernés: trois filières ES (Ecoles supérieures), les voies de la maturité professionnelle technique, enfin les dessinateurs constructeurs industriels.

Le groupe de travail qui planche sur le transfert au Locle d'une partie de l'Ecole technique du CPLN a tranché. Selon nos informations, il propose que des filières ES (Ecoles supérieures) déménagent au Locle, cela pour les trois formations spécifiquement techniques: électronique, automation et informatique. Les voies de la maturité professionnelle technique, ainsi que les dessinateurs constructeurs industriels, seraient également transférés de Neuchâtel au Locle.

Au total, dans le courant de l'année scolaire 2011-2012, environ 230 élèves iront étudier dans les locaux libérés par l'Ecole d'ingénieurs (notre édition du 20 février).

Ce choix, s'il est avalisé par le Conseil d'Etat, signifie que l'immense majorité des étudiants déplacés seraient de niveau post-CFC (certificat fédéral de capacité). Autrement dit, ils auraient une vingtaine d'années en moyenne. Le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi avait annoncé que l'option retenue tiendrait compte de l'âge des étudiants concernés, et donc de leur capacité à faire les déplacements plus facilement.

Le départ du CPLN des filières techniques ES et des voies de maturité s'inscrirait dans une logique de regroupement, et même de cantonalisation, puisque le Cifom (Centre interrégional de formation des montagnes neuchâteloises) permet lui aussi de devenir technicien ES, mais pour l'essentiel dans d'autres domaines d'activité - celui de la microtechnique en particulier (conception horlogère, conception mécanique, processus industriels, etc.).

Ce regroupement correspondrait-il aussi à une logique de débouchés, vu la forte industrialisation de la ville du Locle et des Montagnes en général? «Non», répond un proche du dossier. «Les techniciens ES sont engagés partout dans le canton, pas seulement à tel ou tel endroit.» Quant à la maturité professionnelle, elle ouvre l'accès aux Hautes Ecoles spécialisées (HES).

On signalera encore que les professeurs concernés du CPLN, toujours selon nos informations, ont négocié un contrat d'engagement de quatre ans. Ils auraient l'appui de leur direction. Explication: ces enseignants, du moins une partie d'entre eux, sont convaincus que le transfert au Locle débouchera sur une diminution des effectifs. Or, «quoi de mieux qu'une diminution du nombre d'élèves pour licencier des profs?», relève, mi-figue mi-raisin, notre interlocuteur. En cas de suppression de postes, un contrat de quatre ans donnerait davantage de temps pour se retourner.

Dans une sorte de manifeste antitransfert, des enseignants du CPLN disent ceci à propos de l'évolution des effectifs: «Une minorité non négligeable des étudiants provient d'autres cantons (...). Il y a de fortes chances que ce genre de clientèle se tourne vers d'autres possibilités.» Quant aux étudiants domiciliés sur le Littoral ou au Val-de-Travers, «ils peuvent accéder plus facilement à des écoles en dehors du canton (Bienne, Yverdon, Sainte-Croix) qu'au Locle.» Toujours selon ces enseignants, «plusieurs filières qui existaient au Locle et dont les effectifs étaient trop faibles ont été déplacées à Neuchâtel pour rester viables en les rendant accessibles (dont l'électronique). Sur 54 élèves dans les filières techniques ES à plein temps n'existant pas au Locle (électronique et automation), un seul se déplace depuis Le Locle».

Leur conclusion: «Ce déplacement risque de conduire à une très forte baisse des effectifs dans des domaines dont le monde du travail a besoin, et à une hausse là où il y a déjà beaucoup!» /PHO

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